épisode cent-quinze

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OCTAVIA

Je trouve Armin assis par terre dans le club de jardinage, les yeux rivés sur son téléphone.

Dans le club de jardinage ?? Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ? Il est malade ?

– Depuis quand tu connais l'existence de cet endroit toi ? je m'étonne.

– Wow ! s'exclame-t-il en se redressant. Octavia bon sang ! Tu m'as fait peur !

– C'est pas vraiment la réaction à laquelle je m'attendais mais soit, je réponds. Alors, quand est-ce qu'on se voit pour... notre mission ?

– Bah j'en sais rien, dès qu'on pourra squatter la bibliothèque sans être dérangés par les curieux.

– En fin de journée ?

– Ok, je préviens Nath.

– Nath ? s'étonne Armin.

– Oui, je l'ai croisé hier en rentrant et il a vu que quelque chose n'allait pas donc après l'avoir engueulé pour le coup du casier, j'ai craqué et... je lui ai tout raconté. Du coup il veut nous aider.

– Ok... Bon, c'est pas très grave, on peut faire confiance à Nath.

Pourtant, j'ai comme l'impression que cette nouvelle ne le ravit pas. Est-ce que cela voudrait dire que Nath a raison et qu'il a... un faible pour moi ?

C'est donc comme convenu après une journée de cours bien trop longue que je retrouve Armin à la bibliothèque, penché sur l'un des PC. Nath nous rejoint presque aussitôt et les choses sérieuses peuvent enfin commencer.

– On ferait mieux de s'y mettre si on veut pas se retrouver coincé au lycée, commente Armin en ouvrant le dossier de la clé USB : J'ai déjà lu les premiers mails.

Il pointe du doigt l'écran :

– De là, jusque là. Je peux vous faire un résumé.

J'hoche la tête d'un signe positif et il reprend :

– A priori, la personne qui lui envoie tous ces mails n'a rien à y gagner... Elle se contente de faire peur à Iris. Apparemment, sa grande passion c'est surtout de la faire sortir en pleine nuit pour qu'elle poirote dans des endroits glauques. Elle fait aussi pression pour qu'Iris ait de mauvaises notes.

– Qu'est-ce que cette personne a contre Iris, pour se faire obéir de la sorte ? demande Nath.

– Des photos compromettantes ? je propose. Perso si quelqu'un me faisait du chantage avec ça, je ferais tout ce qu'elle dit.

– C'est une possibilité, confirme Armin. Maintenant, on n'a plus qu'à se mettre au boulot pour le découvrir.

Nous passons les mails au peigne fin, lisant chacun d'entre eux avec attention dans l'espoir d'avoir des indices sur la personne qui les a écrits. Les messages deviennent de plus en plus inquiétants au fil du temps.

– Mais vous avez vu ça ? s'exclame Armin : "Je t'ai déjà dit d'arrêter de faire ta maligne avec moi. Je peux rendre ta honte publique en un claquement de doigts. C'est ce que tu veux ? Je ne pense pas... Alors retrouve moi ce soir à minuit au club de jardinage de ton pauvre petit lycée, j'ai un colis pour toi." C'est le dernier message envoyé, et ça date de ce matin.

– Une part de moi a envie de savoir comment tu as pu récupérer un mail datant de ce matin alors que tu as copié ses mails hier soir mais je n'ai pas envie de devoir témoigner contre toi dans un tribunal, je commente.

– Si on manœuvre bien, personne ne saura qu'on a lu ces messages, intervient Nath.

– Et du coup, pour le rendez-vous de ce soir ? Comment on s'y prend ?

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