épisode quarante-sept

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TW : mention tentative de suicide

GINNY

Il me faut un bon moment pour me reprendre.

Comment les choses ont-elles pu devenir aussi chaotiques en si peu de temps ?

J'ai l'impression d'avoir été emportée dans un monde parallèle dans lequel rien n'a de sens. C'est comme si j'étais tombée dans le trou du lapin et que le chemin jusqu'au terrain de croquet était semé d'embûches. Comment suis-je censée rester calme quand tout s'enchaîne aussi rapidement ?

– Ginny ! m'interpelle Ken alors que je sors du bureau de la directrice. Je te jure que je voulais pas dire tout ça ! Je sais pas ce qui m'a pris et-

Je quitte le bâtiment de l'administration sans un regard pour lui. Peut-être qu'un jour j'arriverai à le regarder dans les yeux, mais là, la seule chose que je veux de lui c'est sa disparition totale de mon champ de vision. Il ait été blessé par les propos parfois limites de ma meilleure amie est une chose, qu'il ose dire ce qu'il lui a dit, ça c'est impardonnable. Il y avait une profonde volonté de nuir dans ses paroles et heureusement que les autres étaient là parce que je ne sais pas comment j'aurais pu gérer une nouvelle crise.

Je traverse le couloir sans un mot, à la recherche de ma meilleure amie qui doit actuellement être en pleine crise. Sans grande surprise, c'est dans la salle des délégués que je la trouve. Elle semble être dans une espèce d'échange de regard hyper profond avec Blondie et je referme la porte, préférant les laisser seuls. Ils doivent avoir beaucoup de choses à se dire et j'espère qu'elle va enfin lui révéler toute la vérité sur ce qu'il s'est passé. Malheureusement, je connais suffisamment ma meilleure amie pour savoir qu'elle a trop peur de sa réaction pour le lui parler. Et puis, parler de ce genre de choses, c'est compliqué, elle est même incapable de prononcer certains mots, certains noms.

Je m'arrête au détour d'un couloir, découvrant un Castiel seul dans une salle vide. Il essaie de recouvrir sa main d'un bandage sans y parvenir. Je soupire et m'avance vers lui.

– Pourquoi t'es pas à l'infirmerie ? je m'exclame.

– L'infirmière est pas là, répond le rockeur. Et la vie scolaire est blindée, j'avais pas envie de subir les cris de Rosalya, elle m'insupporte.

La réaction de Rosalya est celle qui m'a le plus étonné. Je pensais qu'elle sauterait immédiatement à la gorge de Ken mais elle n'en a rien fait. Au contraire, elle est restée calme, trop calme. Elle s'est occupée de la crise avec une responsabilité folle et je dois admettre que c'est officiel : ma première impression sur elle était mauvaise.

Après le passage à tabac de Ken, personne n'a parlé de l'événement dans la classe. Même Ambre s'est contenté de maudire ma meilleure amie pour avoir entraîné son frère dans ses histoires avec ses amies. Peggy m'a promis qu'elle n'en ferait pas un article, même si le scoop valait de l'or. Et nous avons assisté à un instant magique durant lequel Nathaniel et Castiel se sont battus cotes à cotes !

Un nouveau soupir attire mon attention. Castiel jette la bande sur la table, visiblement incapable de se soigner tout seul.

– Montre-moi ça ! je m'énerve.

Je prends ses mains et marmonne une flopée de jurons.

– T'es qu'un crétin !

J'ouvre la trousse de secours et imbibe une compresse de sérum phy avant de l'apposer sur la main de Castiel qui pousse une exclamation de douleur.

– Quoi ? T'as mal ? je lance. Tant mieux !

– Je t'ai déjà dit que j'étais désolé pour Débrah !

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant