épisode quatre-vingt-dix-huit

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OCTAVIA

Adossée contre Nath dans la cafet de l'hôpital, je lutte pour garder les yeux ouverts.

– Tu aurais dû rentrer, murmure-t-il en caressant mon bras de ses doigts.

– Ginny et Castiel vont avoir besoin de soutien, il faut que je sois là, je réponds.

– Tu as sauvé la vie de ton ami devant tout le lycée il y a à peine deux jours et depuis tu veilles sur lui parce que tu es la seule personne autorisée à venir à part sa famille, tu as besoin de repos.

– Nath... je souffle.

– Chut, me coupe-t-il en remontant ses doigts jusqu'à mes cheveux. T'as pas la force de te battre contre moi là.

Il a raison.

Je n'ai quasiment pas quitté le chevet de Lysandre depuis qu'il a quitté les soins intensifs. Je lutte de toutes mes forces pour rester consciente alors que la seule chose que je veux c'est retrouver mon lit.

Un bruit sourd me fait sursauter et je découvre posé sur la table un stéthoscope digne d'une princesse Barbie.

– Dis, la folle qui se trimbale en costume de fée est de ta famille ?

– Bonjour à toi aussi Castiel, je réponds en me calant un peu plus contre Nath.

– La folle en costume de fée ? répète Nath.

– C'est pas une folle, c'est ma tante, je rectifie avant de me redresser. Et elle est pas folle, elle est en infirmière en pédiatrie. Les gamins sont de super humeur à chaque fois qu'ils la voient.

– Ca explique tout, marmonne Castiel.

Je récupère le stéthoscope et le cale contre mon cou.

– Elle nous a raconté des trucs délirants à propos de Kurt Cobain, continue Castiel.

– Ouais je sais, je réponds. Elle l'a rencontré avant qu'il sorte avec Courtney.

– Attends, c'est sérieux ce délire ? s'exclame Ginny.

– Pourquoi ça vous étonne ? je m'exclame. Personne ne résiste au charme familial.

– Ouais, bon, la conne de l'accueil veut pas nous laisser aller voir Lysandre, tu peux faire quelque chose ?

– Eh ! s'énerve Nath. Tu vois bien qu'elle est pas en état de négocier avec Félicité !

Je lève les yeux vers lui, étonnée.

– Ton malaise, m'explique-t-il. Ton père a dû intervenir parce qu'elle a appelé la sécurité pour me virer.

– Ça lui ressemble bien, je réponds en hochant la tête. Lui en voulez pas, un dingue a failli lui coller une balle dans le crâne il y a trois ans, n'importe qui serait traumatisé.

Mon regard s'attarde sur l'entrée et d'un coup, ma chaise racle le sol alors que je me cache sous la table. Nath penche la tête pour me questionner du regard mais je lui fait signe de se taire et de m'ignorer.

J'attends quelques instants que la menace disparaisse et de vieilles Converses bleues délavées apparaissent dans mon champ de vision. Je pousse un soupir de soulagement sans sortir de ma cachette.

– Octavia, je t'ai déjà dit que te cacher sous des tables n'arrangera pas ton cas, commente mon père.

Dit-il alors que c'est lui qui m'a appris à le faire.

– T'évite qui comme ça ? se moque Castiel.

– Moi.

Je grimace en entendant la voix du docteur Leiko avant de lever les yeux vers elle. Les bras croisés, elle me regarde avec un dépit que je partage. Elle soupire et sort un bloc de post-it de la poche de sa blouse pour noter quelque chose sur le premier. Elle le décroche et me le tend :

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant