épisode soixante-cinq

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TW : mention de violence familiale

OCTAVIA

 Je frappe doucement à la porte de Nath, ce à quoi j'entends :

– Qui est-ce ?

Préférant éviter de me prendre un vent de la taille du Texas, je choisis d'ouvrir la porte.

– Octavia ? s'étonne-t-il. Mais qu'est-ce que tu viens faire ici ?

Il enjambe sa chambre et vient fermer la porte derrière moi. Je fais un pas en arrière en réalisant notre proximité et essaie de garder les yeux levés vers lui. Je me frappe intérieurement pour les quelques pensées impures qui saisissent mon esprit car ce n'est ABSOLUMENT PAS le moment.

J'essaie de rebooter mon cerveau et réussi à bafouiller un truc du genre :

– Je crois qu'il faut qu'on parle.

– Et t'as pas trouvé de meilleur moment que le milieu de la nuit ?

Certes.

– Il fallait que... je commence, incapable de continuer ma phrase.

– Oui ?

Génial, il me facilite vraiment pas la tâche...

– Nath... je reprends, plus troublée que jamais par une trop grande liste d'événements. J'ai-J'ai entendu ta "dispute" avec ton père...

– Je t'ai déjà dit d'arrêter de te mêler de cette histoire ! Ça ne te regarde pas ! Tu ne peux pas comprendre ça pour une fois ?!

Je fais un pas vers lui et plaque ma main contre sa bouche pour l'empêcher de parler et tend l'oreille, soucieuse que quelqu'un n'aie entendu ses cris. Une fois le danger écarté, je relève les yeux vers lui et réalise que je suis une fois de plus bien trop proche de lui pour mon propre bien. Son regard est illuminé d'une lueur que je n'identifie pas et je recule vivement en réalisant que ma main est posée sur sa poitrine nue. Bien évidemment, puisque je ne serais pas moi si je ne faisais pas une connerie du genre, dans ma précipitation, je trébuche sur le bas trop grand de mon pantalon de pyjama et risque la chute. Et une fois de plus, Nate me rattrape in extremis et je me retrouve de nouveau plaquée contre lui.

– Sors d'ici, murmure-t-il froidement. Maintenant.

– Hors de question, je réponds en secouant la tête. Toi t'as peut-être décidé de faire comme si de rien était, mais moi non, je ne peux pas. C'est impossible.

Je prends sa main dans les miennes mais il ne semble même pas le remarquer.

– Ce-C'est plus compliqué que ça en à l'air, dit-il.

– Alors explique-moi, je l'implore. Nath... S'il-te-plait... N'affronte pas ça seul...

Il semble peser le pour et le contre avant de craquer. Il se détourne de moi et part s'asseoir sur son lit, m'entrainant sans s'en rendre compte dû à nos mains liées. Pour des raisons évidentes, je me contente de la chaise de bureau.

– Je ne veux pas faire de vagues vis-à-vis de mon père... Tu comprends ? Il traverse déjà des moments difficiles... C'est pour ça que je ne parle à personne de... de ce qu'il me fait.

– Tu inverses les rôles, c'est lui qui est censé te protéger, pas l'inverse, je réponds. Et quelles que soient les épreuves qu'il traverse, il n'a pas le droit de te faire vivre ça...

– Tu ne sais pas de quoi tu parles. Mon père n'est pas comme le tiens, il a toujours eu un train de vie exceptionnel, encore plus depuis qu'il a gravi les échelons de sa multinationale. Il nous a toujours comblés, ma mère, ma soeur et même moi, avant...

this is me trying || Amour SucréWhere stories live. Discover now