épisode trente-six

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OCTAVIA

Pour des raisons évidentes, je préfère sécher le cours suivant. Je peux accepter les murmures et rumeurs sur mon compte. Mais l'idée que mes propres amis me tournent le dos alors que je n'ai, pour une fois, strictement rien fait, ça me touche plus que ce que j'aimerais. Je n'ai même pas eu le temps de voir le cyclone arriver que j'ai été embarqué dedans. Comment as-t-elle pu créer un plan pareil aussi rapidement ? Se montrer aussi convaincante ? Même en ne jouant pas son jeu, contrairement à Ginny, elle m'a piégé avec brio.

Je laisse tomber mon sac contre l'un des casiers des vestiaires et m'accroupis à côté. Il faut que je me remette les idées en place. Comment a-t-elle pu me piéger aussi facilement ? J'ai à peine eu le temps d'encaisser les informations sur elle qu'elle avait déjà tout prévu. Connais ton ennemi mieux qu'il ne se connaît lui-même si tu veux gagner la bataille. Visiblement, je ne suis pas aussi énigmatique que j'aime à le croire.

– Octavia ? Tu vas bien ?

Je lève les yeux vers Lysandre, certainement revenu chercher son maudit carnet oublié une fois de plus.

– Je ne t'ai jamais vu aussi pâle... continue-t-il. Il est arrivé quelque chose, n'est-ce pas ?

Sans demander mon reste, je raconte tout à Lysandre, des confessions de Débrah à sa victoire, en passant par ma crédulité calamiteuse.

– Je savais bien que quelque chose n'allait pas... murmure-t-il. Et tout le monde a pris la défense de Débrah ?

J'hoche la tête.

– Elle a su tourner la situation à son avantage, j'imagine que moi-même je m'y serais laissé prendre.

– Visiblement non, je réponds. Puisque tu n'as pas détalé comme Melody ou Violette en entendant ma petite histoire. Tu es trop réfléchi pour te laisser prendre par un jeu aussi minable, et je te promets qu'on était loin de la performance de Liza Minelli dans Cabaret.

– D'où l'intérêt public d'avoir des cours de théâtres au lycée, commente Lysandre.

Il m'aura au moins arraché un sourire, je suppose que c'est bon signe.

– Tu devrais rentrer chez toi, ajoute-t-il. Demain, cette histoire sera déjà du passé, j'en suis sûr.

Ce sera surement mieux, je pourrai préparer ma vengeance.

Lysandre me tend sa main, que je saisis et il me tire pour me relever. Je le remercie une fois de plus avant de tourner la tête de tous les côtés jusqu'à repérer un petit carnet vert. Je me penche pour le ramasser et le lui tend.

– Je te jure que je vais finir par faire une carte de fidélité, je lance.

– Penses à en faire une à Ginny aussi.

Ah oui, Ginny...

J'ignore ce qu'elle sait à l'heure actuelle mais je ne doute pas une seconde de sa réaction.

– Eh bien ! s'exclame Rosalya. J'ai entendu des choses pas très glorieuses sur toi !

– Rosa... C'est pas ce que tu crois !

– Quelle petite peste ! s'énerve Rosa, incapable de faire semblant plus longtemps. J'arrive pas à croire que les autres y croient ! C'est tellement énorme comme histoire !

Elle fait mine de réfléchir avant d'ajouter :

– Il va falloir la jouer finement... Pour taper fort, il faut connaître son point faible.

– Sa carrière, je réponds du tac au tac. C'est comme ça que tout a commencé.

– Alors c'est là qu'on va taper ! Je veux la prendre à son propre jeu... Mais il faut savoir quelles cartes elle a en main.. Je vais mener ma petite enquête !

this is me trying || Amour SucréOnde histórias criam vida. Descubra agora