épisode quatre-vingt-quatorze

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OCTAVIA

Je poursuis Castiel dans les couloirs du lycée jusqu'à la cour et finis par craquer et lancer d'un ton acerbe :

– J'espère que sa pudeur légendaire ne la laissera pas trop sur sa faim...

Wow...

– Castiel...

– Garde tes grands discours pour ton délégué, tu veux ?

– Castiel...

– Je suis vraiment pas d'humeur là, alors casse-toi.

Je croise les bras, attendant qu'il finisse sa petite crise et c'est ce qu'il se passe quelques minutes plus tard quand il finit par se laisser tomber sur le banc.

– C'est bon, t'as fini tes conneries ? je lance en croisant les bras.

– Laisse-moi.

– Non.

– Laisse-moi bordel !

– C'est hors de question, j'affirme, catégorique.

– Pourquoi ? craque-t-il. Tu devrais pas être en train de te moquer de moi comme tu sais si bien le faire avec ta meilleure amie ? Ou lui dire à quel point tu es heureuse pour elle ?

– Si je pensais, c'est ce que je ferais.

Il fronce les sourcils et je m'explique :

– Imagine que tu es au régime, tu as sur une table en face de toi une pomme et une part de brownie. La pomme c'est bien, c'est bon pour la santé et ça te calera suffisamment pour que tu n'aies plus envie du brownie parce que tu sais que le brownie n'est pas le bon choix : c'est plein de sucre et de chocolat et de graisse et ça va te faire grossir et tu vas commencer à culpabiliser donc tu vas manger encore plus et-

– Abrège, me coupe Castiel.

Je soupire et continue :

– Tu es le brownie de Ginny.

Un ricanement me coupe dans mon raisonnement et je réalise à quel point ma métaphore est ridicule. Je me laisse aller à ce fou-rire avec Castiel avant d'essayer mes larmes et de reprendre :

– Je suis heureuse pour elle. Lysandre est quelqu'un de bien, c'est une personne patiente et rassurante, qui ne la poussera jamais hors de ses retranchements et qui l'aime sincèrement.

Je marque une pause avant de reprendre :

– C'est pour ça que je pense qu'un jour, elle comprendra qu'elle a fait le mauvais choix.

Castiel hausse les sourcils, étonné. Je soupire et me laisse tomber à côté de lui.

– T'as pas le droit de jouer les victimes alors que c'est toi qui a tout fait foirer, avec tes blagues supers vexantes, le théâtre, Débrah...

– Je sais...

– Mais... je reprends. Mais je pense que tu es la personne qui lui faut. C'est toi, depuis le jour où elle a sauté par la fenêtre pour fuir Ken. Je l'ai su à l'instant où elle m'en a parlé mais... Elle n'est pas prête. Tu représentes tout ce qu'elle désire et tout ce qu'elle craint alors... Je pense qu'un jour elle le comprendra, j'espère juste qu'il ne sera pas trop tard...

***

– J'aurais vraiment aimé venir, affirme mon père en se débattant avec les lacets de ses converses. Vraiment, le thème des péchés capitaux est génial ! Tu penseras à m'envoyer des photos ?

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant