this is me trying || Amour Sucré

épisode trente-sept

GINNY

– Oh mon dieu... je souffle, sous le choc.

– Mais qu'est-ce que... commence Nathaniel en débarquant derrière moi, terrifié.

En effet, le couloir est envahi de papiers. Littéralement. Des centaines de feuilles sont accrochées aux casiers, aux portes, certaines traînent même par terre. J'en prends un et découvre qu'il s'agit d'un article fort peu élogieux sur l'autre pétasse de Débrah. Je reconnais sans mal l'influence du film Mean Girl, et je crois savoir qui se l'est jouée Regina George.

– Qui a bien pu faire ça ? s'écrit la voix de la directrice au loin.

– Si elle se fait choper, elle est foutue, murmure Nathaniel.

Je me tourne vers lui, le questionnant du regard. Au lieu de me répondre, il me saisit le bras et m'entraîne vers son QG. Une fois la porte fermée, il s'exclame :

– Pourquoi elle a fait ça ?

– Qui te dit que c'est elle ? je réponds, feignant l'innocence.

Nathaniel arque un sourcil et je secoue la tête.

– C'est le genre de conneries qu'elle faisait avant... je murmure, inquiète. Il faut qu'on s'occupe de cette histoire au plus vite, je l'adore, mais j'ai clairement pas envie de la voir retomber la-dedans.

– Attends... souffle Nathaniel, blême. Elle faisait vraiment ce genre de choses ?

Je le dévisage avant de répondre :

– Il y a qu'à toi qu'elle se présente comme l'élève modèle !

– Tu veux dire que... elle fait semblant d'être quelqu'un d'autre ?

– Ou alors qu'elle ne ressent pas le besoin de se cacher derrière son attitude de rebelle ? je le contredis. Bon, tu m'excuse mais là j'ai plus important à gérer que vos broutilles d'amoureux !

Génial, maintenant je parle comme elle ! Il faut vraiment qu'on fasse partir cette Débrah de merde !

***

Le problème quand on a une meilleure amie qui passe son temps à traîner dans les couloirs, et s'y perdre à cause de son sens de l'orientation minable, c'est qu'on a le temps de croiser bien d'autres personnes à la place...

Comme par exemple un rockeur aux cheveux rouges dont nous tairons le nom. J'essaie de l'ignorer et continue ma route avant de marquer une hésitation à l'idée de disparaître.

Quand je pense qu'il y a encore une semaine, il m'apprenait à jouer de la guitare...

– C'est bon, pose-là ta question !

Je fais demi-tour et hésite un long moment avant de lui demander :

– Alors, qu'est-ce qu'elle te voulait ?

Je n'ai pas besoin de dire un nom, il sait très bien de qui je parle. Les affiches calomnieuses à son sujet ornent encore les couloirs.

– En quoi ça te regarde ?

J'aurais dû me douter que cette conversation n'aboutierait à rien. Néanmoins, maintenant que j'y suis, je me force à continuer, après tout, peut-être qu'il pourrait être de notre côté.

– Je m'inquiète, j'avoue finalement. Je sais que Débrah t'a fait du mal..

– Je sais me débrouiller seul, contrairement à d'autres, réplique Castiel. Ne t'occupe pas de moi.