épisode quatre-vingt

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OCTAVIA

La main posée sur ma tempe, j'essaie de calmer le bourdonnement qui s'empare de mon conduit auditif. À quand remonte mon dernier repas ? Il doit être aux alentours de 11 heures et je n'ai pas pris de petit-déjeuner, par conséquent, cela doit remonter au dîner... sauf que je n'ai pas dîné puisque nous nous sommes fait une collation avec mon père hier en rentrant du lycée. Combien d'heures ai-je encore dormi cette nuit ? Mon attention était accaparée par la dernière saison de Vampire Diaries, j'ai dû dormir au total... trois heures. La dernière bouteille d'eau que j'ai ouverte remonte, elle, a encore plus loin. Bon sang, j'avais promis de faire des efforts...

Si je m'évanouis maintenant, Madame Delanay ne me le pardonnera jamais. Je ne peux pas lui faire ce coup là une deuxième fois (même si cette fois, c'est totalement involontaire).

Les pulsations de mon cœur se font de plus en plus fortes et c'est le bruit strident de l'alarme incendie qui me rappelle à l'ordre. Je relève tant bien que mal la tête en déglutissant pour chasser la nausée qui s'empare de moi et ne remarque qu'à ce moment que mes voies respiratoires sont obstruées par une épaisse fumée.

– Octavia ! s'exclame Rosa. Grouille !

J'hoche la tête pour lui faire comprendre que tout va bien et elle part sans demander son reste. Je mets toutes mes forces dans mes jambes et arrive à mettre pied à terre. C'est en m'adossant au mur pour avancer tant bien que mal que je remarque que la salle est vide. Je m'avance vers la sortie en toussant et pousse un gémissement plaintif en sentant ma vision se troubler. J'ai à peine le temps d'entendre les voix de Nathaniel et Armin prononcer mon nom que je bascule et me cogne violemment le front contre le rebord d'une table.
L'instant d'après, tout devient sombre.

***

Un orchestre tambourine dans ma tête quand je reprends conscience. Le bip familier des machines laisse penser que je suis allongée dans un lit d'hôpital. Mes yeux confirment très vite cette théorie.

– Je commence à en avoir marre de te voir débarquer ici à chaque fois que tu veux sécher le cours du dragon.

Je pousse un soupir plaintif et me redresse tant bien que mal en position assise. Mon père se lève de sa chaise et me tend une bouteille de smoothie.

– Bois.

– Pourquoi faire ? je demande. Vous m'avez mis sous perf alors ça va.

– Octavia...

Je soupire et lui prend des mains la bouteille avant de l'ouvrir sans douceur et de boire une gorgée de la boisson. Je grimace aussitôt.

– Beurk ! je m'exclame. C'est de la fraise.

– Désolé, mais les agrumes c'est interdit pour toi maintenant.

Je fronce les sourcils avant de comprendre :

– Non ! je m'écris, cette fois bien réveillée. Papa, s'il-te-plait !

– T'as dormi combien d'heures ces trois derniers jours ?

Je ne réponds pas.

– C'est bien ce que je pensais, marmonne-t-il. Je sais que tu ne veux pas en arriver là, mais à un moment on n'a plus le choix Octavia. Le docteur Leiko t'a fait une ordonnance pour les 15 prochains jours. Après ça, on fera le point et on verra s'il est nécessaire que tu continues ou non.

– Je suppose que j'ai pas vraiment le choix ?

– Si tu veux que le petit blondinet qui fait les cent pas dans la salle d'attente passe cette porte, non.

this is me trying || Amour SucréWhere stories live. Discover now