épisode cent

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GINNY

– Je te pardonne toujours pas de ne m'avoir rien dit, j'affirme en me calant un peu mieux dans le lit.

– Je sais, répond Octavia en raclant le fond de sa compote. Mais qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ?

Je soupire et reporte mon attention sur la télévision accrochée au mur. Après son malaise, Octavia a reçu l'ordre de rester à l'hôpital quelques jours, ce qui signifie que je n'ai pas un patient à gérer, mais deux. Le jour de ma première visite à Lysandre, Castiel m'a raccompagné jusqu'à chez moi et je ne suis pas revenue le voir après ça. A la place, je passe mon temps à regarder des comédies romantiques avec ma meilleure amie à l'étage psychiatrie.

"Je hais ta façon de me parler, et la couleur de tes cheveux. Je hais ta façon de conduire et de me regarder dans les yeux. Je hais tes stupides bottes d'armée et ce que tu devines en moi. Je te hais au point d'en crever et même de te tuer parfois. Je hais ta façon d'avoir raison, tes histoires inventées. Je te hais quand tu me fais rire d'avantage quand tu me fais pleurer. Je te hais quand tu n'es pas là et que tu es dieu sait où. Mais je hais surtout de ne pas te haïr... ni un seul instant.. ni une seule minute... ni même du tout."

– C'est vraiment le meilleur film du monde, soupire Octavia, les larmes aux yeux devant le regard triste de Heath Ledger.

Je lève les yeux au ciel et lui tend la boîte de mouchoirs.

– Tu sais ce qui est bien avec la psychiatrie ? lance Octavia en prenant la télécommande pour zapper sur une autre chaîne.

Je tourne la tête vers elle, attendant sa prochaine connerie.

– C'est que si Castiel vient nous voir, tu pourras pas t'enfuir en sautant par la fenêtre.

Que quelqu'un achève cette fille.

Mais elle n'a pas tort. Les dispositifs anti-suicide de la psychiatrie empêchent tout danger : pas de fil avec lequel se pendre dans la douche, pas de fenêtre qui s'ouvre suffisamment pour pouvoir y sauter, miroir incassables etc...

C'est à ce moment-là que Rosalya entre en trombe dans la chambre.

– On a une urgence !

– Une urgence ? répète Octavia. Quel genre d'urgence ?

– Une urgence urgente !

Quelques instants plus tard, nous passons la porte de la chambre de Lysandre et je vois rouge.

– Qu'est-ce que... traduit Octavia.

– Tout va s'arranger, je vais t'aider !

– Nina ?! s'exclame ma meilleure amie.

Je vais la jeter par la fenêtre à coup de batte de baseball.

Non mais je rêve ! Elle ose lui plaquer un bisou sur la joue ??

L'imbécile d'interne se tourne vers moi et me lance un grand sourire hypocrite. Son regard dévie quelques secondes sur ma meilleure amie avant de revenir vers moi. Je vois, il essaie de s'attirer les faveurs de la fille du boss pour aller au bloc. C'est très vexant.

– C'est vraiment une bonne chose que vous soyez venue, reprend-t-il. Lysandre a besoin d'être entouré, il n'y a rien de mieux que la présence des proches pour faire face à une amnésie.

Il se tourne vers Lysandre :

– Je vais vous laisser, vous avez besoin de retrouver votre petite-amie.

– Je...

– Nina s'est tout de suite présentée à l'équipe médicale, reprend le médecin.

WAIT

this is me trying || Amour SucréWhere stories live. Discover now