8. Salade niçoise (3/3)

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Chloé surveilla sa montre. Nous continuâmes à discuter décorations florales, urne de mariage (elle ne voulait surtout pas d'une table à cadeaux « cheap »). Je revins sur le nombre d'invités qui allaient dormir sur place, et notai ceux qui iraient à l'hôtel à dix minutes de là. Il leur faudrait des taxis. Nous parlions champagne et bar éphémère original lorsque Dimitri se joignit à nouveau à la conversation.

Le ciel s'encombra. Nous avions tous un coup de barre énorme. Le propriétaire resservit du café. Marion me regardait avec insistance, signe que je devais être retouchée. C'était chiant et désagréable, beaucoup trop long, ça me démangeait énormément. Chloé aussi vint avec nous et admira Marion à l'œuvre.

Nous allions bientôt partir quand Dimitri voulut jeter un œil aux chambres à l'étage, par curiosité, car il était en ligne à ce moment-là. Chloé et le propriétaire étaient en pleine conversation. Avec Marion, nous suivîmes le bel homme à l'étage. Je lorgnais ses fesses musclées parfaitement mises en valeur dans son pantalon noir.

– Alors, c'est là que nous dormirons ?

– La suite nuptiale, oui, répondit Marion avant moi.

Je me gardai bien de préciser que la nuit de noces était une chimère, les mariés dormaient généralement, trop épuisés par les émotions des jours précédents.

Il contempla la pièce au grand lit. Elle était arrangée avec goût. Je fermai la porte pour que la vision d'ensemble soit parfaite.

– Chouette, très chouette, continua-t-il en passant la tête dans l'embrasure de la salle de bain attenante.

– Les autres chambres sont moins grandes mais dans le même style. Et il y a deux chambres pour quatre personnes.

Dimitri revint vers la porte pour terminer la visite de l'étage. Marion et moi comprîmes qu'il y avait un problème avant qu'il nous dise :

– On est enfermés.

– Faites-voir.

Je me sentais responsable, j'avais claqué la porte derrière moi. Effectivement, impossible d'ouvrir. Ils rirent et Dimitri sortit son téléphone :

– On est coincés à l'étage, la porte ne s'ouvre pas, expliqua-t-il à sa dulcinée.

Ils montèrent en hâte. Chloé piaillait déjà le prénom de son fiancé et j'entendis le propriétaire :

– C'est la porte que je devais faire réparer... J'avais mis un mot !

En effet, un papier avec l'inscription « Ne pas fermer » était tombé derrière le rideau.

– Mais nous devons repartir ! paniqua Chloé.

Là ce fut moins drôle, nous n'avions plus la valise de maquillage et la perspective de manquer l'avion pour le retour ne m'enchantait pas non plus. Le propriétaire expliquait un problème de loquet, de mécanismes défaillants, bref, ça semblait compliqué.

– Mais vous n'avez pas une clé !

Il expliqua que ce n'était pas le problème. Il fallait faire appel à un serrurier. Pour l'instant le seul moyen c'était de casser la porte, chose impossible à coup d'épaule à moins d'envoyer une équipe de rugby.

– Ne paniquez pas, mais il y en a pour un moment.

Marion sortit ses écouteurs et lança son Deezer pour écouter une musique relaxante, expliquant que le fait de se savoir enfermée l'oppressait.

– Le serrurier viendra dans deux heures. Pas avant.

– Quoi ? pestait Chloé. Bon sang ! Mais qu'est-ce que vous avez fait pour vous retrouver là-dedans !

– C'est ma faute, précisa Dimitri face à la porte bicentenaire.

Le propriétaire s'excusait. Il expliqua qu'il allait nous faire préparer un dîner. Et Chloé ajouta ensuite l'affirmation que je redoutais :

– Bon, nous allons devoir passer la nuit ici. Je m'occupe du jet privé. Amanda, Marion, excusez-nous.

Je sentais qu'elle appréhendait notre réaction, et pensait aussi à la tenue du maquillage. Marion prévint sa colocataire par texto, j'envoyai un message à Laura. Puis je m'asseyais sur une chaise alors que Marion restait à écouter la musique, les yeux fermés.

– Bien, va falloir s'occuper, dit Dimitri en me regardant.

Voilà comment je me retrouvais dans la chambre nuptiale en presque tête-à-tête avec Dimitri Grévois. Hasard du calendrier ou non, nous étions le 13 février...





Notes à moi-même :

1. Ne plus jamais toucher à une porte (si ce n'est pas avec Dimitri) .

2. Négocier un rabais pour le Domaine des Anges.

3. Retenir mon sourire.



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Merci mes chers lecteurs d'être encore présents. Je remarque que de nouvelles têtes s'ajoutent au fur et à mesure de l'histoire. Je remarque aussi que certains retournent pour voter sur les segments qu'ils ont lu et c'est super gentil car ça explique la montée de cette histoire dans le classement. J'espère pouvoir proposer le prochain chapitre rapidement. Que va donc réserver cette nuit au Domaine des Anges ? ...

La cerise sur la pièce montée (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant