26. Cérémonie (1/4)

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Dès que les invités entrèrent en scène, Chloé changea radicalement d'attitude envers moi. Mais commençons par le commencement.

J'arrivai au Domaine des Anges le vendredi soir, en compagnie de Laura, Anne et Marion. L'orchestre, les cuisiniers et l'équipe du service étaient venus de leur côté.

C'était un des moments que je préférais dans les mariages que j'organisais : la préparation finale des lieux, sans la présence des invités, ni des futurs mariés. En effet, j'avais ordonné à mes clients de ne pas mettre les pieds sur le site.

Nous nous activions tous jusque tard dans la nuit pour vérifier que tout était à sa place. Ce fut une journée intense, très remplie, mais incroyablement bonne.

J'étais d'humeur joyeuse. Libérer mon flot d'émotions m'avait fait du bien, mes amies m'avaient aidé à relativiser et mon moral avait grimpé en flèche. L'ambiance magique des lieux, nous l'avions rien que pour nous ce vendredi-là.

L'air chaud caressait nos visages, le coucher de soleil sur la baie réjouissait nos pupilles, les animaux majestueux gambadaient dans le parc ou nageaient sur le lac. A la nuit tombée, les lumières du kiosque et dans les arbres s'allumèrent comme des lucioles pendant que les musiciens s'entraînaient pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

– Si j'osais, je ferai un saut dans la piscine, déclara Anne.

Les deux régisseurs du spectacle de sons et lumières étaient très satisfaits et du lieu et de l'installation, tout était opérationnel pour eux et ils furent les premiers à partir.

L'équipe du service vérifia une dernière fois les tables et la décoration de la salle, je validai ensuite. Les cuisiniers firent l'inventaire des denrées fournies du vin d'honneur au dessert, puis s'en allèrent aussi rejoindre leur hôtel.

Avec les filles, nous parcourûmes de long en large le parc, ajustant ici et là une guirlande de lumières ou de perles, vérifiant le stock des lanternes magiques. Comme dans Titanic, l'orchestre joua jusqu'à ce que nous ayons terminé, même si le chanteur et ses musiciens étaient au point dans leurs répétitions. 

Marion et Laura sortirent leurs smartphones pour mitrailler je ne sais combien de fois le bâtiment, le parc, la table d'honneur avec les bulles de verre qui renfermaient des plantes et des bougies, le reflet sur le lac du kiosque et du saule pleureur illuminés.

Enfin vers minuit, assurées par le propriétaire qu'un gardien s'assurerait que rien ne bougerait d'ici la venue des invités, nous partîmes rejoindre nos chambres.

Juste avant de rentrer à la réception, Marion alluma une clope et nous restâmes avec elle. Épuisées, nous n'avions plus trop la force de parler. Laura dût interpréter mon mutisme pour de l'appréhension.

– Ça va bien se passer, Amanda. Demain, nous serons là, avec toi. Ensuite, tu seras débarrassée.

Anne m'avait confié discrètement que Laura avait voulu débarquer chez Chloé lui refaire le portrait pour ce qu'elle me faisait subir.

– Je sais, je vous ai déjà dit que je vous adorai les filles ? Puis, je crois définitivement que malgré tout, ce sera le plus beau mariage que j'aurais organisé.

– Remplace la mariée.

– Oh, Marion ! Elle n'a pas besoin d'entendre ça.

Pourtant je ris.

– Si on peut plus rigoler...

– Bon, allez. On a une longue journée qui nous attend demain.

Je m'effondrai sur le lit pour une nuit courte mais réparatrice.

La cerise sur la pièce montée (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant