13. L'anniversaire d'Anne (3/3)

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Un des clients qui ne comptaient pas parmi les invités de mes amies vint danser près de moi. Malgré sa tête de il-est-tard-et-j'ai-bu-plusieurs-verres, il avait du charme ce grand brun à côté duquel je paraissais bien pâlotte.

Marion, Laura et Anne gloussaient comme des dindes en nous jetant des regards nullement discrets.

– Je m'appelle Anthony.

– Amanda, répondis-je par-dessus la musique.

A bonne distance, nous dansions au rythme des refrains de Luis Fonsi et Demi Lovato. J'avais l'esprit bien clair, libéré des soucis. Anthony se fit plus entreprenant, il s'approcha et son regard était sans équivoque.

Soudain, un slow commença.

– Ça se fait encore ? demanda-t-il, perplexe.

– Faut croire.

– Bon. Tu danses avec moi ?

C'était agréable de se sentir désirée, sans l'ombre d'un doute et dans ma propre peau. J'enlaçai Anthony pour un slow qui fit retentir les sifflements de Laura. Malgré le sourire du jeune homme, je ne pus m'empêcher de me revoir au cours de valse avec Dimitri.

Putain, Amanda, t'es conne !

J'éclatai consciemment le souvenir comme une bulle de savon et m'intéressai à l'homme réel qui se trouvait devant moi. Il était dans le même genre que mon ex, pour le physique. À mon goût donc.

La chanson se termina et le restaurant cessa de diffuser la musique. Je serrai la main d'Anthony et regagnai ma table. Anne avait posé sa joue sur l'épaule de Laura, dormant à moitié.

– J'en étais sûre !

– De quoi ? dis-je après avoir bu un verre.

– Que ça n'irait pas plus loin. Tu l'as laissé en plan, le pauvre.

De l'autre côté de la salle, Anthony, sur le départ avec ses potes, enfilait son manteau.

– Il n'y a plus de musique, et il est avec ses copains, tu voulais que je fasse quoi ?

– Oh, à d'autres, Amanda ! surenchérit Marion. Il te dévore encore des yeux.

– Oui, bah... T'es pas couchée toi à cette heure ? répliquai-je avec ironie.

– Les écoute pas, Amande, intervint Anne sans ouvrir les yeux. Elles sont chiantes avec toi, elles disaient juste que t'avais Dimitri dans la tête et que tu n'oserais pas partir avec lui.

Elle bailla et Laura commença à rassembler ses affaires.

Cette déclaration me fit réfléchir. Il y avait quelque chose de juste, une vérité qui me dérangeait. Le plus honnêtement du monde, si Dimitri n'occupait pas mes pensées, je serais partie avec Anthony.

Contre toute attente, j'attrapai donc ma veste, soufflai un baiser imaginaire à mes trois amies et filai vers le groupe qui franchissait la porte.

– Anthony, attends !

Le froid glacial me fit trembler. Il venait d'allumer une cigarette. Ses trois potes l'accompagnaient.

– A plus, les gars, dit-il en les quittant pour me rejoindre.

– Tu m'en files une ?

– Merde, j'en ai plus. Tiens.

Il partagea la sienne avec moi.

– Tu veux boire un verre chez moi ? demanda-t-il avec simplicité sans aucun signe de gêne.

– Tu habites où ?

– A cinq minutes.

Nous marchâmes dans la nuit froide. Arrivée dans sa rue, j'envoyai rapidement un texto à Laura pour préciser où j'allai. C'était la première fois que je suivais un quasi inconnu chez lui comme ça.

– Après toi, dit-il en me tenant la porte.

Je rangeai mon téléphone et entrait dans le vestibule d'un immeuble chic.

Pourtant, je ne savais toujours pas si c'était une réelle envie, ou le moyen simple de clouer le bec à mes amies... et à moi-même.








Notes à moi-même :

1. Ne plus suivre un inconnu le premier soir.

2. Ne plus fumer, en fait je n'aime vraiment pas.

3. Racheter des rasoirs !

La cerise sur la pièce montée (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant