Tome 2 - Chapitre 2

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Paco, vêtu de son treillis de chasse et sa veste sans manche camouflage, se tient posté à côté de la baie vitrée. De là, il peut voir les éventuels signaux de Yankee toujours dehors à faire le guet. Karlo et Stazek encadrent Hubert derrière le canapé, prêts à intervenir au moindre faux pas.

Ce dernier ravale son sourire et blêmit devant la lame plantée dans sa magnifique table de salon en marqueterie. L'homme au triple menton perd patience et râle :

— Tu sais combien j'ai payé cette putain de table que tu viens de détruire, espèce de sale bohémien ?

La mine de Tito se crispe davantage en entendant Hubert dénigrer nos origines, il ne supporte pas l'insulte. Il élance son bras en arrière avant d'écraser sa main sur la joue de notre ennemi commun. La gifle, bien plus puissante que les précédentes, éclate le nez d'Hubert qui se met à saigner et tache sa chemise blanche. Celui-ci porte ses doigts à son visage et comprend que nous ne lâcherons rien ce soir et qu'il va payer cher le prix de ma vengeance.

— Tu as un coffre-fort, ici ! Je veux le voir ! dis-je en écrasant ma cigarette sur le tapis.

Je lis la peur dans ses yeux, la crainte de perdre la seule chose qu'il aime vraiment et que je convoite plus que tout : l'argent. Hubert me dévisage, mais se garde de commenter de peur de reprendre un coup. Ce type est un moins que rien, manquant terriblement de courage. Je sais d'avance qu'il ne nous résistera pas longtemps avant de nous lâcher ce qu'il détient et cela me donne beaucoup d'assurance. Cette nuit, j'ai le dessus sur lui et je toise du regard lorsque Tito insiste en levant son poing pour le menacer :

— Où tu caches ton fric ?

— J'ai rien ici ! affirme aussitôt Hubert un peu plus terrifié.

Je fais signe à Tito de se calmer et arrache la hache, puis je saisis la main droite d'Hubert pour la poser à plat sur la table. Tito se place derrière le gros et le pousse vers moi en avant tandis que Stazek et Karlo le maintiennent. À cet instant, j'ai le cœur qui bat. Je suis capable de lui couper net la main pour la mort de Diabla.

— Hubert, tu as tué le chien le plus fidèle qui n'est jamais existé. Tu savais parfaitement l'affection que j'avais pour elle. Pour cela tu vas payer !

Je lève la machette au-dessus de son crâne ruisselant de transpiration et l'écrase sur la table, lui tranchant au passage le petit doigt.

Hubert hurle de douleur, ouvrant grand la bouche pour laisser sortir un cri puissant. Des gouttes de sueur coulent le long de son front et tout son corps se tend.

Je l'ai fait ! J'ai réussi à l'amputer et j'en suis moi-même le premier surpris. Je détaille le doigt immobile sur le bois tâché de rouge. Je suis fier de moi, soulagé d'observer mon ennemi souffrir et payé pour ce qu'il m'a fait.

Stazek détourne ses yeux bleus pour ne pas regarder et se mord la lèvre pendant que Karlo a un haut-le-cœur. Mes deux frères semblent moins sensibles à la vue du sang qui gicle sur le sol.

— Arrête de chialer comme une gonzesse, lance Tito en le frappant à nouveau.

Sans trop de difficultés, j'arrache la hache de la table et la maintiens en l'air, mais Hubert, au bord de l'évanouissement, me supplie :

— Scar, s'il te plaît ! Je te donne tout ce que tu veux !

— Cela ne me rendra jamais mon chien !

— J'ai de l'argent ! Beaucoup d'argent !

— Très bien !

Mes deux amis et Tito libèrent le gros au menton qui tremble. Les larmes aux yeux, il regarde sa main blessée et la tient contre son cœur. Paco lui jette un torchon qui était posé sur un meuble pour qu'il se fasse une compresse et m'indique que dehors tout est calme.

SCAR - Pour le plus grand malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant