3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)

Chapitre 17

J'échange un regard avec les vampires, puis acquiesce doucement. Nous sommes prêts. Bregolas répond à l'appel, active le haut-parleur avant de le tendre à Brakon. C'est à lui de répondre en premier. Nous ne savons pas combien de temps Anubis a mis pour venir jusqu'ici. Il a pu s'écouler plusieurs jours comme plusieurs semaines. Qui sait ? Un vampire aurait pu découvrir le téléphone et en informer le roi. Que Stevan ou Bregolas réponde à l'appel serait une preuve parfaite pour assassiner froidement nos amis. Chose que nous préférons éviter.

- Qui est à l'appareil ? demande froidement Brakon.

Seul un silence lui répond. Dans un premier temps, tout du moins. Car un souffle lourd vient de résonner de l'autre côté du combiné. Durant un battement de cil, je sens mon cœur arrêter de battre. Puis...

- Bordel... jure une voix avec un fort accent russe. Si je croyais en Dieu, je le remercierais ! Cela fait plus de dix fois que je passe cet appel, sans avoir personne pour répondre. J'allais finir par désespérer !

Mon cœur repart et je retiens difficilement un cri de joie. Akim semble le percevoir, car il s'interrompt un instant et, lorsqu'il reprend, il traîne dans sa voix une menace à peine voilée.

- J'espère maintenant que la volaille ne s'est pas trompée de destinataire...

Anubis serait un hibou mort dans le cas contraire. Je souris sans pouvoir m'en empêcher alors que Dimitri grogne à mes côtés et que Stevan, après l'autorisation de l'alpha, rapproche le téléphone de lui.

- Anubis fait très bien son job, Akim. Et ça fait plaisir de t'entendre.

- Ah ! Mon cher prince, ta voix m'avait manqué !

- Et la mienne ? susurre Bregolas, s'amusant bien trop pour un homme de son rang.

C'est ce que Brakon doit penser, car il fronce légèrement les sourcils et darde un œil sombre à son alpha, sans que celui-ci en prenne compte. Lorsqu'Akim me vouait une vraie haine, Bregolas et lui se sont plus d'une fois battus à mon sujet, l'alpha prenant ma défense. Depuis que j'ai sauvé le vampire, les deux hommes ont oublié leurs griefs et se supportent plus ou moins. Ils se chamaillent, mais ça ne va plus aussi loin qu'avant.

- Le loup, se marre Akim, le jour où je t'avouerais un truc pareil n'est pas prêt d'arriver !

- Quel dommage, ricane Bregolas, occultant complètement les autres alphas, qui, pour la plupart, choqués par son comportement, se renfrognent et grondent tout bas.

Stevan prend conscience de l'agitation de chacun avant Bregolas et se racle la gorge brusquement, mettant fin à leur petit jeu.

- Nous ne sommes pas seuls, Akim. Tu es sur haut-parleur et une grande partie des alphas du monde t'écoutent.

- Je vois...

Sa voix change immédiatement de timbre et il me semble reconnaître celle qu'il a employée lors de notre rencontre. Dans mon appartement, alors qu'il venait pour mettre fin à ma vie. Que je lui aie sauvé la vie en lui offrant mon sang par la suite est bien ironique.

- J'imagine que vous avez des questions...

- En effet, intervient de nouveau Bregolas, plus sérieusement. Je vais aborder quelques points basiques, mais importants pour nous : où te trouves-tu actuellement ? Toujours à la forteresse ?

- Bien sûr. Depuis notre retour, nous sommes sous étroite surveillance et il nous est quasiment impossible de nous promener sans que l'un des espions d'Isidore nous suive à la trace. Je les reconnais parfaitement pour les avoir moi-même entraînés.