Chapitre 40

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Cette photo n'a pas un grand rapport avec le chapitre mais je la trouve canoooon !😍

***

Le diable n'est enfin plus des nôtres. Je porte mon poing à la bouche pour m'empêcher de hurler et me recroqueville sur moi-même, à deux doigts de me remettre à pleurer. Le dégoût m'envahit, la honte, aussi. Il me faut toute la force du monde pour ne pas me détester à cet instant, car je vomis ma fragilité. Chaque jour, je lutte pour ne pas tuer ou blesser les gens comptant pour moi. Et, en présence du diable, je ne suis rien. Je suis juste... inutile. Incapable. Incapable de défendre mes proches, et je l'ai appris à mes dépens. Alemona, Marylissa et Markel en ont fait les frais.

-              Lena, est-ce que vous...

Je me redresse, le corps et l'esprit vidés, et mon regard arrête Saveli.

-              Elle a dit qu'elle vous pardonnait. Lissa. Elle vous excuse de tout, même si elle ne vous tient en rien responsable. Elle... Elle est partie en faisant ce qui était juste.

Saveli ouvre de grands yeux face à mon aveu puis exhale doucement, retenant difficilement ses émotions. C'est en déclamant ces quelques mots que je me rends compte d'une chose : je vais devoir rajouter une nouvelle pierre sur la colline. À cette pensée, les larmes manquent de briser mes dernières barrières.

Immédiatement, un souffle apaise mes tourments et Dimitri se retrouve devant moi. Il caresse lentement mes cheveux en murmurant des paroles en russe, avant de me prendre dans ses bras. Je me laisse aller contre lui, inspirant son odeur et tentant de me calmer. Je sens la tension qui l'habite, en témoigne ses canines apparentes et ses yeux argentés m'observant avec inquiétude. L'ensemble pourrait me terrifier... mais rien ne pourrait m'éloigner de mon âme sœur. Je soupire en enfonçant ma tête dans sa veste, et le monde disparaît autour de moi.

-              Y a-t-il quelque chose à faire ? demande brusquement Dimitri, la voix assombrie par la colère.

Je sens Saveli approcher et passer sa main sur l'épaule de mon vampire. Celui-ci se laisse faire, sans se détendre pour autant.

-              Du repos. Il lui faut du repos. Son corps a drainé une quantité inimaginable d'énergie pour se libérer du lien de Stevan... et la suite n'a rien arrangé. Va t'occuper d'elle, je me charge du reste.

-              Et Stevan ?

-              J'irais lui parler. Mon neveu a dû sentir un changement et il ne mettra pas longtemps à comprendre ce qu'il s'est passé.

-              En effet. Merci.

J'ignore ce qui se passe durant leur échange silencieux, mais lorsqu'il reprend, la voix de Saveli est infiniment plus douce.

-              Ne me remercie pas, fils. Stevan et toi êtes mes plus belles fiertés. Je ne pouvais pas rester sans rien faire.

Un ange flotte entre nous puis Dimitri quitte la pièce en ma compagnie, me serrant férocement dans ses bras. Si nous croisons des gens, je n'en ai pas souvenir. Je sors la tête de sa veste lorsque nous pénétrons dans ma chambre. Dimitri ne s'attarde pas et nous fait passer dans la salle de bain. Sans un mot, il me dépose délicatement sur le sol, attend patiemment que je retrouve mon équilibre, puis ouvre le jet de la douche. Il revient à moi et croise mes yeux légèrement trop écarquillés. Son regard glisse sur mon visage et il observe mon chagrin, le sang et mes lèvres. Ces mêmes lèvres qui ont été embrassées par son père. Je ne sais pas s'il perçoit ma pensée, mais une ombre tombe sur sa figure. Mais il ne dit rien. Toujours rien.

3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant