3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)

Chapitre 21

UN CHAPITRE SAUVAGE APPARAÎT ! ATTRAPEZ-LE AVEC UN CHAPIBALL !

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Allongés tous les deux sur le dos, nous observons le plafond illuminé par la lampe de chevet sans nous adresser le moindre mot. Passé ma terreur et le tendre câlin qui a su m'apaiser, le naturel est vite revenu au galop et je ne sais que trop bien ce que Dérius doit se dire. Toutes ses pensées doivent aller en direction de Dimitri. Au bout d'un certain temps, je ne peux m'empêcher de soupirer et de tourner la tête vers l'hybride.

-        Tu sais, il n'a rien à dire. Ce n'est pas comme si nous allions coucher ensemble.

La nuque de Dérius craque lorsqu'il tourne vivement son visage dans ma direction. Ses grands yeux m'observent une minute avant qu'il ne jure et se passe une main sur la figure, un sourire ourlant ses lèvres et démentant sa soudaine nervosité.

-        Putain, mais Lena...

Je bascule sur le flanc et lève des yeux parfaitement innocents en direction de ceux, bleu océan, me fixant avec une fausse colère.

-        Quoi, Dérius ?

Il secoue encore la tête avant de se retourner sur le ventre.

-        Tu es tarée ! geint-il. Tu as conscience que Dimitri aurait tous les droits de me botter le cul s'il nous découvrait, là, tous les deux ?

-        Là... Tu veux dire dans un lit... avec ton corps presque nu et le mien pourvu d'un petit...

Je ne finis pas ma phrase. Un oreiller m'atterrit en pleine tronche et étouffe mon rire. Lorsque je m'en débarrasse, je surprends le regard du loup glisser sur ma silhouette. Ça ne ressemble pas au coup d'œil que me sert parfois Dimitri. En vérité, ça se rapproche davantage du regard que me dédit de temps à autre Vadim. J'ai un pincement au cœur quand je me dis que lui et Dérius s'entendraient comme larron en foire.

-        Bref, finis-je par dire en chassant mes pensées bien loin. Si Dimitri a quelque chose à te reprocher, qu'il vienne me consulter d'abord.

Dérius pivote sur le flanc et me scrute attentivement, les yeux pétillants de malices et de curiosités. Mes sautes d'humeur ne semblent pas lui échapper, et, comme d'habitude, il y fait abstraction.

-        Il te fait vraiment chier, ce vampire, hein ?

-        C'est le moins que l'on puisse dire !

Je roule des yeux, ce qui le fait rire.

-        Non, mais je t'assure ! enchaîné-je d'un ton dramatique, il va me rendre folle ! Encore que là, nous avons enterré la hache de guerre, donc ça devrait s'arranger...

-        Vous avez fumé le calumet de la paix ?

Je le fixe deux secondes avant de pousser une lamentation digne des plus grandes comédiennes.

-        Je savais qu'on avait oublié quelque chose d'important !

Je tombe sur le ventre et plonge théâtralement la tête dans l'oreiller. Deux secondes plus tard, je sens le souffle de Dérius sur ma nuque découverte lorsqu'il se penche vers moi. Son bras effleure mes côtes et une douce chaleur se répand dans mon corps.

-        Aller, va ! Sois plutôt fière de toi ! De mémoire, personne ne l'a vu avec une autre fille que toi.

Je pousse un grognement irrité, mais relève un peu le visage de mon oreiller. Je croise le regard bienveillant de Dérius et hausse les sourcils, soudain curieuse de la sexualité du vampire.