Chapitre 24

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Nous restons un moment ainsi, sans que l'un ou l'autre parle. Puis je me racle la gorge, lui souris doucement en passant les bras autour de son cou.

-        Tu n'as pas à être jaloux de Dérius, le rassuré-je sans pouvoir me l'en empêcher. Tu sais bien qu'il ne tentera jamais rien. Il sait pour nous deux. Il sait ce que tu ressens pour moi.

-        Qu'est-ce que je ressens pour toi ?

Sa voix est joueuse et bien plus grave que d'habitude. Un long frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je resserre ma prise autour de lui.

-        Tu m'aimes.

Un sourire éblouit ses traits, les efface même, et me laisse admirative de cette beauté toute surnaturelle. Il m'embrasse à nouveau avant de me répondre, sans biaiser cette fois-ci.

-        Je lui fais confiance. Mais... pas avec toi.

Je ne réplique rien, le voyant froncer les sourcils face à cette colère naviguant constamment en lui. Je sais cette jalousie infondée. Dérius n'est pas intéressé par moi. Il me taquine et nous nous chamaillons comme des frères et sœurs. S'il avait eu envie de moi, la nuit dernière, je l'aurais su. Dimitri n'a pas à s'en faire de ce côté-là, même si je sais qu'il ne réagit pas vraiment de son propre chef. C'est ce lien, cette imprégnation, qui nous prive de toute pensée cohérente. Cette jalousie possessive est pourtant inutile et il le sait. Je n'aime et n'aimerais pas un autre homme que lui, qu'il soit loup, humain, vampire ou hybride.

Néanmoins, je me souviens d'avoir eu envie d'étrangler une certaine enchanteresse lorsque celle-ci s'était pendue à son cou. Qu'elle l'embrasse à pleine bouche juste devant moi a bien failli m'enlever toute raison. Sortir mon arme n'était pas forcément la meilleure réaction à avoir, mais était, de toute évidence, la moins dangereuse. Tenter de la frapper m'aurait valu bien plus de problèmes que je n'en ai eus à ce moment-là.

-        Je comprends, lui soufflé-je, les yeux plantés dans les siens. Je comprends.

Ses prunelles luisent dorénavant de mille feux et je souris en avisant son air changer progressivement. Nous enchaînons moments calmes et tumultueux comme si nous nous connaissions depuis toujours. Ce qui, en un sens, n'est que la stricte vérité. Mais le désir ne meurt jamais entre nous. Très vite, il sature l'atmosphère, se rend presque tangible alors que nous nous pressons l'un contre l'autre. Ses mains joignent les miennes avant qu'il ne les plaque contre le mur. Il descend ensuite ses doigts sur mes avant-bras bien protégés. Mes bandes sont bien en place et leur résistance à l'eau me donne envie de crier de joie.

Nous n'avons pas besoin de faire attention. Nous pouvons nous laisser aller. Et alors que mon bonheur n'a jamais été aussi grand, mon pouvoir semble vouloir me quitter, s'éloigner le plus possible de la lumière qui m'entoure. Les mains de mon vampire me découvrent, réapprennent chaque courbe, chaque renflement. Il finit à genoux devant moi, me faisant vibrer de tout mon être. Et il ne se stoppe pas, remonte, sa langue serpentant sur la totalité de ma peau. Je geins, entre plaisir et frustration.

-        Dimitri, le supplié-je en le regardant me rejoindre, les paupières alourdies par le plaisir. Arrête... de jouer.

Son air carnassier parle pour lui. Il s'avance, se fond contre moi. Je le sens, proche, mais je le veux encore plus. Toujours plus. Je penche la tête sur le côté, murmurant quelques paroles incohérentes alors que mon dos, depuis longtemps appuyé sur le mur frais de la douche, est davantage pressé contre la pierre. Le corps de Dimitri se tend, et la délivrance arrive. Je gémis une nouvelle fois, et mes pensées s'éparpillent.

« Mords-moi. »

Dimitri s'arrête, ses hanches à quelques centimètres des miennes, et je grogne ma frustration. Je m'apprête à prendre les choses en main lorsqu'il se recule brusquement, m'observant avec de grands yeux.

3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant