Chapitre 50

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Le cliquetis de la serrure me réveille en sursaut. J'écarquille grands les yeux lorsque la porte s'ouvre et qu'une haute silhouette m'apparaît, me faisant gémir de peur. Je me remets immédiatement en position fœtale, ne pouvant rien faire d'autre pour me protéger. Je clos fermement les paupières, ne voulant pas emporter comme dernière image la tête satisfaite de Bregolas ou la mine patibulaire des soldats. Cependant, rien de tout cela n'arrive quand des doigts atterrissent sur mon épaule et qu'un frisson électrique me traverse.

-        Tout va aller pour le mieux, ma belle. Je te le promets.

Je tressaille et pousse un geignement d'animal blessé, incapable de réfréner la douleur qui me pénètre lorsque la main se fait plus ferme en parcourant rapidement mon corps. La voix de ma délivrance roule jusqu'à mes oreilles comme une douce caresse qui m'apaise instantanément.

-              Il ne t'a pas ratée, gronde mon vampire entre ses dents serrées.

Avec mille précautions, et pourtant teinté d'une certaine urgence, ses bras se referment sur moi et j'accueille son corps chaud comme une bénédiction. Un soupir tremblant m'échappe alors que ses lèvres se déposent sur ma tête et que le tendre fourmillement dû à nos contacts se propage au cœur de ma pauvre carcasse. Il glisse mes mains contre sa nuque et se fige brutalement en reniflant l'air. Les gestes qui suivent se font soudain plus lents, plus mesurés.

-              Où est passé ton collier, Lena ? me questionne-t-il sans vraiment chercher à le savoir.

Quelque part, je me fais la réflexion qu'il le sait déjà, et qu'il ne me le demande que pour me changer les idées. Lorsque l'un de ses mouvements me fait remonter ma cuisse blessée, j'en comprends facilement la raison, en retenant un râle de douleur.

-              Il est dans ta main c'est ça ? chuchote Dimitri en collant sa bouche à mon front gelé. Tu veux bien le garder serrer dans ton poing ? Tu t'en sens capable ?

Il doit baisser les yeux vers moi pour me voir hocher péniblement la tête. La seconde d'après, l'obscurité s'abat sur moi et je clos les paupières en m'interdisant de vomir.

-              Très bien, mon ange. C'est très bien. Je vais te prendre dans mes bras maintenant... Ça risque d'être douloureux.

Il n'attend pas mon assentiment et me soulève du sol en me maintenant fort contre lui. Malgré toutes ses précautions, ce mouvement m'arrache un geignement quand ma plaie à la cuisse s'ouvre davantage. Le coup à l'estomac a dû me laisser un gros bleu, qui me tire assez pour me donner de nouveau haut-le-coeur. Aussi, je me concentre sur les battements réguliers provenant de la poitrine de mon âme sœur, et de l'odeur de sa peau pour tenter de juguler la douleur.

-              Reste avec moi, OK ?

Son murmure est à peine audible lorsqu'il s'assoit dans un coin, moi entre ses jambes. Un matelas. Le lit de la chambre. Ma tête dodeline et tombe au creux de son épaule tandis que l'un de ses bras s'écarte de mon corps frigorifié. J'en ressens immédiatement les effets et frissonne violemment, attirant davantage l'attention de mon vampire sur moi.

-              Je vais m'occuper de toi.

Sa prise se raffermit autour de mon corps alors que je l'entends remonter sa manche. La faible lumière de la pièce me fait tout de même plisser les yeux lorsque je me décide à entrouvrir les paupières. Les premières choses qui m'apparaissent sont ses deux canines. La seconde suivante, elles s'abattent sur son avant-bras dénudé. Un sursaut m'échappe et son front vient se poser contre le mien.

-              Désolé, c'est le seul moyen.

L'odeur de mon sang sature déjà la chambre, mais devient encore plus forte lorsque la plaie que me présente Dimitri laisse des gouttes s'écouler sur le matelas. La blessure ouverte ne tardera pas à se refermer, et j'attends patiemment, sans faire mine de me rapprocher. Un grondement traverse la gorge de mon âme sœur avant que sa bouche ne glisse sur ma joue pour atteindre mon oreille.

3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)Where stories live. Discover now