3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)

Chapitre 27

Deux sonneries passent avant que Bregolas se penche et accepte l'appel. La voix d'Akim résonne alors dans la pièce, sur haut-parleur.

-        Lena ? me demande-t-il immédiatement.

Forcément. Le pauvre a été obligé de raccrocher hier soir pendant ma... crise. Qu'il s'inquiète pour moi me touche profondément, et je ne le laisse pas plus de temps dans l'incertitude.

-        Je vais bien, fais-je en rougissant légèrement face aux regards agacés pointant dans ma direction.

-        OK, c'est une bonne chose. Maintenant, parlons sérieusement.

Bregolas et plusieurs personnes dans la pièce hochent la tête, et l'alpha suprême prend la parole.

-        Comment se porte Isidore ?

La réponse ne se fait pas attendre.

-        Il n'a toujours pas choisi de plan d'attaque. Ses généraux se bousculent à sa porte, en espérant des ordres qui ne viennent pas. La plupart des vampires ici ont envie de casser du loup. Ça devient difficile de les garder dans la forteresse, alors que tous les lycanthropes du monde sont en train de foutre le camp, se fichant bien des règles des souverains.

Les paroles d'Akim sont, comme à son habitude, franches et spontanées. Sans fioritures. Sans ronds de jambe. Et plusieurs alphas m'entourant grondent face à certains termes employés par le vampire. Ils ignorent que l'ancien assassin du roi a fait partie d'une armée bien pire que celle d'Isidore et que ses mots sont les plus polis qu'il ait en stock. Ils ne savent pas ce qu'il a dû affronter pour en arriver là et pour remonter la pente après la descente en enfer dans la citadelle du maître. D'Alastor.

-        En sommes, l'ambiance est extrêmement tendue et ça ne va pas en s'arrangeant, surtout face au silence d'Isidore.

-        Qu'est-ce qui le plonge dans cet état ? s'interroge tout haut Stevan. Il a toujours préféré la guerre à la paix, alors je ne comprends pas sa latence. Au contraire ! Il devrait sauter de joie.

-        Ce n'est pas si facile. De par mon titre d'assassin et de premier espion du roi, j'ai le droit à certains privilèges et...

-        Vous avez débauché un espion d'Isidore ? s'exclame Anh Dao, stupéfaite.

L'alpha de Chine est bien aux faits de ce qui se passe en France. Et la surprise se lit sur son visage défait.

-        Je ne suis pas un espion parmi tant d'autres, mais l'espion d'Isidore, c'est totalement différent. Enfin... je l'étais.

-        Et vous pensez qu'il est digne de confiance ? renchérit Atsuko, jetant un coup d'œil quelque peu irrité en direction du téléphone.

Bregolas et Stevan échangent un regard las avant que le prince vampire ne prenne la parole.

-        Atsuko, ce que je viens de dire à Balraj vaut pour vous aussi. Pour tous, en fait. Remettre mes décisions en question, c'est remettre en question celles de votre alpha suprême. Est-ce une chose que vous souhaitez faire ?

La Japonaise demeure coite et Akim reprend, un sourire dans la voix.

-        Je parlais donc de mes privilèges. J'ai la chance de pouvoir me balader dans tout le palais, chose devenue impossible pour le commun des vampires. Je peux même, sauf en de rares occasions, entrer dans la salle de trône, alors qu'Isidore n'y fait plus entrer ses plus proches conseillers et ses généraux de guerre. J'ai donc pu découvrir sa... sculpture, si je puis dire.