3 mois sous silence - L'Explosion (Tome 4)

Chapitre 23

Attention ⚠️ ceci est un message du ministre de la santé : en période de canicule, ce chapitre n'est clairement pas conseillé. Si vous continuez néanmoins et décidez d'ignorer ce message, nous vous conseillons d'allumer votre ventilateur ou de vous préparez une douche froide. Mais c'est à vos risques et périls.

(Bonne lecture les amis ❤️😏😎)

***

Je longe les couloirs, posant précautionneusement une main sur chaque mur afin de m'éviter de basculer par terre. Je glousse en me rendant compte que tous mes sens sont émoussés. Quelle idée aussi de ramener autant d'alcool à table ! D'autant que ce n'était pas de la boisson commercialisée par les humains, mais confectionnée par les loups eux-mêmes. Cela explique donc le pourcentage d'alcool légèrement plus élevé que d'habitude. Une liqueur à quatre-vingts degrés est un petit lait pour les lycanthropes grâce à leur capacité de régénération hors-norme.

Ils ne ressentent pas les effets de l'alcool ces veinards, sauf si celui-ci est extrêmement fort. Une petite poire pour moi devient donc un soda pour eux. Et il en va de même pour les vampires. Heureusement pour mon foie, ils ne m'ont fait boire que de la bière réservée aux humains. Ça ne m'empêche pas d'être ivre comme cochon. Mon métabolisme, a contrario de mon esprit, n'a jamais aimé être dans l'état second que l'on atteint durant une cuite. Mais comme mon corps ne décide pas, j'ai bu jusqu'à plus soif, après m'être assurée que toutes mes tâches avaient été effectuées et que je n'avais plus d'entraînements avec Brakon. Quand il va me voir demain...

Je ricane en repensant à sa politique très stricte sur l'alcool. Ce vieux loup grincheux semble détester tous les trucs chouettes que la vie nous offre, faisant de lui... un loup très vieux et très grincheux. Je tourne à un angle, souriant encore, me voyant déjà m'écrouler sur mon lit douillet. Ou prendre une douche bien chaude. Oh ! Ou les deux. C'est super les deux. Je soupire d'aise face à mon imagination fertile, et tâtonne les pierres, me retenant à elles afin de défier la gravité, qui semble vouloir m'aspirer et m'amener au centre de la terre. Une idée alléchante, mais que je me dois de refuser. Seulement, il semblerait que je n'ai pas le choix.

Mon pied rencontre soudainement un petit trou et, vu l'état dans lequel je suis, je n'arrive pas à garder mon équilibre. Je bascule en avant, en ayant tout de même la présence d'esprit de tendre les bras en avant pour me réceptionner. L'impact est dur et me coupe le souffle un instant. Je grogne en me tournant sur le dos, observant le plafond avec colère. Qu'on m'amène un porteur ou je jure que je m'endors ici ! Je m'apprête à mettre mes menaces en exécution quand une tête surgit dans mon champ de vision.

-        Qu'est-ce que tu fais par terre ?

Sa voix douce me fait frémir et je tends instinctivement les bras dans sa direction, comme un enfant à son père après une chute. Mais Dimitri n'a rien d'un père pour moi, bien qu'il attrape pourtant mes mains pour me remettre sur pieds. Je tangue si fort que ses bras restent autour de moi, me laissant le temps de me réapproprier mon corps. Cependant, ce traître demeure peu efficace. Surtout en présence de ce délicieux vampire. J'inspire son odeur, le nez encore collé à son torse, et soupir d'aise.

-        Je tentais de prendre le soleil, me justifié-je brusquement en repensant à sa question. Il semblerait que ce ne soit pas vraiment le bon endroit pour le meilleur ensoleillement.

Je relève la tête et croise son regard, où brille une lueur d'amusement. Envolé, le Dimitri taciturne que j'ai dû subir depuis trop de temps. La version que j'ai actuellement contre moi me convient bien mieux. Nous ne nous sommes pas vus de la journée et son absence commençait tout juste à me peser. Mes doigts descendent dans le creux de ses reins et je le sens se crisper immédiatement, avant de porter une attention toute particulière aux alentours.