- Chapitre 33

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Lorsque nous arrivions à l'académie, je sortais de la voiture et il ne tardait pas à faire de même. Je ne savais absolument pas quoi faire. Devrais-je lui dire au revoir ? Bonne nuit ? Prends soin de toi ? Désolé ? Ou juste lui faire un câlin peut-être ? J'étais totalement perdu parmi toutes ces options. C'est finalement lui qui coupait court à toutes mes pensées en prenant ma valise, mais aussi la sienne. Lorsqu'il commençait à marcher je faisais de même et je le suivais, sans dire un mot. Il partait en direction du dortoir des omégas et posait ma valise dans ma chambre. Il ne me laissait même pas le temps de dire un " merci " qu'il repartait déjà.

Je partais en direction de mon lit et je m'asseyais sur celui-ci. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que je dise cette satanée phrase ? Ne pouvant pas rester assis, je décidais de faire les cent pas et je marchais vers la fenêtre avant de l'ouvrir ressentant un besoin urgent d'avoir un peu d'air frais. Je fermais mes yeux et laissais la brise d'air, qui était un peu fraiche, caresser mon visage. Je pouvais voir plusieurs élèves qui rentraient eux aussi de vacances. L'académie ouvrait ses portes 1 semaine avant la rentrée afin de laisser la possibilité aux élèves désireux de pouvoir s'installer et de se réhabituer à ce mode de vie. Je détestais de plus en plus cette académie.

Je tournais instinctivement ma tête vers le dortoir des alphas et lâchais un petit :

- De toute façon, je te hais et je n'ai pas besoin de toi pour vivre...

Bien évidemment, cette phrase sonnait entièrement faux, même lorsque je le disais. Je ne voulais tout simplement pas le perdre. Oui, j'avais peur de le perdre. Je m'étais beaucoup plus attaché à lui que ce que je pensais et j'avais même peur de cette sensation, de cet attachement. Je me rendais compte à ce moment-là que la marque qu'il m'avait faite, que le lien que nous avions crée par cette même occasion, tout cela était beaucoup trop fort. Comment est-ce que j'allais bien pouvoir faire ?

Je me donnais deux petites claques sur les joues afin de me ressaisir. Je ne devais pas me laisser abattre, ce n'était pas comme-ci il m'avait dit de ne plus jamais lui parler ou même qu'il voulait rompre. Rien de tout ça ne s'était produit. Je me changeais les idées en remarquant qu'il était bientôt l'heure d'aller manger, et cela avait pour effet de me faire sourire un peu. Je regardais mon uniforme et le minuscule sourire qui s'était dessiné sur mes lèvres s'effaçait. Sérieusement... Maintenant, que j'étais marqué, je devais porter une boche qu'Ayden m'avait donnée lorsque nous étions en vacances, lorsque nous nous parlions encore à vrai dire, avant que je ne fasse pas une gaffe.

C'était une petite broche, mais malgré sa taille, on ne pouvait que la voir. Il y avait deux dragons qui étaient séparés par une fleur de safran, la broche était en or et les yeux des dragons en diamant, tout comme quelques endroits de la fleur. Je regardais la petite broche et je décidais tout de même de la mettre. Cependant, je n'étais pas obligé de la mettre à la vue de tous n'est-ce pas ? Si Ayden me faisait une remarque, cela signifierait qu'il faisait attention à moi et donc qu'il faisait semblant de m'ignorer ! J'étais vraiment un génie. Je me changeais rapidement et je mettais la broche sur ma chemise puis je mettais ma veste. Parfait. Ma veste cachait la broche ce qui était tout simplement parfait pour mon petit plan.

Je partais dans la cafétéria et une fois arrivé, sans m'en rendre compte, je cherchais directement Ayden du regard. Ne le trouvant pas, je soupirais et je commençais à marmonner plusieurs choses incompréhensibles.

- Jamais là celui-la... Franchement, il est chiant, pourquoi il n'est pas-

J'étais interrompu par quelqu'un qui posait son bras sur mon crâne et je levais les yeux. Mes yeux devinèrent immenses en quelques secondes lorsque je voyais que c'était Ayden. Il me faisait une pichenette puis partait vers la file d'attente. Plusieurs personnes le laissaient passer avant de me regarder attendant que je fasse de même et sous le coup de la pression, je partais rapidement en direction d'Ayden. Je pouvais voir un sourire amusé sur ses lèvres qu'il tentait de cacher. Il ne me faisait plus la gueule ? Tant mieux.

On nous donnait le même plateau, cependant, les nôtres étaient différents de ceux des autres. J'avais failli oublier que Monsieur Ayden ne mangeait pas la même chose que tout le monde. Il partait à la table des alphas et je continuais de le suivre ne savant pas quoi faire. Il continuait de m'ignorer durant tout le repas. J'avais tenté plusieurs fois d'attirer son attention, en renversant de l'eau par " accident ", tout comme renverser de la nourriture, toujours par " accident ". Rien n'y faisait, il s'en foutait de moi. Je soupirais et je jouais, à l'aide de ma cuillère, avec mon gâteau au chocolat. Lorsque quelqu'un disait mon prénom, je sursautais faisant ainsi tomber mon gâteau sur la cuisse d'Ayden. Sans le vouloir, j'explosais en fou rire alors que son visage devenait de plus en plus sévère.

Ayden se crispait et se retournait vers moi. Sans le vouloir, j'explosais en fou rire alors que son visage devenait de plus en plus sévère.

- P-pardon...

J'essayais de paraître crédible, mais mon rire incessant me trahissait. Je voyais les autres regarder Ayden, ils ne savaient absolument pas quoi faire. Quelqu'un prenait les devants en venant rapidement près de lui afin d'essuyer sa cuisse. Cependant, j'arrêtais de rire en voyant que c'était une jeune fille qui venait essuyer MON Ayden. Je grognais et je prenais le mouchoir de ses mains avant de le jeter au sol.

- Il n'a pas besoin de ton aide.

Ayden souriait et lui redonnait son mouchoir.

- Merci beaucoup Corine.

J'étais sûr qu'il faisait exprès de faire tout cela juste dans le but de me rendre jaloux. Il aidait cette " Corine " à se relever et je lui jetais un mouchoir à la tête.

- T'es con.

Après avoir dit ces paroles, certes d'un ton faible mais je les avais tout de même dites, je décidais de partir. Je prenais mon plateau et me levais afin de le ranger. Avant de quitter la cafétéria, je le regardais une dernière fois et je me retournais. Je lui tirais la langue et je retournais dans le dortoir des omégas. En passant dans le couloir qui menait à ma chambre, je pouvais entendre une petite fête dans la chambre juste à côté de la mienne. Presqu'aucun oméga était revenu, enfin pas encore. Il devait y en avoir 5 au maximum.

Eux au moins s'amusaient. J'occupais la dernière chambre du dernier étage, tout au fond du couloir. Et évidemment, il n'y avait pas d'ascenseur, contrairement au dortoir des alphas. En rentrant dans ma chambre, je partais directement m'allonger dans mon lit et je soupirai en regardant le lit du dessus. Il n'avait pas à essayer de me rendre jaloux non ? Surtout pas avec une fille comme elle. En plus, sa petite stratégie ne fonctionnait pas. Je n'en avais strictement rien à faire.

Je trouvais le sommeil quelques minutes ou plutôt quelques heures plus tard en continuant de ruminer cette histoire dans mon coin, non pas qu'elle me tenait à cœur, loin de là.Je trouvais le sommeil quelques minutes ou plutôt quelques heures plus tard en continuant de ruminer cette histoire dans mon coin, non pas qu'elle me tenait à cœur, loin de là. Mes yeux me piquaient, ma gorge se resserrait et en plus de tout cela, la température de la chambre était digne d'être celle des enfers.

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now