Notre histoire (bxb)

- Chapitre 18

Je n'osais pas le regarder, ce qu'il me disait était tellement beau... Mes larmes commençaient à couler le long de mes joues, sans que je ne puisse rien y faire. Il posait une main d'un geste réconfortant sur mon dos qu'il commençait à caresser doucement. Il me faisait pleins de petits bisous sur ma tempe et je le serrais encore un peu plus fort.

Après quelques instants dans cette position, je relevais la tête vers lui, il essuyait doucement mes larmes tandis que je ne pouvais toujours pas les arrêter. J'ouvrais plusieurs fois la bouche, mais lorsque je me sentais prêt à parler, je faisais marche arrière. Je ne pouvais rien y faire. Je voulais lui en parler, je voulais lui parler de mon passé, de tout ce qu'il avait osé me faire. Cependant, lorsque j'avais l'impression que les mots sortaient de ma bouche, ils se dérobaient.

- Je ne veux pas te forcer à me parler. J'ouvrais plusieurs fois la bouche, mais lorsque je me sentais prêt à parler, je faisais marche arrière.

Il posait ses lèvres sur mon front pour y déposer un tendre baiser. Je posais une main sur son épaule, et une fois qu'il se reculait, j'ouvrais à nouveau la bouche.

- I-il m'avait frappé pour la première fois lorsqu'il était saoul... Je me doutais que tu sois mon âme-sœur... Alors j'ai regardé ton compte. Il est rentré à ce moment et a pris mon téléphone. Il s'est soudainement énervé sans que je ne puisse rien y faire... Au début, c'était un coup, puis deux... J'ai arrêté de compter lorsque je m'étais évanoui et tu sais ce que j'ai pensé à ce moment ? Je me suis dit enfin. Enfin, ce calvaire s'arrête. Mon corps ne pouvait plus supporter aucun autre coup et pourtant il continuait d'abattre sa colère sur moi.. J'ai même cru que j'allais finir par retrouver ma mère, que ce moment allait être ma libération...

Il me serrait dans ses bras et me berçait de droite à gauche, doucement, au même rythme que le vent berçait les feuilles.

- Tu sais, chaque vie mérite d'être vécue. Ta mère n'est peut-être plus là pour voir qui tu es, qui tu deviendras, mais je suis sûre qu'elle ne t'a pas oublié, et même, qu'elle veille sur toi. Tu sais, tu portes ses gênes, dans un certain sens, c'est comme-ci tu étais une partie d'elle. Elle vit grâce à toi et rien que pour ça, tu devrais faire le maximum pour être heureux.

Après un long moment à discuter ensemble, nous nous sommes finalement séparés. Je devais me préparer pour la fête et lui devait terminer de l'organiser. Néanmoins, il m'avait demandé un milliard de fois si je ne voulais pas qu'il reste à mes côtés. Il m'avait aussi dit de nombreuses fois que si j'avais besoin de quoi que ce soit, de ne pas hésiter à l'appeler. Je décidais finalement de ne pas mettre mon uniforme, mais un sweat-shirt à moi. Il était de couleur blanche. Je mettais un jean noir et des baskets blanches.

Un style banal pour quelqu'un de banal. Et puis, je me sentais à l'aise dans cette tenue. Luc et Romain me demandaient où est-ce que j'allais. Romain émettait des suppositions telles que : " mais il va rejoindre Ayden et vont passer la nuit ensemble à casser le lit ! " C'était un véritable gamin. Lorsque je quittais ma chambre, je pouvais remarquer qu'Ayden m'attendait.

- Prêt à casser mon lit ?

Décidément, il entendait tout ce qu'il ne fallait pas entendre lui. Malgré cela, je ne pouvais m'empêcher de laisser un petit rictus s'échapper de mes lèvres et je partais avec lui à la fête. Comme il me l'avait dit, il n'y avait que des alphas pratiquement. Quelques bêtas traînaient par-ci par-là. C'était une salle spéciale qui se trouvait au premier étage et qui était là spécialement pour ce genre d'événement. Là encore, une preuve de favoritisme envers les alphas. La salle était noire et n'était éclairée que par des leds et autres lumières festives. La musique retentissait faisant battre mon cœur au même rythme qu'elle. Ayden avait pris ma main dans la sienne, il partait vers un groupe de personnes et leur disait un truc que je n'entendais pas du fait de la musique. Ce n'était que lorsqu'il partait que je comprenais qu'il leur avait demandé de me surveiller.

Heureusement, après quelques minutes j'avais réussi à m'échapper de leur étroite surveillance. J'étais à côté du bar en train de boire pour faire passer le temps. Sauf que j'étais très rapidement saoul. Je ne remarquais pas qu'Andrew était à côté de moi, lorsque je parlais au serveur pour commander un autre verre alors qu'il venait tout juste de me servir mon troisième verre, et oui il en fallait peu pour que je sois saoul, Andrew mettait quelque chose dans mon verre. Il l'avait fait tellement discrètement que personne ne l'avait remarqué puis il s'était éloigné. Je buvais d'une traite et enchaînais tout type d'alcool. Des shots, de la vodka, etc. Au bout d'un moment, je sentais ma tête tourner. Je me levais pour aller me reposer dans la chambre d'Ayden, mais tombais. Je sentais mes yeux se fermer tout seul, je luttais tant bien que mal pour les garder ouverts. Je cherchais alors mon téléphone pour envoyer un message à Ayden afin de le prévenir que je me sentais mal. Je ne voyais personne que je connaissais, ne pouvant donc appeler personne. Mes yeux se fermaient sans que je ne puisse rien y faire.

Lorsque je me réveillais, j'avais les poignets attachés à un lit et ma bouche était bâillonnée. Quelque chose bloquait ma vue, étant privé de ma vision, je commençais à stresser. Cependant, je décidais de faire comme-ci j'étais encore inconscient. Si quelqu'un m'avait fait cela, je devais alors savoir qui c'était. Si j'avais montré que j'étais réveillé, alors il aurait à nouveau été en position de force. En cachant cela, c'était moi qui avais le pouvoir. En entendant la voix de cette personne, un frisson de dégoût parcouru mon corps. La personne qui avait osé m'enlever était tout simplement Andrew.

Je le sentais s'approcher de moi. J'étais énervé, mais aussi rempli de haine en l'entendant se rapprocher de moi. Malgré cette colère et cette haine qui étaient présentes en moi, j'avais peur. Pourquoi fallait-il que cela m'arrive ? N'avais-je pas assez souffert ? Surtout, qu'allait-il bien pouvoir me faire..?