- Chapitre 35

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(Chapitre du point de vue d'Ayden.)

Lorsqu'il avait quitté le réfectoire, je ne pouvais m'empêcher de rire. Certes, ce qu'il avait dit m'avait vexé, qu'il puisse penser que j'étais un type comme ça, qui ne pensait qu'à avoir un héritier. Certes, j'en voulais un, bien sûr. Quel alpha n'en voudrait pas, mais ce n'était pas de sa faute s'il était stérile et je n'allais tout de même pas le blâmer pour ça. En plus il le faisait très bien tout seul. Tout le monde me regardait surpris par ma réaction, attendant certainement que je le réprimande. Personne ne m'avait jamais manqué de respect et les insouciants qui l'avaient fait l'avaient bien sûr payé. Même si j'étais vexé, je ne pouvais m'empêcher de le taquiner, de l'embêter un peu de temps en temps. Notre relation était comme ça et c'était tant mieux. Je ne voulais pas d'une relation platonique, et ce petit oméga ne faisait que bouleverser ma vie pour mon plus grand plaisir.

Une fois que j'avais fini de manger, je retournais dans ma chambre. J'hésitais à envoyer un message à Nolan, je savais qu'il n'avait jamais été en couple, et pour cause, il ne savait donc pas gérer cette dispute. Cependant, certainement par fierté, je dois bien l'avouer, je ne lui envoyais pas de message. Je voulais qu'il fasse le premier pas, le voir avec ses joues et ses oreilles toutes rouges en train de bafouiller des excuses incompréhensibles. Je m'allongeais dans mon lit qui me paraissait soudainement beaucoup trop grand pour moi seul. Je m'étais rapidement habitué à sentir ce petit être humain qui bavait un peu partout dans mon lit, enveloppé dans la couette et qui se collait à moi.

Plus j'y pensais et plus cette dispute me paraissait stupide, certainement parce que plus le temps passait plus il me manquait. Je tentais de regarder une série, voulant que le temps passe rapidement. Je prenais un bain, même la baignoire me paraissait trop grande. Ma chambre me paraissait aussi beaucoup trop calme et inanimée, sans vie, inexistante. L'entendre crier partout me manquait aussi. Je partais dans mon lit et je ne réussissais pas à m'endormir. J'étais pris d'un pressentiment qui ne m'annonçait rien de bon. Je ne savais pas encore ce que ça pouvait bien être, mais je savais que ce n'était pas quelque chose de bénéfique. Je soupirais et je partais prendre l'air. Lorsque j'ouvrais ma fenêtre, je pouvais voir que plusieurs élèves partaient en direction de quelque part et je refermais rapidement ma fenêtre. Je n'aimais pas qu'il y ait de l'attention sans importance ou encore un attroupement inutile. Ils me semblaient tous être des moutons à aller dans la même direction. Une vingtaine de minutes plus tard, je pouvais voir des flammes qui semblaient danser, portées par le vent. Je partais à ma fenêtre et là, j'étais sous le choc. Il y avait du feu, ce qui me faisait le plus peur était de voir où sembler avoir lieu l'incendie.

En direction du dortoir des omégas. Je m'empressais de mettre ma veste et je quittais rapidement ma chambre. L'ascenseur mettait des lustres à arriver, je courais alors dans les escaliers comme-ci ma vie en dépendait. Je n'avais qu'une peur, que mon oméga soit encore dans sa chambre, seul, sans personne pour l'aider. Qu'il soit contraint de se battre seul, qu'il me soit enlevé par la mort. Je ne voulais pas que la dernière fois que nous nous étions parlés soit celle-ci, bien au contraire. Lorsque j'arrivais devant le dortoir, je pouvais voir beaucoup d'élèves déjà présents sur les lieux. Je m'empressais de partir vers des bêtas de ma meute et posais la question qui me brûlait tant les lèvres :

- Où est mon oméga ?

Ils se rapprochaient de moi, l'un me tendait une bouteille d'eau alors qu'un autre commençait à me rassurer.

- Apparemment, il ne reste personne dans le dortoir. Les omégas sont dans la cafétéria, mais nous n'avons pas le droit d'aller les voir. Ils sont encore en état de choc. Les pompiers sont prévenus, ils ne devraient pas tarder. Peut-être dans une dizaine de minutes qui sait.

Je me sentais revivre, cependant, cette sensation de soulagement fût rapidement interrompue lorsque je voyais des objets voler dans le ciel avant de s'écraser au sol, cette sensation de peur me reprenait. Je n'étais pas du genre à avoir peur, loin de là. Je me foutais un peu de tout, mais si quelque chose concernait mon âme-sœur, alors là cette chose devenait une priorité à mes yeux. Je voyais des petites mains jeter des trucs, un sac, des livres et autres choses encore. Je levais les yeux au ciel et là, mon regard croisait celui de mon oméga. Il avait peur, mais son visage ne laissait rien paraître à part une chose, il avait la rage de vivre.

Je voyais qu'il commençait à pleurer, les mots ne sortaient pas de ma bouche, mes lèvres bougeaient uniquement. Je voulais lui dire à quel point je l'aimais, à quel point j'étais désolé et que cette dispute était stupide. " Je t'aime ", c'était ce que mes lèvres disaient. Je voulais rentrer dans cet immeuble, prendre mon oméga, le sortir des flammes et lui dire que tout ira bien. Ils m'empêchaient tous, et à ce moment-là, je les détestais. Ils voulaient me séparer de mon oméga alors qu'il était seul là-bas, à devoir vivre tout ça.

- BORDEL LÂCHEZ-MOI !

- Ayden calme-toi ! Tu n'es pas dans ton état normal. Si tu y vas tu vas mourir ! Les pompiers arrivent dans quelques minutes.

- TU SAIS QUE C'EST FAUX ! Le temps qu'ils arrivent il sera déjà mort ! Je dois l'aider, c'est mon âme-sœur. On est loin du centre-ville, la route est glacée les pompiers vont devoir conduire prudemment, il fait nuit, l'académie est dans un trou perdu. Ils ne seront pas là avant 20 minutes au moins.

Je m'étais calmé et je ne me débattais plus. En le disant, la réalité me frappait encore plus au visage. Il n'allait pas survivre. On est loin du centre-ville, la route est glacée, les pompiers vont devoir conduire prudemment, il fait nuit, l'académie est dans un trou perdu. Je le cherchais partout du regard, espérant même qu'il sorte du dortoir, en vie et en parfaite santé. Le directeur venait et commençait à demander ce qu'il se passait.

Enfin ! Il venait tout juste d'arriver ? Mais qu'est-ce qu'il foutait ? Pourquoi il n'était pas là avant ce con. Tout le monde m'énervait. Quelques bêtas de ma meute se rapprochaient du directeur, il n'en restait plus que deux autour de moi. Je comptais jusqu'à 3 avant de leur foutre une droite et je rentrais dans le dortoir. C'était mon oméga et je n'allais pas le laisser seul. Déjà qu'à l'extérieur, je sentais qu'il faisait chaud, alors là, la température était brûlante. Je m'empressais de partir au dernier étage, je pouvais voir que les étages inférieurs n'avaient pas encore était touchés par le feu.

Une fois que j'étais arrivé au dernier étage, je pouvais voir des flammes imposantes, qui faisaient ce qu'elles voulaient, mais ce n'était pas ça qui allait m'arrêter. Il n'y avait plus que ce couloir, qui me semblait être le couloir de l'enfer, celui qui me séparait de mon oméga. Je prenais ma veste et je cachais au maximum le haut de mon corps et mon visage avant de courir. En quelques secondes, j'avais réussi à rentrer dans la chambre. Je cherchais mon oméga du regard, je le trouvais rapidement allongé par terre, inanimé. Je restais scotché au sol. Il était mort..? Je m'avançais doucement vers lui et je posais ma main sur son poignet afin de vérifier son pouls.

Notre histoire (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant