- Chapitre 10

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- Ayden m'a demandé de venir te chercher. Il aimerait te parler.

Je le regardais sans vraiment comprendre. Je baissais le son de mes écouteurs et je continuais de le regarder. Pourquoi avait-il envoyé l'un de ses subordonnés ? S'il voulait me voir, il n'avait qu'à venir de lui-même.

- Tu viens ?

- Pourquoi cherche-t-il ? Que me veut-il ?

Je n'étais pas du tout rassurer à l'idée d'aller le voir. Et cela devait certainement s'entendre à ma voix. Certes, c'était mon âme-sœur, mais après ce que m'avait fait subir Andrew j'avais peur. J'avais peur de me tromper à nouveau à propos d'une personne, peur d'accorder ma confiance à quelqu'un qui ne me la méritait pas. Peur de souffrir et peur de me faire battre. Toutes ces peurs avaient envahi mes pensées, jusqu'à prendre le contrôle de mon cerveau, et effacer toute autre pensée.

- Je suis occupé. Je ne peux pas venir le voir, mais dîtes lui que je viendrai plus tard.

Je souriais tentant de le convaincre. Cela n'avait pas l'air de fonctionner puisqu'il rangeait mes affaires à ma place. Je posais mes mains sur ma trousse et tentais de l'arrêter dans sa quête. Finalement, la panique avait pris possession de mon corps, et mon corps agissait de lui-même sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit.

- J'AI DIT QUE JE NE VOULAIS PAS.

- Ce n'est pas vraiment ce que tu as dit...

Mes mains tremblaient sans que je ne le voulu. Il le remarquait et posait doucement sa main sur mon dos qu'il commençait à frotter doucement. L'image d'Andrew qui me faisait cela me revenait en mémoire. La première fois que nous nous étions vus, il m'avait fait cela. Et, c'était la pensée qui me ramenait dans ce passé que je tentais désespérément de fuir. Je poussais sa main et je rangeais rapidement mes affaires avant de partir. Déjà que tous étaient au courant que j'avais été battu, je ne voulais pas que cela se reproduise. Qui oserait venir m'aider ? Tenir tête à Ksay Ayden..? Personne n'oserait le faire. Et il était hors de question que je me fasse à nouveau battre. Cependant, une autre pensée venait contredire celle que j'avais déjà en tête, et je m'arrêtais net en pensant à mon père et à ma meute. Qu'est-ce que j'allais faire ?

Beaucoup de personnes comptaient sur moi, je ne pouvais pas juste les abandonner comme cela. Je me devais de les aider, mais en embrassant cet alpha devant tout le monde, je ne pensais pas aux conséquences. La seule chose à laquelle je pensais à ce moment était le contact de ses lèvres contre les miennes. La chaleur de sa présence qui me faisait un bien fou. Et... Les sentiments qu'il réveillait en moi. Une chose était sûre, j'avais brisé l'alliance qu'il y avait entre la meute d'Andrew et la mienne. J'avais brisé l'alliance entre Andrew et moi-même. Néanmoins, les choses étaient faites et je ne pouvais revenir en arrière, et puis même si je le pouvais, je n'étais pas sûr de le vouloir. Je partais dans ma chambre et m'allongeais sur mon lit. Je profitais qu'il n'y avait encore personne pour enlever ma chemise et appliquait à nouveau de la pommade sur mes bleus et mes plaies. Je regardais par la fenêtre, attiré par un bruit naissant que j'adorais tant : il commençait à pleuvoir. Je prenais mon ordinateur et un plaid afin de pouvoir m'enrouler dedans et regarder ma série.

C'était un temps à ne rien faire selon moi. C'était aussi le temps idéal pour regarder une série en se blottissant contre son âme-sœur... À défaut de ne pouvoir l'avoir, j'avais un plaid qui était plus qu'agréable. Encore plus qu'un âme-sœur. Car, le plaid ne lèvera jamais la main sur vous, puisqu'il n'a pas de main.

Après quelques heures, je finissais par m'endormir. Lorsque je me réveillais, mon premier reflex fut de regarder l'heure et je remarquais que c'était bientôt l'heure d'aller manger. Parfait, mon horloge interne était encore intacte, toujours à me réveiller pour les moments les plus importants. Je prenais l'un de mes tee-shirts qui traînait au sol et l'enfilais rapidement pour cacher mes bleus. Je ne voulais pas, au cas où Luc et Romain rentraient, qu'ils puissent me voir dans cet état pitoyable. Je passais ma main dans mes cheveux et me recoiffais rapidement. J'étais de loin le plus bordélique. Quelque chose attirait mon attention, une boîte sur mon bureau. Je soupirai hésitant à aller l'ouvrir. Je décidais de ne pas l'ouvrir et remettais mon uniforme pour pouvoir aller au réfectoire.

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now