- Chapitre 5

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- Fais attention, ne t'étouffe pas. Je n'aimerai pas à avoir à enterrer mon fiancé.

Lorsqu'il disait ses mots, tout le monde se retournait vers nous. Il souriait et tapotait doucement mon dos afin de m'aider. Je rougissais et me crispais un peu. Je n'étais pas habitué au fait qu'un inconnu puisse être tactile envers moi. J'essayais de trouver une place où me cacher pour dissimuler le fait que j'étais totalement inconfortable, sous la table peut-être..? En voyant le monde qu'il y avait dans cette salle, je préférais garder l'estime que j'avais et restais assis correctement sur ma chaise. Andrew me tendait un verre de jus en continuant de tapoter mon dos, enfin, les petites tapes s'étaient surtout transformées en caresses, ce qui me dégoûtait. Je ne voulais pas être touché par quelqu'un que je ne connaissais pas. Mais je ne pouvais pas me permettre de réagir, au risque de m'attirer ses foudres et qu'il annule les fiançailles. Je ne devais surtout pas oublier que ma meute avait besoin de ces fiançailles. Nous devions rester libres, et pour ça, Andrew Alse allait nous aider. Je le prenais en le remerciant d'un petit geste de tête et souriais en buvant tout doucement.

- T-tu n'es pas censé être à ta place ? Enfin, je veux dire qu'ici, c'est la place des omégas.

Je voyais bien que les omégas qui étaient présents à cette table n'étaient plus à l'aise comme tout à l'heure. Personne n'osait parler, il n'y avait plus la même ambiance que tout à l'heure. Les alphas se pensaient toujours tout permis. Et c'était agaçant.

- Hier, mon père m'a appelé pour me dire que j'avais un fiancé. J'ai été assez heureux lorsque j'ai vu que mon fiancé était un oméga. En plus, je trouve que tu es très mignon. J'avais hâte de te voir alors je suis venu.

Mon père avait raison, ce Andrew avait l'air d'être un bon garçon, un jeune homme qui prendrait soin de moi. Enfin, un bon garçon pour la société dans laquelle nous vivions. Il m'aimait uniquement parce que j'étais un oméga. Wow, quelle surprise. N'importe quel alpha aimerait un oméga, ce n'était pas incroyable, bien au contraire. Mais il n'avait pas l'air méchant. Néanmoins, je n'arrivais pas à oublier l'odeur que j'avais pu sentir le jour où j'étais arrivé, son odeur à lui n'avait rien en commun. Après quelques minutes, Andrew nous quittait, suivi de près par ses bêtas. J'avais réussi à un peu mieux apprendre à le connaître et j'étais déjà un peu plus rassuré concernant l'idée que je me faisais de mon fiancé. Je n'avais pas à me plaindre, il semblait respecter les omégas, ce qui était tout de même un point essentiel, il pouvait être fasciné par les omégas, je n'en avais rien à foutre tant qu'il les respectait. J'aurai pu tomber sur un alpha stupide, qui ne pense qu'avec ses bijoux de famille et qui n'en avait rien à faire de moi. Heureusement, lui, ne semblait pas être comme ça.

Pendant les semaines qui passaient, nous n'avions pas vraiment le temps de nous voir. Cependant, nous mangions ensemble de temps en temps. Nous étions un peu plus tactiles l'un envers l'autre, bon d'accord, j'étais un peu plus tactile envers lui. Lui l'était déjà, il n'avait alors pas ce problème. Nous nous étions embrassés quelques fois, mais rien de plus que de simples baisers. Je ne me sentais pas prêt à l'embrasser réellement, un baiser langoureux. Un baiser passionné, échangé avec l'être aimé. Je ne pouvais pas lui offrir ces baisers qu'il demandait tout simplement car à mes yeux, il ne représentait pas l'être aimé. Non. Je n'étais pas prêt.

Cela faisait deux semaines depuis qu'il était venu à notre table. Nous avions passé quelques heures ensemble dans la matinée et aujourd'hui, nous étions censés avoir notre premier rendez-vous hors de l'académie. Ce qui pour moi allait être mon tout premier rendez-vous. C'était le week-end, nous allions passer l'après-midi ensemble avant d'aller chez lui. Ce soir, il y aurait une soirée pour fêter nos fiançailles, elles seraient officiellement déclarées. Même si beaucoup de personnes étaient déjà au courant que lui et moi étions ensemble, c'était l'occasion pour l'annoncer à tout le monde, dont la haute société. Même s'il avait toujours été adorable avec moi, je n'étais pas sûr de vouloir finir ma vie avec lui. J'avais beau savoir qu'il était respectueux envers les omégas, je voulais savoir ce que c'était qu'aimer quelqu'un. Sentir son cœur battre plus rapidement uniquement parce que notre regard se pose sur cette personne. Sentir l'adrénaline couler dans nos veines. Je voulais tout simplement savoir ce que c'était que d'aimer quelqu'un.

Finir sa vie avec quelqu'un, se fiancer, se marier, tout ça signifiait beaucoup. De plus, un mariage sans amour n'avait que très peu de valeur à mes yeux. Lorsque je pensais à cela, les mots de mon père concernant ma meute me revenaient en tête. Je n'avais pas le lux de pouvoir penser à un mariage d'amour si cela voulait dire abandonner ma meute à son propre sort.

Je mettais un tee-shirt un peu large, il appartenait à Matthew, mais s'était malencontreusement retrouvé dans ma valise. Je ne savais absolument pas comment le tee-shirt que j'adorais le plus s'était retrouvé dans ma valise. Et si je ne lui avais toujours pas rendu ce tee-shirt, c'était parce que... Bah parce que ce tee-shirt était tout simplement fait pour ma valise, et donc pour moi. Le tee-shirt avait choisi sa valise comme la baguette avait choisi son sorcier.

J'enfilais un jean noir, je prenais mes baskets, elles aussi étaient noires. Bon, la tenue n'était pas très jolie, mais elle était confortable. Je partais le rejoindre. Nous passions une excellente après-midi au cinéma. Pendant la séance, il avait posé sa main sur ma cuisse et la caressait doucement. Je n'étais pas très à l'aise au début, mais petit à petit, je me détendais. J'étais rassuré de sentir qu'il ne remontait pas plus sa main. Nous arrivions un peu plus tôt chez lui, il me faisait visiter la maison dans laquelle il vivait en terminant par sa chambre. Il fermait la porte derrière nous. Ne sachant pas quoi faire, je restais debout, mes bras le long de mon corps.

- Assieds-toi voyons.

Je faisais ce qu'il me disait et m'installait à côté de lui dans son lit. D'un seul geste, il m'allongeait et venait au-dessus de moi. Je le regardais sans comprendre en sentant mes joues devenir de plus en plus chaudes.

- Qu-qu'est-ce que tu fais !?

Il tentait de m'embrasser, mais je le repoussais de toutes mes forces. Malheureusement, je n'avais pas assez de force pour l'éloigner de moi, néanmoins, il avait arrêté d'essayer de m'embrasser. Mon moment de soulagement fut rapidement terminé lorsque je sentais qu'il embrassait un autre endroit de mon corps. Désormais, il embrassait mon cou. Je grognais n'aimant pas qu'on embrasse cette partie, j'avais peur d'être marqué de force. Être marqué signifiait énormément de chose pour moi, et pour n'importe quel oméga. Même si je ne souhaitais pas trouver mon âme-sœur, parce que je sais que je serai lié à lui d'une façon ou d'une autre, pour moi, mon possible âme-sœur était la seule personne que j'envisageais pour me marquer. Être marqué par une personne signifiait aussi que ma vie ne dépendrait désormais que de la personne qui m'avait fait cette marque. C'était quelque chose de sérieux et je ne voulais pas que quelqu'un que je n'aimais pas veuille et puisse tenter de me marquer. En sentant qu'il mordillait mon cou, je lui donnais un coup de pied pour l'éloigner de moi et commençais à grogner plus fortement. J'avais peur, mais tentais de ne rien montrer. Je savais, au fond de moi, que si je lui montrais ce que je ressentais, il aurait gagné et il le savait aussi bien que moi.

- Qu'est-ce que tu fais.?

- Pardon Nolan... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... Je ne le referai plus. Je suis désolé, je suis un alpha et tu es un oméga. Et puis nous sommes fiancés, et tu es magnifique alors mes pulsions ont pris le dessus. Encore désolé.

Je ne répondais pas et quittais sa chambre en allant dans le salon, là où les domestiques passaient à plusieurs reprises. Non mais n'importe quoi, depuis quand c'était une raison ça. " J'ai laissé mes pulsions prendre le dessus " ? Et puis quoi encore ? Si c'était une véritable excuse, alors toutes les ordures l'utiliseraient pour se faire pardonner. Même s'il n'était pas allé jusqu'au bout, je n'étais pas prêt à l'excuser.

Il était 19 heures, j'avais fini de m'habiller, j'étais dans sa chambre avec lui, heureusement, il y avait des domestiques. Je sentais le regard d'Andrew sur moi de temps en temps. Je n'étais plus autant à l'aise avec lui depuis l'incident qui s'était produit en fin d'après-midi. Une fois prêts, nous partions en bas pour rejoindre les invités. Tout le monde venait nous saluer, ils venaient un par un. Au bout d'un moment, c'était un homme qui portait un costard qui d'ailleurs lui allait à ravir.

- Je suis désolé, mon maître, Ksay Ayden, n'a pas pu se libérer. C'est pourquoi je suis ici à sa place pour le représenter. Cependant, il m'a demandé de vous donner ceci.

Une autre personne que je n'avais même pas eu le temps de voir venait vers nous et nous donnait un gros cadeau qui était emballé. Ce cadeau était accompagné d'un plateau en argent, sur lequel était posé une lettre. J'arrivais à sentir une odeur, elle était très faible, mais j'y parvenais. Cette odeur, c'était l'odeur que j'avais sentie le premier jour où j'étais arrivé à l'académie...

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now