- Chapitre 1

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J'avais une apparence plutôt basique, voir plus que basique. Je mesurais 1m70, des cheveux toujours en bataille, un style vestimentaire qui laissait à désirer. Des yeux verts, des cheveux bruns. Bref, assez basique. J'avais un peu de muscle, mais rien qui ne ferait fuir une brute. En général, j'étais plutôt la cible des brutes par contre. Heureusement, les personnes de ma meute me soutenaient.

Comparé à Matthew, je me fondais dans le paysage. Lui mesurait 1m87, des cheveux blonds, des yeux marron. Il était loin de passer inaperçu. À tel point qu'une fois, lorsque nous étions en ville, plusieurs agents l'avaient abordé en tentant d'avoir son numéro pour l'engager en tant que mannequin, pour dire à quel point il était beau.

Lorsque nous étions sortis de la voiture, plusieurs personnes avaient tourné leur regard vers nous. Enfin, plutôt vers lui. Il faisait déjà partie de cette académie depuis 2 ans. Je regardais rapidement autour de nous, à peine, avais-je fini de faire un premier repérage que lui s'avançait déjà. Je partais alors rapidement vers lui, je savais déjà qu'ici les omégas étaient mal vus. Je préférais éviter de me retrouver seul avec un alpha qui pourrait penser que je n'étais en fait qu'un simple jouet sexuel. Un petit bout de viande à sa disposition. À vrai dire, tous les alphas penseraient ça, c'était dans ces moments que j'étais heureux d'avoir mon Matthew. Lui, était différent.

- Tu ne sens pas cette odeur ?

Je tenais le bout de sa veste pour qu'il puisse me remarquer étant donné qu'il marchait assez vite. Il ralentissait immédiatement et se retournait vers moi. Il me montrait les arbres d'un petit mouvement de tête.

- Tu ne remarques pas où nous sommes ? Regarde autour de toi, c'est une forêt, il peut donc y avoir des plantes qui émettent une odeur.

Il disait cela avec un petit sourire qui voulait tout dire. " Utilise ta petite tête pour réfléchir ". Il était vrai que cette hypothèse pouvait être vraie. Je continuais donc d'avancer. Après quelques minutes, je me sentais déjà plus en confiance et je marchais en regardant droit devant moi. Un bâtiment au centre, un énorme bâtiment à vrai dire. Même s'il faisait nuit, on ne pouvait que le remarquer. Il m'expliquait que c'était le bâtiment où se déroulaient les cours et ce bâtiment contenait aussi le paradis. Par paradis, j'entendais le réfectoire, le lieu où nous pourrions remplir notre petit (bon d'accord, gros) estomac. Petit bémol, il ne servait qu'à certaines heures.

Il tourna à gauche, je le suivais donc, mais il s'arrêta.

- Là-bas, c'est le dortoir des alphas et des bêtas.

Il me montrait un autre bâtiment qui lui était directement beaucoup moins imposant.

- Et là-bas, c'est celui des omégas.

- Tu te fous de moi ? Il y a écrit débile sur mon front ?

Il me faisait non de la tête. Bon, visiblement, il était sérieux. Plus je regardais ce bâtiment plus il me semblait que cette académie rabaissait les omégas. Non mais sérieusement, c'était quoi cette inégalité. Pourquoi nous considérer si peu ? Nous étions tout de même des êtres humains. Putain de société à la con.

Je soupirais avant de me résoudre à partir vers le bâtiment. Matthew me retenait par le poignet afin de pouvoir me faire un câlin.

- S'il y a quoi que ce soit, tu m'appelles, compris ? Et n'oublie pas, si quelqu'un tente quelque chose contre ta volonté, tu lui fous un coup de pied dans les boules avant de lui crever les yeux avec tes doigts. Si tu peux faire les deux en même temps, c'est d'autant plus efficace.

À mon tour, je faisais un non de la tête.

- Je suis grand, je peux me débrouiller seul voyons. Et tu me donnes ces conseils depuis des années. Je les connais par cœur, tu n'as pas à t'en faire.

- Ici, ce n'est pas la meute. On ne te demandera jamais ton avis et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Tu es la personne la plus importante à mes yeux.

Je lui donnais une petite tape sur son épaule, comme pour le rassurer. Si quelqu'un devait s'inquiéter pour moi, ça devait être moi non ? Je lui faisais un petit bye bye de la main avant de partir vers le dortoir. Je me retournais une dernière fois pour le regarder, il était déjà avec son groupe d'amis, mais il continuait de me regarder de son air protecteur. Un petit courant d'air frais me faisait frissonner. Je voyais au loin un groupe assez imposant composé de plusieurs personnes. Vous savez le type de groupe qui se permettait de tout faire, le monde était censé leur appartenir, hé bien c'était ce type de personne. J'étais déjà écœuré rien qu'en les regardant. Pitié, faite qu'il n'y ait pas des répliques de ce groupe... Plusieurs personnes entourant une seule personne, tant qu'on y est mettez-vous à genoux et sucez-le hein, ne vous gênez pas. Tant qu'à le faire, faites-le à fond.

Je ne leur prêtais pas plus d'attention et rentrais rapidement dans le dortoir. C'était un lieu qui ça se voyait, était délaissé. Il y avait l'accueil, mais personne au poste. Il y avait cependant sur des panneaux, des feuilles accrochées. Je partais en direction de celles-ci en voyant plusieurs omégas là-bas. Bon, au moins nous avions la liste des chambres et des occupants. J'étais dans la chambre 2 avec 3 autres omégas. Je ne les connaissais pas du tout, à vrai dire, je ne connaissais pratiquement pas grand monde, pour ne pas dire personne. Je regardais le long couloir et commençais à marcher. J'étais plutôt du genre à faire attention aux détails, et c'était ce que je continuais de faire. Je regardais les couloirs, de couleur rouge bordeaux. Les lustres devaient ne pas avoir étaient faits pendant toutes les vacances au vu de la poussière qui régnait.

Une fois arrivé au premier étage, je trouvais rapidement la porte de ma future chambre. Découvrons à quel point nous étions pris en considération. Je rentrais donc dans celle-ci et là, une petite déception pouvait se lire sur mon visage. Déjà que je ne m'attendais pas à grand-chose... Mais alors là, j'étais tout de même déçu. Une chambre d'à peine 12 m², une fenêtre. Deux lits superposés et deux bureaux, deux minuscules bureaux. Il n'y avait encore personne, je mettais mon sac sur le lit du bas, proche de la fenêtre. La chambre était poussiéreuse, je partais donc à l'accueil, mais bien évidemment, il n'y avait toujours personne. Je suis sûr qu'ils n'avaient créé cet espace que parce qu'il fallait le faire, mais qu'ils n'avaient embauché personne. Je demandais par conséquent à une élève qui avait l'air d'être là depuis déjà plus longtemps que moi. Elle m'expliquait rapidement comment ce lieu fonctionnait.

Tout d'abord, c'était aux élèves de nettoyer leur pavillon, et plein d'autres petites règles qui étaient plus barbantes qu'autre chose. Je l'a remercié avant d'aller prendre un balai et tout ce dont j'avais besoin pour nettoyer. Autant s'y mettre rapidement, car si personne n'était là pour effectuer le ménage, j'allais avoir du pain sur la planche. Je repartais dans la chambre et voyais un jeune homme qui commençait à nettoyer les fenêtres.

Il portait un jogging noir, il avait des cheveux noirs et un regard profond. Des yeux en amande, des pupilles marron claire. Il me saluait poliment avant de reprendre ce qu'il était en train d'accomplir. Je commençais à dépoussiérer les meubles, après quelques minutes, un autre homme venait se joindre à nous. Nous restions tous silencieux, accomplissons nos tâches. Après une bonne heure de nettoyage, nous parvenions à finir de nettoyer notre chambre. Nous avions tout fait. Je dis bien TOUT. Plus une seule poussière ne pouvait être présente.

Et c'est qu'après une vingtaine de minutes, lorsque nous avions fini de nous doucher et que nous étions dans notre lit, que nous faisions réellement connaissance avec les autres. Ils avaient le même âge que moi, 18 ans, sauf un. D'ailleurs je ne semblais pas être le seul à penser que cette société était bien trop conne.

-              J'ai 19 ans, j'ai redoublé la première année.

-              C'est possible ça ?

-              Apparemment je ne savais pas correctement écarter les cuisses. Enfin, tant qu'on ne se met pas à dos les gens « importants », tout ira bien.

C'était donc pour eux aussi leur première année ici, sauf celui au jogging noir qui s'appelait Luc, celui qui portait une chemise bleu foncé Romain, et enfin celui qui portait un tee-shirt gris Arone. Après quelques heures à discuter de nos vies, de nos craintes par rapport à ce qui nous attendrait demain, nous décidions d'aller dormir. Nous étions tous épuisés, et cela ne servirait à rien de nous tracasser sur quelque chose dont nous n'avions pas de pouvoir.

Notre histoire (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant