- Chapitre 60

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Je voyais de l'incompréhension sur son visage. Comment cela se faisait-il ? Étais-je censé le connaître ? Les docteurs me regardaient avec stupéfaction. Certains docteurs s'isolaient et se retournaient ensuite vers nous. Cet homme ne m'avait pas lâché du regard, ne savant pas quoi répondre.

- Monsieur Ksay... Voulez-vous bien me suivre s'il vous plaît ? Nous avons besoin de vous parler.

Il lâchait ma main et un vide se faisait sentir à cet instant. Qui pouvait-il bien être ? Un jeune infirmier venait à côté de moi et me regardait. Il souriait doucement, d'un air réconfortant avant de prendre la parole.

- Vous avez eu un accident monsieur. Une voiture était en infraction, sa vitesse était beaucoup trop élevée. Elle vous a percuté et a pris la fuite. La police est encore à la recherche de cette voiture. Vous avez subi une lourde opération, vous allez avoir besoin de beaucoup de repos. Ne vous inquiétez pas, nous serons tous là pour vous. Vous semblez souffrir d'amnésie, nous allons effectuer quelques tests pour savoir si c'est une amnésie légère ou bien... Enfin, nous avons encore du temps avant ces tests. La priorité est que vous vous reposiez. Et-

Il s'arrêtait de lire le dossier médical qu'il tenait en main, mon dossier médical. Que se passait-il ? Ce n'était pas fini ?

- Continuez, je vous en prie.

- Je... V-vous êtes sûr de vouloir continuer..?

Je ne lui répondais pas et clignais des yeux. J'avais encore un peu de mal à parler et bouger était quasiment impossible.

- Vous... Vous avez fait un déni de grossesse... Nous avons dû choisir entre vous sauvez vous ou bien votre fille... Vous étiez enceinte de 5 mois. Les probabilités étaient plus en votre faveur alors les médecins ont pris la décision de vous sauvez vous...

Je le regardais avant de regarder mon ventre. Une légère douleur provenait de là. J'étais encore sous les effets de la morphine, et ne ressentais donc pas une vive douleur. Je posais alors une main sur mon ventre, et sans que je ne m'en rende compte, des larmes commençaient à couler le long de mes joues. J'étais enceinte..? Un bébé était là ? Mais où était-il maintenant ? Où était ma fille ? Je pleurais encore plus et serrais ma robe de chambre entre mes doigts. Le jeune homme de tout à l'heure, celui aux yeux rouges revenait rapidement en m'entendant pleurer. Il me prenait dans ses bras et, sans vraiment comprendre pourquoi je le laissais faire. Son odeur me réconfortait. Je n'y comprenais rien. Un médecin prenait alors la parole.

- Nous allons vous laisser... Je pense que vous avez besoin d'un peu de temps. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas.

- J-Je... Je veux voir ma fille...

- Bien.

Ils partaient ensuite et je regardais l'homme qui ne m'avait toujours pas lâché. Je m'éloignais alors de lui et je le regardais.

- Qui êtes-vous ?

- Nolan... Tu ne t'en rappel vraiment pas ? Tout ce que nous avons vécu... Tu ne peux pas juste l'oublier. Ce n'est pas possible, non pas toi, pas nous...

Je commençais à m'en vouloir. J'étais en train de lui faire du mal. Qu'est-ce que je pouvais bien représenter pour cet homme ? Étions-nous intimement liés ? Un enfant ne se faisait pas seul à ce que je savais... Se pouvait-il que...

- Vous êtes le père de...

Je ne parvenais pas à le dire. Comment le dire ? " Vous êtes le père de ma fille qui est morte et dont je ne savais même pas l'existence ? " Un peu trop direct, je pense...

- Nous sommes âme-sœurs Nolan.

Je le regardais d'un air ahuri. Non, ce n'était pas possible.

- Si nous étions réellement âme-sœur, je ne vous aurais pas oublié.

Il n'avait pas le temps de répondre qu'un médecin rentrait dans la chambre. Il tenait dans ses bras un tout petit bébé. Mon bébé. Ma fille. Celle que j'avais portée 5 mois sans même le savoir. Il s'approchait de nous et me tendait cette petite princesse. Une princesse magnifique. Je la portais alors que le médecin repartait, nous laissant ainsi seuls. Je serrais ce petit bébé contre moi et soudainement, je ressentais un manque. Ce n'était pas possible. Ma fille... Elle était juste en train de dormir et bientôt, j'allais l'entendre pleurer et réclamer de la nourriture. Je l'a regardé et commençais à pleurer.

- Mon bébé... Réveille-toi... S'il te plaît...

Je pleurais encore plus en la serrant contre moi. Je savais bien qu'elle n'allait pas se réveiller. Sa peau était glacée. Son visage était figé et ne bougeait pas, comme celui d'une poupée. Je caressais doucement ses joues alors que mes larmes se posaient sur son petit visage. Je levais les yeux et regardais cet homme, celui qui disait être mon âme-sœur. Lui aussi pleurait. En y prêtant attention, cette petite fille lui ressemblait. Elle avait ses yeux et ses lèvres. Ses mains étaient minuscules... Je fermais mes yeux en la gardant près de moi. Il venait près de moi et essuyait doucement mes yeux.

- Je suis désolé... J'aurai dû vous protéger, tous les deux. J'aurais dû me réveiller et t'accompagner...

Je devais l'admettre, il y avait une sorte de magnétisme entre nous. Quelque chose que je ne parvenais pas à décrire.

- Je veux qu'on me rende ma fille... Je ne veux pas la perdre... Je n'arriverai pas à vivre sans elle ! Pourquoi m'avoir sauvé moi ?! Il fallait l'a sauver elle ! Il fallait l'a protégé... Elle n'a encore rien vécu et pourtant elle n'est déjà plus de ce monde... Pourquoi je ne me suis pas aperçu que j'étais enceinte..? Pourquoi t'as pas pris tes précautions putain ! Elle allait être dans mon ventre à cet instant, en train de grandir correctement, et non pas cachée pour survivre. J'allais l'a protégé. Je l'ai tué...

- Non, ce n'est pas de ta faute, mais à cause de ce connard de chauffard. Je n'ai pas pris mes précautions, car tu étais censé être stérile. Tu n'étais pas censé pouvoir porter un enfant, être enceinte. Ils ont commis une erreur et ont inversé tes résultats avec ceux d'un autre oméga. Tes chaleurs étaient irrégulières, tu les avais puis pendant des mois aucun signe avant de les avoir à nouveau. Mais ce n'est pas de ta faute, tout comme ce n'est pas de ma faute. Et puis au point où nous en sommes, c'est inutile de chercher un coupable. Je sais que c'est difficile Nolan, mais je serai là pour toi. Tout comme tu as toujours été là pour moi.

Je le regardais et ses paroles me touchaient au plus profond de mon cœur. Je pleurais encore plus et serrais sa main dans la mienne. Pendant qu'il parlait, il avait pris ma main dans la sienne. Je regardais notre fille et ne pouvais réprimer ce sentiment de culpabilité.

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now