- Chapitre 8

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Une fois qu'il sortait de la voiture, je sortais moi aussi. Je ne savais pas comment je faisais pour réussir à marcher. À chaque pas que mon corps parvenait à faire, je sentais la douleur s'intensifier de plus en plus. Mais, malgré cette douleur qui naissait à chacun de mes mouvements, je savais tout de même que j'étais plus fort que ce que je pouvais penser. Il tenait fermement mon poignet et me regardait sévèrement. Son regard me faisait encore peur, mais beaucoup moins que la première fois. Je sentais au fond de moi que je commençais à ne plus avoir peur de lui. J'en avais marre de me sentir rabaissé par une personne telle que lui. La peur laissait place à la rage, mais, ce qui me retenait d'agir était ma meute.

- Fais attention à ce que tu diras à ton chère Matthew. N'oublie pas que ta meute dépend de notre union.

Et il le savait pertinemment. Je grimaçais de douleur. Déjà que mon corps me faisait mal sans qu'on ait à me toucher, alors lorsqu'il tenait mon poignet de cette façon, cela ne pouvait qu'augmenter la douleur que je pouvais bien ressentir. Une fois qu'il partait, je partais moi aussi en direction de ma chambre. Je voulais m'éloigner de lui, mes " vacances ", si on pouvait les appeler ainsi, avaient été horribles. Je voulais oublier tout cela, tous ces moments passés dans la douleur et les pleurs. Tous ces moments passaient dans la violence. Dès l'instant où je m'éloignais de lui, je sentais que je pouvais enfin respirer. Je respirais enfin après des semaines à être obligé d'être avec lui. Je ne voulais pas qu'on me voie dans cet état. La honte que je ressentais ne faisait que grandir. Je me demandais, à chaque fois que je me voyais, comment je pouvais laisser quelqu'un levait la main sur moi. Personne ne l'avait fait, il était le premier à l'avoir fait. En arrivant dans ma chambre, Luc et Romain étaient déjà présents dans la chambre. Normalement, nous étions 4, mais la troisième personne avait quitté l'académie, car il s'était marié. Son mari était un bêta qui trouvait inutile le fait qu'il étudie. Je vivais dans une société où selon eux, seuls les alphas et bêtas méritaient d'avoir une éducation. Les omégas étaient comme inutile, à part enfanter, ils ne servaient à rien. Je regardais Luc et Romain avant de tenter de sourire comme avant. J'étais soulagé, ils ne remarquaient rien. Personne ne devait remarquer que j'étais battu.

Il avait pris soin à frapper les endroits de mon corps dissimulés sous mes vêtements, dissimulant par la même occasion ses méfaits. Les faits d'un monstre qui ne méritait qu'une chose, qu'on lui fasse la même chose. Je ne rêvais que d'une chose, qu'il ressente la douleur qu'il faisait ressentir aux autres.

Je prenais ma serviette et allais en direction des douches. À cette heure-ci, il n'y avait encore personne. J'enlevais ma chemise, je me regardais dans le miroir et la vue qui s'offrait à moi me faisait froid au dos. Plusieurs bleus allant jusqu'à mes clavicules. Il ne restait que très peu de peau qui était encore intacte de toute violence. Ce peu de peau n'était rien d'autre que les parties visibles de mon corps. Je partais me doucher, sous l'eau, je ne pouvais retenir mes larmes. Je pleurais. C'était comme-ci, tout ce que j'avais retenu à l'intérieur de moi durant ces semaines sortait enfin. Un moment où je laissais mon corps s'égarer, autant que mes pensées l'étaient. Un moment où je me permettais de lâcher prise, ici, seul, l'eau chaude coulant sur mon corps. Une fois que j'avais fini de me doucher, je sortais de la douche et enfilais une chemise à manches longues et un pantalon qui m'arrivait aux chevilles. Les cours reprenaient demain. Je devais essayer de me reposer un peu.

En allant dans ma chambre, je voyais qu'il y avait une petite boîte posée sur mon lit. Je demandais alors à mes camarades qu'est-ce que c'était.

- Ton fiancé est venu nous déposer cette boîte, il a dit que vu que tu as cassé ton téléphone, il t'en a racheté un nouveau. Tu as tellement de chance d'avoir un fiancé gentil... Moi aussi, j'en veux un.

- Haha...

Un simple rire nerveux sortait de ma bouche. J'étais le seul à connaître la vérité. Il était loin d'être parfait. Sous ce visage d'ange se cachait en réalité, le pire des connards. Je prenais la boîte, en l'ouvrant, je remarquais qu'il y avait un mot :

" J'ai gardé le mot de passe de tes réseaux, tu es trop imprévisible et une action stupide de ta part pourrait tout gâcher. Tu auras quand même accès à tes réseaux, mais je pourrai vérifier ce que tu fais à n'importe quel moment. "

Bien évidemment. C'était plus un cadeau empoisonné qu'autre chose. Je regardais le téléphone, c'était l'un des derniers qui venait tout juste de sortir. Je le démarrais et partais directement sur l'un de mes réseaux. Je voyais qu'il avait osé envoyer des messages à Matthew en se faisant passer pour moi pendant ces deux semaines. Il avait copié ma manière d'écrire, cependant, il n'était pas moi. Intérieurement, j'espérais que Matthew l'avait remarqué. Intérieurement, j'espérais toujours que ce cauchemar prenne fin, autrement que par ma mort. Intérieurement, j'espérais toujours que quelqu'un vienne me sauver, et que tout ça, ne soit qu'un cauchemar qui n'existera plus à mon réveil.

Je décidais d'aller dormir, j'avais mal et j'étais en manque de sommeil. Je prenais discrètement un anti-douleur, espérant que je pourrai m'endormir rapidement et que la douleur diminuerait. Je m'enveloppais dans ma couette, serrant l'un des oreillers qu'il y avait dans mon lit contre moi. Je voulais me perdre dans ce sommeil, que cette douleur cesse. Que cette réalité prenne fin, laissant place à une autre réalité. Dans la nuit, je me réveillais par rapport aux douleurs que je ressentais. Je prenais un autre anti-douleur et appliquais doucement de la pommade sur mes bleus. Je faisais le moins de bruit possible pour ne pas réveiller mes camarades de chambre. La honte que je ressentais envers moi n'avait pas cessé. Et le stress qu'on me découvre dans cet état n'avait pas disparu. Bien au contraire.

Lorsque je me réveillais, il était 6 heures et 20 minutes. Je regardais par la fenêtre, il y avait des nuages et le soleil n'était pas visible. C'était donc une journée qui allait être sombre. Tant mieux, j'aimais bien ce type de journée. J'aimais lorsqu'il faisait froid. J'avais passé une nuit un peu plus agréable, mais toujours insupportable. Cependant, ce connard n'était pas à mes côtés, et, rien que de penser à cela, je respirais à nouveau. Alors oui, la nuit que je venais de passer était certainement la meilleure depuis longtemps. Je partais me préparer et lorsque j'étais enfin prêt, il était 7 heures. En sortant du dortoir, je voyais Matthew, il me prenait directement dans ses bras, néanmoins, même s'il faisait preuve de tendresse, je ressentais tout de même des douleurs. Il semblait le remarquer et commençait à me questionner.

- Tu as mal ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai juste mal dormi. Rien de bien grave. Tu viens, on va manger ?

Nous partions à la cafétéria. Je prenais mon plateau et allais à ma table, cependant Andrew prenait mon poignet.

- Toi, tu vas manger avec moi à partir de maintenant.

Matthew remarquait qu'il était, ou plutôt qu'il commençait à devenir brutal alors il venait rapidement vers moi.

- Qu'est-ce que tu fais à Nolan.? Tu ne vois pas que tu lui fais mal ?

- Mon fiancé me manque, alors je veux juste qu'il mange avec moi. Un problème ?

- M-Matthew ne t'inquiète pas d'accord ?

Je sentais que Matthew n'était pas vraiment d'accord avec cela. Cependant, lorsqu'il voyait ma réticence à sa réaction, il décidait de me laisser. Je suivais Andrew à sa table, là où était déjà installaient plusieurs personnes de sa meute. Je me retournais pour regarder Matthew. Il me regardait partir et soupirait avant d'aller à sa table. Il s'était résigné, en voyant que je lui lançais plusieurs regards, afin qu'il n'insiste pas. Je m'asseyais à côté de lui et commençais à manger. En mangeant, je sentais une délicieuse odeur, une odeur que je trouvais exquise. C'était la même odeur que j'avais pu sentir le premier jour. Une odeur de lavande. Une odeur qui, je savais, était comme une drogue à mes yeux. Je levais la tête et voyais Ksay Ayden. Il était là en chair et en os, à l'académie, dans la cafétéria.

Notre histoire (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant