2. Bombes à retardement

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"Je récapitule une dernière fois : pas de magie trop puissante, pas de bagarre avec les autres étudiants, sauf éventuellement pour vous défendre et… globalement, résistez à la tentation d'enfreindre toutes les lois du règlement, les unes après les autres."

"Ça serait très suspect de la part d'un serpentard…" commenta simplement Harry.

"Juste... tenez vous en dehors des ennuis." supplia Red de sa voix la plus maternelle. "Tous les deux." précisa-t-elle à l'intention de Max.

"Oui MAMAN." grommela la fillette aux cheveux bleus dressés sur sa tête avec une impulsion magique régulière.

"Je ne suis pas votre mère." grogna Red en montant les dents.

"Tu es notre Louve et c'est très bien comme ça."

L'aiguille de l'horloge pointa sur midi et de la fumée commença à jaillir du Poudlard Express. Les parents retardataires accompagnaient leurs enfants en courant mais la Meute ne semblait pas si pressée.

La matinée avait été légèrement mouvementée (le jus d'orange avait explosé sur les robes d'école, le réfrigérateur vivant avait attrapé un rhume plongeant la cuisine dans un hiver malvenu et Skaro le-chat-qui-n'en-n'était-pas-un avait mystérieusement disparu avant d'être retrouvé coincé dans les racines enchantées de l'arbre échiquier, rien de plus) alors ce n'est pas un train qui démarre qui allait les inquiéter plus que nécessaire.

"Michael, toi qui est à Serdaigle, tu es censé être sage alors puis-je te demander de veiller…"

"IL N'EN EST PAS QUESTION !" répondit-il, affolé. "Ils sont dingues, je tiens à garder ma tête solidement accrochée sur mes épaules. À la limite, j'accepte de les accompagner dans leurs bêtises mais je ne vais pas risquer de m'opposer à eux."

Harry et Max affichèrent un visage d'ange, deux petites bouilles d'amour qui feraient craquer n'importe qui… sauf Michael, il ne les connaissait que trop bien.

"Ce sont des bombes à retardement !" ponctua-t-il avant de s'échapper dans un wagon.

"Qu'est-ce qu'on va faire de vous deux..." soupira Red.

"À part des sorciers exemplaires ?" dit Max en remuant ses paupières pour battre des cils d'un mouvement assez flippant et absolument pas naturel.

"Moi, Harry Black, louveteau marqué par Red Wood : je m'engage à ne pas faire exploser la salle commune des serpentards, je m'engage à respecter mes camarades les plus dignes et je m'engage à ne pas humilier mes professeurs dès la première semaine de cours."

Autrement dit : il pouvait faire exploser tout le reste du château, ne pas respecter les personnes qu'il jugeait indignes et humilier ses professeurs tout le reste de sa scolarité.

"Moi, Max Black, louve marquée par Red Wood : je m'engage à… tout ce qu'il a dit."

Harry se moqua ouvertement d'elle, se retrouva avec un couteau sur la gorge et esquiva le rayon potentiellement mortel qui jaillit du Bâton de Combat Magique qu'elle avait lourdement réclamé. Red songea à les kidnapper pour les élever dans un environnement protégé… pas pour eux, ils ne risquaient pas grand-chose mais surtout pour tous les autres étudiants et les professeurs qui risqueraient la mort, jour après jour.

"EN VOITUUURE !"

Franchement, qui s'apercevrait de leur disparition ? Oh, certes, ils avaient reçu des lettres officielles de Poudlard et cela avait sans nulle doute attisé la curiosité d'Albus Dumbledore car c'était toujours un événement d'accueillir au seins de son école les héritiers d'une famille de sang-pur aussi prestigieuse que celle des Black mais…

Si elle envoyait un courrier d'excuse qui expliquait que les deux jeunes sorciers étaient finalement retourné dans leur pays d'origine pour y poursuivre leur scolarité à Dumstrang, ça ne serait pas si suspect. Elle pourrait... Elle pourrait...

"S'lut !"

"À l'année prochaine !"

Soudain, elle réalisa que ses deux plus jeunes louveteaux avaient profité de son regard lointain pour se précipiter dans le train juste avant la fermeture magique des portes. Furieuse, elle tapota sur la vitre avec les sourcils froncés :

" ET VOTRE CÂLIN DE DÉPART ?!"

"On n'entend riiien…"

"ESPÈCES DE GAMINS INDIGNES !"

"À bientôôôt…"

"… en conseil disciplinaire !"

Le train s'ébranlait sur ses rails, un courant d'air glacé et puissant l'obligea à reculer pendant que les machineries s'agitaient pour faire démarrer l'engin.

"QUOI ?! Y'a pas intérêt !" hurla-t-elle avec autant de rage que de tristesse dans sa voix mais c'était trop tard, le train était parti.

Livre 1 : Le Pouvoir de l'École ©Where stories live. Discover now