42. Filet du Diable

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"C'est un Filet du Diable." informa Michael. "Plus on se débat et plus il ressert son emprise sur nous…"

"Ok, p'tit génie. COMMENT ON S'EN DÉBARRASSE ?!"

"Simple : il arrête de percevoir notre présence quand nos muscles cessent de remuer. Détendez-vous et il vous relâchera."

À ses mots, il tomba dans le vide, vers la suite des épreuves. Harry et Max hurlèrent, il les rassura :

"Tout va bien, j'ai juste été relâché. Faites ce que j'ai dit et tout ira..."

Paf ! Max tomba à ses côtés.

"… bien."

Elle était pâle mais plutôt soulagée, ils attendaient patiemment Harry mais... rien. Ce n'était pas siii compliqué, n'est-ce-pas ?

"Pas un monstre, pas un monstre, pas un monstre." marmonait ce dernier. "Pitié pas le placard."

"Qu'est-ce qu'il raconte ?!" s'écria Michael.

"Oh... Non."

"Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Il est claustrophobe." informa Max. "Et… ça le fait délirer. J'aurai dû l'attendre, passer en dernier comme il l'a fait pour s'assurer que je ne resterai pas bloquée par mon vertige..."

"Tu ne pouvais pas savoir."

"Il faut que je remonte, aide-moi à grimper !"

"Max, t'as le verti..."

"JE SAIS ! Je m'en fiche, je vais..."

"Filet du Diable, à l'ombre est vivace mais au soleil trépasse." récita Michael. "Je sais : LUMUS SOLEM !"

Un éclat lumineux jailli de l'extrémité de sa baguette et la plante hurla de douleur (si, si, je vous assure) en se rétractant. Harry tomba comme une poupée de chiffon, il était rouge et suffocant, terrifié par l'obscurité de son placard. Il marmonait silencieusement sa litanie, inconscient de tout ce qu'il se passait autour de lui.

"Euh... Il faut combien de temps avant que son délire ne s'estompe ?" questionna Michael.

"Ça se calcule pas, c'est pas une réaction chimique !" répondit sèchement Max.

Comme d'habitude, elle l'approcha tout doucement et essaya de le ramener à la réalité avec des mots clefs : "Harry", "tout va bien", "je suis Max", "Poudlard" et "sécurité", notamment. Ses lèvres cesserent de marmoner et il regarda autour de lui avant de sourire, heureux d'être de retour dans un présent bien réel.

"Ça va mieux ?" demanda Michael.

"Ouais."

"Tu veux en parler ?"

"Non."

"On peut continuer ?"

"Euh..."

"Je suppose qu'on peut rester un moment dans cette salle, c'est calme et reposant."

Il sortit de son sac une banquette et quelques coussins, un canard en plastique qu'il donna à Harry pour l'aider à se relaxer, un milk-shake au ketchup pour lui-même et une couverture pour Max. Il les regarda se recroqueviller l'un contre l'autre et sentit un pincement au coeur, était-ce de la jalousie ?

"J'ai toujours dormi dans le placard, sous l'escalier." raconta Harry en malaxant son canard en plastique dans un coin-coin régulier. "Je... je suppose que ça laisse des marques."

"Ouais, je comprends." dit Michael. "J'ai été enfermé dans une salle pendant des jours, attaché à une chaise pendant que les médecins essayaient de monter la charge maximale pour les électrochocs…"

"Les médecins ? Tu... tu étais malade ?"

"C'est pas..." commença-t-il avant de se rétracter. "Non, laisse tomber."

Il jeta sa boisson au ketchup dans un sac poubelle avant de ranger son coussin, prêt à repartir.

"Hé !" s'indigna Max. "Tu peux pas t'arrêter là, c'est terrible. Dis-lui !"

"Non."

"Mais..."

"C'est mon choix, Max. J'ai le droit de le raconter à qui je veux et j'ai aussi la possibilité de ne pas le faire. Et... J'ai pas envie, surtout pas à lui."

"Mais c'est horrible." commenta-t-elle. "Tu t'arrête en plein milieu, ça ne se fait pas."

"Je m'en fiche, le social c'est pas mon truc et j'en ai rien à faire de ses sentiments." cria-t-il. "Vous pouvez rester là si vous voulez vous morfondre, moi, je continue !"

Et il les laissa.

Livre 1 : Le Pouvoir de l'École ©Where stories live. Discover now