52. Énigme à la noix de citrouille

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Harry et Max arrivèrent essoufflés avec un chien heureux sur les talons devant le heurtoir en forme d'aigle qui gardait la Salle Commune des serdaigles.

"Euh... Bonjour, désolé, on ne connaît pas le mot-de-passe, mais on..."

"Mot-de-passe ?!" répéta l'aigle. "Je pense que vous vous êtes trompé de Tour, ici c'est l'aile ouest, les idiots sont de l'autre côté."

"Idiots ?"

"Les gryffondors, bien sûr."

"J'l'aime bien, ce machin." commenta Max.

"Les serdaigles n'ont pas de mot-de-passe, je leur pose simplement une énigme. Parfois, ils dorment dehors et souvent, ils se cachent dans des recoins de l'escalier pour rentrer en même temps qu'un camarade. Il y en a une qui nous regarde en ce moment-même."

Une fille de deuxième année releva la tête, dévoilant un visage confus. Rares étaient ceux qui cherchaient à pénétrer leur Tour... Elle reconnu les célèbres Black et compris qu'il y avait un lien avec la disparition de leur ami Michael : soit ils le cherchaient, soit le coup qu'ils préparaient était suffisamment énorme pour empêcher un Serdaigle studieux d'aller en cours pendant une semaine quasiment complète.

"J'ignore si je dois rechercher une énigme particulièrement hardue pour vous empêcher d'entrer ou au contraire, vous en poser une suffisamment simple pour vos esprits étriqués."

"Rectification, j'déteste ce machin."

"Pose-nous ton énigme à la noix de citrouille, qu'on en finisse."

"Très bien, l'énigme est la suivante : Quel mot devient drôle après qu'on lui ajoute une lettre ?"

"SENS !" s'écria Harry, victorieux.

"Hein ?!" dit Max.

"Plaît-il ?" dit le heurtoir.

"Comment ?" dit l'élève cachée qui les avait rejoint.

"Si on rajoute un i ça devient seins et c'est toujours drôle, les blagues de cul."

Max se frappa le front sur le mur en pierre à trois reprises avant de répliquer simplement :

"C'était rôle, ça devient drôle en rajoutant un d."

"Je vois pas en quoi drôle est un mot drôle…"

"Bonne réponse." approuva l'aigle. "Néanmoins, il a eu faux avant et ça l'invalide. Je vais donc poser une autre question et je n'accepterais de réponse que de la part de la vipère."

"La vipère elle va défoncer ton joli p'tit bec de piaf avec une bombe artisanale, si ça continue..." menaça Max.

"Je tiens à préciser qu'elle en est capable." assura son frère, une main sur le coeur en gage d'honnêteté.

"Les serpentards sont tous des menteurs." affirma le heurtoir sans crainte.

"Ils disent la vérité." approuva la Serdaigle. "J'éviterai de les agacer, si j'étais vous…"

Max lui adressa un sourire radieux (enfin, ça ressemblait plus à une tête de je-vais-découper-ta-famille-avec-ma-tronçonneuse) et Harry passa une main dans les cheveux pour se donner un air de tombeur-malgré-lui (mais il avait plutôt l'air tombé d'un camion de chaudrons).

"On me cherche la nuit…" l'énigme commençait. "Quand on me trouve, on ne s'en rend compte que quand je suis parti. Qui suis-je ?"

"Le sommeil" répondit la Serdaigle avec le menton relevé comme un défi.

"Le sommeil." répéta Max d'une voix déçue de ne pas avoir pu s'y pencher.

… et la porte s'ouvrit.

"Bah dis donc, quel temps perdu." grommela Harry. "C'est toujours comme ça ?"

"Il est moins bavard d'habitude, il n'aime pas les étrangers."

"La prochaine fois que tu dois dormir dehors, viens chez nous, on a un mot-de-passe mais ça a toujours un liens avec les légendes arthuriennes… Tu devrais trouver." proposa Harry d'une voix grave en plissant ses yeux pour se donner un air sombre et inaccessible (ça lui donnait surtout l'air d'être constipé).

"Et Rogue se croit malin." renchéri Max.

"Waw, vous n'avez pas peur du Professeur Rogue..."

"Sache que je n'ai peur de rien, je suis un Mâle Dominant." affirma Harry avec un sourire éclatant (qui avait plus l'air menaçant qu'autre chose...).

"Faut vraiment que t'arrête de lire tes romances à l'eau de rose…"

"Le Grand Harry Héritier de la Noble Famille des Black ne lit pas ce genre de littérat… euh… livre de comptoir juste bon à endormir les mémés."

La Serdaigle était plutôt amusée par le spectacle, elle en rajouta :

"Ah bon ? C'est dommage, j'adore la collection Harlequin…"

"Qu… Quoi ?! Non mais moi aussi ! Je suis en train de lire 'Chaude comme la Braise' mais mon préféré restera ' Rencontre au Cimetière' pour son côté macabre, tu l'a lu ? Je pourrais t'en prêter, je possède toute une va…"

"Hé, ho, Casanova !" l'interpella Max. "On n'est pas là par hasard, tu te signale…"

"Vas-y." proposa la fille. "On pourra se retrouver plus tard, si tu veux."

"YEEES ! C'est qui le plus beau ? C'est moiii !" chantonna Harry en interprétant une petite danse de la victoire.

"Je m'appelle Cho, au cas où ça t'intéresserait. Cho Chang."

"Oooh ouiii c'est moiii ! Qui ? Qui ? Moi !"

"Je suis quasiment sûre qu'il s'en fiche." commenta Max.

"C'EST MOI LE PLUS BEAU !"

"Oui, y'a des chances." répondit Cho en haussant les épaules. "Néanmoins, c'est toujours bien d'avoir un endroit où dormir quand on n'a pas mérité d'entrer chez les Aigles… Et plus généralement, posséder des amis, c'est un luxe par-ici."

"Je suis petit…" précisa Harry. "Du coup, ça fera de moi ton PETIT AMI !"

"Harry... T'es vraiment lourd, là."

Il hocha la tête pour confirmer, il pouvait bien l'avouer puisqu'il commençait lui-même à se trouver insupportable :

"Ouais, t'as raison. Draguer, c'est pas trop mon truc..."

"Sans blague."

Livre 1 : Le Pouvoir de l'École ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant