38. Pas. Touche. Au. Café.

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"Bonjour professeur Rogue."

"Bonjour, Black… euh, Potter… euh... Harry."

Le potionniste traversa le salon pour ouvrir les lourds rideaux noirs qui cachait sa vue sur le lac durant la nuit pour éviter que les poissons se réunissent devant sa fenêtre pour le fixer bêtement pendant des heures, attirés par la lumière froide, verdâtre, qui dansait sur les murs comme partout dans les cachots. Encore à moitié endormi d'avoir été appelé en urgence durant la punition des Black, il mit un certain temps avant de réaliser : il était dans ses appartements ?! Mais, ça voulait dire que...

"Puis-je savoir comment vous êtes entré ici ?!" grommela-t-il à l'intention de la moitié de ses pires cauchemars, Harry Potter-Black (l'autre moitié étant Max, évidemment).

"J'ai piraté le mot-de-passe."

"Évidemment."

"Si j'étais vous, j'utiliserais au moins dix caractères dont des chiffres et des majuscules."

"Mais de quoi vous parlez ?!" s'écria le professeur en se laissant tomber lourdement sur une chaise, déjà migraineux avant le lever du soleil. "Je rêve ou vous êtes en train de boire MON café ?!"

"Oh ça va, j'en suis qu'à ma cinquième tasse... Vous avez au moins deux litres, ça me suffira. Enfin j'espère..."

"Vous êtes à peu près aussi génial qu'agaçant, c'est perturbant..."

Harry haussa les épaules, se servit une autre tasse de café avant de se la faire retirer des mains par un professeur fulminant : Pas. Touche. Au. Café. Gloups...

"Vous êtes venu dans mon appartement pour hanter mes journées ou bien vous aviez une véritable raison ?" et il rajouta avant qu'Harry ait ouvert la bouche : "Me narguer sur la sécurité de mon mot de passe n'étant PAS suffisant !"

"Je ne veux pas être dans l'équipe de Quidditch, c'est tout."

"Pourquoi pas ?"

"J'ai de l'ambition, pas de temps à consacrer à ces futilités."

"D'accord, très bien."

"C'est vrai ?"

"Oui, je comprends."

Pendant une fraction de seconde, Harry se sentit soulagé… puis il se rappela à qui il avait à faire. Non, c'était trop simple.

"Je suppose que vous préférez être sévèrement puni." et voilà, ils y étaient. "Une retenue de deux heures chaque soir, ça vous conviendrait ?"

"Pour quel motif ?"

"Je suis votre directeur de maison, la moitié des professeurs veulent vous voir en retenu, l'autre moitié ne vous connaît pas encore et le directeur aurait pu vous venir en aide mais... Ah, oui, c'est vrai, vous n'êtes plus un Potter alors il s'en fiche."

"Vous êtes un sac à merde." répliqua le premier année en faisant discrètement léviter à lui une tasse pleine de café, très lentement, il y était presque…

"J'aurai bien voulu insulter vos parents pour cette éducation désastreuse mais je suppose que ça serait politiquement très incorrect, au vue des circonstances." dit le professeur avant d'attraper la tasse au vol.

Livre 1 : Le Pouvoir de l'École ©Donde viven las historias. Descúbrelo ahora