4. Complot machiavélique

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Ce compartiment avait la réputation d'être le plus calme et pourtant, il y eut tellement de passages qu'Harry songeait déjà à le renommer 'Maison de petite vertue', une proposition lourdement appuyée par une Max surexcitée. Et déjà qu'une Max normale semble surexcitée, je vous laisse imaginer...

"Ah bah vous êtes là, vous deux." s'écria Michael. "J'aurai dû me douter que vous iriez là où personne ne va jamais..."

"Et tu as le culot de…" commença Max

"… porter l'emblème des serdaigles ?" termina Harry.

Michael afficha un trois avec ses doigts puis il abaissa successivement son majeur, index et pouce avant que les jumeaux s'entraînent mutuellement dans un même fou rire. Ce n'était pas très compliqué à deviner, ils les avaient laissé à la maison pendant une année et les avaient retrouvé plus soudé (et fous) que jamais.

Max lui avait soutenu son souhait de le retrouver à Serdaigle, c'était une vieille promesse qui tenait toujours mais semblait dépassée… Harry l'avait visiblement remplacé. Il n'était pas jaloux, juste profondément triste et désespérément seul. Ça faisait quelques jours qu'il n'y croyait plus mais... au fond de lui, une étincelle d'espoir refusait de s'éteindre : sa meilleure amie avait toujours tenu ses promesses même s'il fallait passer une nuit entière à lui tenir compagnie dehors sous la neige à bricoler des couvertures de survie avec des sacs poubelles pour ne pas finir transformés en bonhomme de neige. Au réveil, il avait découvert une carotte plantée droit sur l'amas de neige recouvrant le sac à hauteur de son nez. Même dans les situations désespérées, elle avait été là pour lui. Elle ne pouvait pas l'abandonner maintenant, n'est-ce pas ?

"Bon, je vais vous laisser…" dit-il.

"Oooh, il craint de perdre l'intégrité de son cerveau." se moqua Harry.

"Pauvre petit." rajouta Max en appuyant tout son poids sur son bâton de combat presque aussi grand qu'elle et qu'elle s'amusait à brandir pour frapper la tête des gens.

À peine Michael ferma-t-il la porte qu'elle se rouvrit…

"QUOI ENCORE ?!"

"Vous... euh... Vous voulez des bonbons, mes petits ?"

Si elle n'avait pas poussé un chariot rempli de confiseries, sans doute Harry aurait-il répliqué quelques chose ressemblant à "vas fourer ton nez dans du crotin d'hippogriffe pour voir si j'y suis." mais… BONBONS !

"Dans combien de compartiment êtes-vous déjà passé ?" demanda Harry.

"Oh, je commence à peine mon tour..."

Max craignait le pire. Il n'y avait rien de plus terrifiant qu'un Harry posant des questions anodines. Ça finissait généralement soit par une explosion (de toutes les manières, tout entre ses mains finissait par exploser, ce n'était qu'une question de temps) soit par un complot machiavélique soit par une étape de plus pour sa domination mondiale. Il passait son temps à démentir ce dernier point mais… admettons que Max veuille également conquérir le monde (ce qui n'est pas le cas), elle ne l'aurait confié à personne (de toutes les manières, vous n'avez aucune preuve).

"Vous prenez combien de gallion pour tout le chariot ?" demanda-t-il ensuite.

"Oh je... je n'en sais rien mais ça ferait beaucoup d'argent."

"Cent gallions ? Deux cent gallions ?"

"Environ quinze pièces d'or mais ça fait plus de 1000£, quand même." informa-t-elle puisqu'elle était habituée aux erreurs de conversion des enfants de moldus.

"Vous me faites un rabais à... disons quatorze gallions si je vous achète tous les bonbons ?"

"Qu'est-ce que vous comptez en faire ?" demanda-t-elle, suspicieuse.

"Je suis littéralement affamé... une faim de loup."

Max ne put empêcher un début de rire très bruyant avant de s'arrêter net, très suspecte, ce qui lui valut un regard noir de son frère. Bah quoi ? Elle était une louve, après tout, les jeux de mots autour des loups étaient ses favoris.

"Je ne peux pas faire de rabais."

"Oh... Bon, vous êtes dure en affaire mais c'est vendu : quinze gallions." dit-il. "On prend le tout."

Il lui tendit la somme et elle commença à délester le chariot quand il l'interrompit, ça irait plus vite de le leur laisser et elle céda quand il lui remit une Noise supplémentaire.

À peine la porte se ferma-t-elle que Max s'écria :

"Bon sang mais qu'est-ce que tu comptes faire avec tout ça ?"

"Je te l'ai dit : je suis affamé..."

"De nourriture ou pouvoir ?"

"La monnaie dirige le monde, ma chère soeur. Et il se trouve que j'ai BEAUCOUP d'argent."

"C'est bien ce que je craignais..."

"ON VA DOMINER LE MONDE !"

Livre 1 : Le Pouvoir de l'École ©Where stories live. Discover now