𝑳𝒂̀ 𝒐𝒖̀ 𝒍𝒆𝒔 𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒗𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒎𝒆𝒖𝒓𝒆𝒏𝒕.

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Là où les poètes meurent,
Brodant des étoiles sur le temps
Offrant la lune à leurs corps froissés et le soleil à leurs sourires peinés
Ils sont en lambeaux après tant d'années sur leurs lignes épuisés

Là où les écrivains meurent,
Près des lacs brumeux et des forêts d'automne
De la poussière sur leurs lettres abîmées, les regards brillants et perdus dans les horizons
Les livres jaunis, ancrés et imprimés dans les cœurs exténués

Là où les poètes chutent comme des étoiles filantes,
Les âmes brûlantes, les paroles agitées
Tourmentés, submergés par l'intensité de s'étaler sur papier

C'est un autre monde
Un monde où la musique flotte dans les airs
La passion aussi déchirante que menaçante
Une couette de soie sur leurs corps mutilés
Un doux murmure après tant de cris

La bougie qui ne s'éteint jamais
La soif de s'écrouler sous la terrible beauté de l'univers
Ils ne sont que des êtres minuscules en train de chercher leurs bouts manquants
Dans les immenses bibliothèques, dans les livres annotés, et les précieux poèmes d'antan

Jouer avec le temps comme si l'horloge n'existait plus
Nostalgie amère, souvenirs brouillés
C'était ainsi qu'ils vivaient
Au bout de tout, au bord du monde
Au bout des falaises, au bord de la folie séduisante
Jouer avec les flammes et dompter les ténèbres
Le génie en progression et la conscience pour les nuits blanches

Sous le clair de lune comme des êtres hantés
Se blinder dans les ombres, susurrer leurs désirs à la sinistre noirceur
Écrire sur les murs et saigner sur les vagues

Sacré est l'oubli quand la mémoire se déchaîne
Tant de haine dans les livres d'histoires
Des légendes et des noms effacés
Comme si l'horloge tournait et balayait les bontés
Comme si les plumes avaient séché et l'encre s'est cassé
Comme un peintre, une main invisible qui dessine les destinés et noircis les lumières

Là où les écrivains meurent
Sous les saules pleureurs
Dans un cimetière de poèmes à l'odeur de l'hiver
Résident mille âmes déchues

Là où les poètes meurent
Vénérant les ruines
Les traces d'une vie effacée
Les âmes abîmées au goût de la mort
Tapis dans l'amertume et le regret
Là où ils flanchent vers la folie

Qui pour pleurer tous ces mots sur ces feuilles déchirées ?
Qui pour garder la mémoire écoulée ?
À part ces vagabonds
Ces exilés de l'intimité qui donnent de l'adoration à travers leurs ruines

Il y a un endroit pour eux ces êtres damnés sous le sortilège de leur perte
Dans les montagnes forestières
Entre les collines brumeuses
Se trouve un endroit sans nom
Un refuge pour les exilés
Un empire pour ceux qui désirent l'inconnu

C'est là-bas où les écrivains et les poètes meurent
Entre les lignes incomprises et les merveilles des branches fleuries.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Onde histórias criam vida. Descubra agora