𝑬́𝒄𝒂𝒓𝒍𝒂𝒕𝒆.

10 2 0
                                    

"Ce que tu ne savais pas, c'est quand tu briserais mon cœur
C'est à ce moment-là que je serais vraiment libre."

Chaque arille de mon cœur est un polaroid de mes souvenirs
Un labyrinthe du monde
Un musée pour mes amours oubliés

J'ai été maudite
Exilée de mon chez-moi
J'ai fait un pas dans la forêt rouge
Le regard fixé sur le ciel en sang
Étrangement, l'acte de me briser n'était pas si violent
Je me délectais des pièces précieuses que mon cœur faisait tomber

J'étais libre mais désertée
Alors j'ai fait un autre pas dans la forêt rouge
Je suivais les étoiles en rubis
Je me perdais entre les arbres agités
L'air était trop calme
La terre soupirait d'anticipation
Comme si on me reconnaissait

Si j'étais damnée, au moins, je m'étais sacrée dans mon chaos
Et aucun pouvoir pouvait m'arrêter maintenant

Mais je t'ai vu, pendu de ta tour, allongé sur un croissant de lune fondu
Le regard vide
Le torse ouvert
Une seule larme décorant ta tragédie

J'aurai pu t'ignorer
Mais tous les détours me ramenaient vers toi
C'était frustrant
Et j'étais furieuse de désespoir

Dans mes mains j'avais les deux morceaux de mon cœur sorti tout droit d'un grenadier
Je t'ai jeté un morceau
Il t'a atterri sur la tête
Et tu as enfin daigné baisser le regard vers moi
Paresseux, tu as quitté ton croissant de lune
Et tu m'as approché un morceau de mon cœur agrippé dans l'une de tes mains

Tu étais aussi hideux que charmant
Et tu as refusé de me rendre mon autre moitié
La déclarant tienne

J'aurai pu me battre
Mais j'étais atrocement drainée
Et le monde m'attendait
Alors je t'ai quitté
Au seuil de la lune rouge
Et depuis les saisons saignent pour nous
D'être si têtus qu'on refusait de se regarder à travers le miroir et de s'immerger

Car cette rencontre hors du commun
Aurait pu basculer des destins, mais on étaient trop remplis d'un rien absolu pour embrasser l'intensité de l'un et de l'autre.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Where stories live. Discover now