«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»

𝑬́𝒕𝒂𝒕 𝒅'𝒂̂𝒎𝒆.

Je fixe les profondeurs des océans cherchant les dangers
Je risque mon corps pour mon âme troublée
Mon cœur bat comme s'il sanglotait, te cherchant dans l'obscurité

Je croyais être prête, mais jamais je ne l'étais pour cette vie
Je me jette du bord
Je me laisse aller par la danse du vent et la valse des vagues

Toute gelée, et pourtant je brûlais comme si du magma coulait dans mes veines
J'ai toujours été séduite par le feu, quelle ironie ! Quel sort va s'abattre sur ce tourment en moi ?

On m'a offert le verre de l'éternité
J'ai pris le venin de l'instant
Le risque de l'oubli
La terreur de la beauté
J'ai choisi et je n'ai pas regretté

On me dit pas à pas
Concentre-toi
Calme-toi

Mais je me sens énervée
Frustrée et dégoûtée
Mes nerfs s'agrippent au calme de mon estomac
Et on m'étouffe

Je veux partir
Je veux m'en aller si loin
Mais je veux aussi exploser et faire des dégâts
Fatiguée, je veux m'allonger et m'oublier
Mais je n'arrive pas à enlever les épines qui me ravivent les cendres

Le poids de ma plume manque à ma main
Mon arme crampe de vide
Mon cœur se ralentit et se compresse
Je me recroqueville sur moi-même, l'impression d'avoir mon torse ouvert et mes organes coulent de moi

J'essaye d'au moins rattraper mon souffle saccadé
Je frémisse et je murmure des excuses mouillées dans un air de folie
Ma tête s'alourdit
Mais je vise l'espace
Comme un éclair, comme une flèche furieuse
Et ça retombe sur ma pauvre délicatesse
Mes bouts abîmés que je veux rattraper
M'échappent dans ma colère
Je bouillonne et rien ne fond
Je grandis en fureur, je veux tout faire exploser
Mais je ralentis dans ma souffrance pour que mon bonheur file aux vents des exilés.