«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»

𝑳'𝒉𝒊𝒗𝒆𝒓 𝒆𝒏 𝒂𝒎𝒖𝒍𝒆𝒕𝒕𝒆.

“Les yeux sont la fenêtre de l'âme.”
J'ai enfin compris pourquoi on disait cela, pourquoi on regardait souvent les yeux, ces deux billes en couleurs qui ne changent jamais, qui résistent et se battent contre l'amertume du temps et la souffrance de l'oubli, j'ai enfin compris pourquoi on se touchait si finement du regard pour effleurer le mystère des âmes

J'ai ma propre histoire là-dessus, une histoire d'un destin qui n'a pas suivi le bon chemin
Un destin d'étoiles croisées
De deux astres qui ont défié les cieux pour un peu de chaleur humaine
Une histoire d'une fin qui a écrit mille débuts
L'histoire d'un homme qui se retrouve seul près d'un souvenir où il ne l'était pas
D'une personne qui attend toujours de retrouver sa bien-aimée

J'avais l'habitude de commencer mon récit par un " La tempête arrive" mais ce n'est plus le cas, car la tempête est bel et bien arrivée

La tempête est arrivée et il y existait un poème qui me correspondait en son essence
Je t'ai immédiatement reconnu
On s'était déjà rencontré
Dans un autre monde
Dans une époque différente

Mais on était loin de se retrouver
On l'a toujours été
Je suis tombé sur un morceau du passé
L'horloge s'est arrêtée
Peiné, le sentiment de s'y retrouver pour un moment bref
Une tasse de café et toi en rouge
Un échange de lettres, mes mains sur tes hanches, tes lèvres sur ma joue

La tempête est arrivée et il y existait un poème qui me correspondait en son essence
La pluie embrassa ma tempe, me caressa le chagrin
Tout m'échappe
Et je m'évadais vers l'empire glacial
Où je m'y suis plus
J'en mourrais de froid, mais je me sentais vivant
Tes senteurs de fleurs hivernales me charmaient même le cœur mort

Figés dans une boule en cristal
Les étoiles sont toutes bleues
Le violon danse avec le piano leur mélancolie dans les airs glacials
Le temps accélère, s'arrête puis redémarre
Le temps tourne à l'envers et c'est toi qui se tiens devant moi

Une marrée de neige nous séparant
Le tableau bleuté d'un blanc électrique
Mais c'est ta chaleur qui colorait mes yeux en marron

Un souvenir gelé dans une boule de cristal
J'étais tout à toi à perdre après tout
Si je me brisais, c'était mon sang que tu auras dû avoir entre les mains
Pas ton sourire brisé entre mes paumes

Une tasse de café et toi en rouge
Une valse sur la glace, le désir de s'évader vers d'autres endroits
Il neigeait de la mélancolie, de la rougeur s'étendait sur ton visage pâle
C'était trop vrai pour être juste beau
C'était sublime
On était le plus magnifique des souvenirs
Le plus précieux des trésors
Mais le plus vénéré par l'oubli
Jusqu'à ce que la poussière nous a enterré

Ce n'était pas si mauvais si on se quittait et que tu me garderais précieusement sur l'une de tes étagères
Pour que de temps en temps, tu viendrais réminiscencer le passé avec moi
Te rappeler de notre dernière rencontre
Nos derniers vœux sous un ciel de tempêtes

L'amulette argentée que tu portais autour de ton cou
Contiens toute une histoire en elle
Une dernière étreinte, l'effleurement des doigts en train de se déchirer, des adieux sous la neige

Cette amulette que tu portais en cette soirée d'hiver
Préserve ce qui aurait dû exister aujourd'hui
Mais que veux-tu ? On sait tous que la neige, c'est magique et que l'hiver n'a jamais de merci

Pour mes adieux
Un flocon de mon baiser dans ton amulette
Tu es parti braver les cieux et les sabliers
Et j'ai pris les océans et les vagues damnés pour mon issue

Au fond de cette ère gelée, un cœur n'y bat que pour toi
Tu m'as tout entier dans ton amulette argentée et je t'ai toute préservée dans ma boule de cristal

Je t'ai trop attendu compagnante des décennies
Je commence à fatiguer
Fais vite
La poussière recouvre l'entièreté de mon corps
Viens donc me tenir compagnie lors de mon dernier souffle
J'ai été seul trop longtemps
Et je ne veux pas pour mon dernier arrêt d'écouter l'horloge me maudire et la neige tomber sur nos têtes dans mes souvenirs
Seul au monde
Sans ma partenaire dans la vie et dans la mort.