𝑺𝒂𝒃𝒍𝒊𝒆𝒓𝒔 𝒅'𝒂𝒅𝒊𝒆𝒖𝒙.

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Loin, très loin d'ici
Entre les mondes et les temps perdus
Mes rêves m'ont parlé de toi

Loin des ennuis des mortels
Ils m'ont murmuré des chants à propos d'un chevalier sans quêtes
Un cavalier qui osait se balader dans mes labyrinthes, cherchant le chemin vers mon âme

J'ai risqué l'aventure sur les vastes collines de mon imagination
J'ai causé à la lune et j'ai songé à la mer
Au final, je t'ai trouvé au bord d'un lac
Une flamme bleue, séduisante le rouge de mes péchés
Un musicien sans instrument jouant sur les cordes de mon cœur, quel charmant tableau pour un ennemi !

Tu étais si doux, comme une brise d'air d'après-midi
Ta voix soyeuse et ton touché divin
Calligraphié dans ma mémoire, tu l'étais
Une personne sans nom ni visage
Tu me faisais la cour comme si j'étais tienne
oubliant que mon armure n'était pas pour les portraits

Un souvenir fané par le temps
Une trace d'amour lavé par les vagues
Tu étais le secret de mes désirs
Et l'étincelle qui vivait dans mon regard
Tu m'as habité de sourires inconnus et de caresses infinies

Marquée par ton parfum
Le seul au revoir que je désirais
Était une dernière danse sous les astres en diamants

Un pas
Puis trois
Je cherchais à attraper un fantôme portant le visage de mes insomnies
Tournant sur nous-même, tes mains sur mes hanches et les miens autour de ta nuque
Deux portes vers l'inconnu
Deux foudres enchaînées

Une mélodie dans les yeux, mélodie dans nos batailles
Froideur et calme dans nos paroles tranchantes
On s'est dédié aux symphonies silencieuses

Tu étais le printemps de mes saisons
Et j'étais l'automne des tiennes
Un rêve parfumé de fleurs d'oranger
Un cauchemar aux senteurs de lavande
Dans tes bras et les miens, on luisait comme deux paons sous une charmille d'épines et de fleur de cerisier

Enveloppés de merveilles, je restais le tourbillon indomptable par ton cœur pirate et tu restais le mystère que je n'arrivais pas à percer

Deux pas
Puis cinq
L'herbe s'enflammait sous notre allure
Le vent s'élevait au rythme de notre enjambée
S'entrelacent comme des vrilles de fumées
Et se démêlant comme deux vignes charmées d'épines fleuries

Baigner dans la lumière d'une lune bienveillante
Réminiscence de nos passés sans titre,
Santé à nos souvenirs oubliés !
L'automne et le printemps se sont enfin rencontré, ils se sont enfin retrouvés !

Chantez et célébrez l'union de ces deux pauvres êtres !
Bientôt, le destin trouvera un nouveau diable à enchanter
Bientôt ces deux flammes vivifiantes deviendront cendres.

Santé à leur passion étoilée !
Célébrez et consolez-les de sourires !
Bientôt ils se quitteront et chacun retrouvera son ordre,
Mais juste pour cette nuit laissez les s'approcher du danger
Laissez les brûler ! Désireux de liberté ! Prisonniers de bonté !

Pour cette nuit, laissez les franchir les limites des cieux et des règles
Applaudissez leur amour torride !
Applaudissez ! Car bientôt l'aurore s'illuminera et éteindra leur lueur à tout jamais

Priez aussi pour ces deux âmes damnées
Car même au paradis ils ne trouveront pas leur salut
Ils se suivront jusqu'aux ténèbres des enfers pour le plaisir d'une dernière valse.

Écrivez sur eux mes chers et donnez leur une fin des plus mielleuses !
Cachez leurs blessures bleutées,
Cachez leurs torses ouverts et leurs cœurs mutilés,
Cachez leur misère de poésie !
Embellissez leur tragédie d'encre et de belles paroles,
Redonnez leur justice !

Offrez-leur la liberté d'être marqués dans les esprits,
Parlez d'eux et faites les vivres dans les mémoires !
Bientôt l'oubli détruira tout et effacera même les cendres de leurs dernière danse ici-bas.

Offrez-les aux cieux !
Les étoiles sauront prendre soin d'une telle tristesse.

Admirez-les de loin et laissez-les s'en aller,
Ils ont assez du mal à se détacher ainsi,
Liés par tout ce qui garde cet univers en un seul morceau,
Ils sauront se retrouver et leurs saignements cesseront,
Laissez les brûler !
Laissez-les ivres de l'éphémère !
Car tout ce qui est beau n'a jamais su durer.

À toi guerrier sans prénom ! Lui a dit-t-elle, je t'offre une place dans mon cœur et une partie de mon âme,
À toi qui as pris ma main et avais dansé avec moi, damnée que je le suis,
Je te porte en moi à tout jamais.

Notre danse s'était terminée sur chaos et ruines
Tu m'avais souri
Embrassant ma main
Tu t'es incliné et on s'est quitté, dans tes yeux toutes les tempêtes réunies
On s'est déchiré, le sourire au visage et les sabres levés
On s'est quitté sur une note de guerre et la promesse de se retrouver dans un autre temps, pour se tuer proprement.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Where stories live. Discover now