𝑳'𝒆́𝒄𝒍𝒊𝒑𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍'𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒗𝒂𝒊𝒏𝒆.

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Dans une clairière lointaine
Aux arbres transperçant le ciel vert des forêts
Et sur un lac translucide
Deux cygnes aux plumes de la nuit et du jour
Un éclipse de l'aube et du crépuscule
Une explosion de lumière et de noirceur
Se chassant comme deux étoiles filantes

Qui vaincra ?
La parfaite balance dans une brume de guerre
Leur poésie coulait jusqu'aux profondeurs de l'eau silencieuse
Comme un coffre rempli de trésors
Une tragédie dont l'amertume restera à jamais sur ma langue

J'ai croisé l'ange de la mort
C'était si glorieux de ne pas pouvoir le voir, mais de le sentir si près de moi
Respirer sous ma nuque à chaque pas hésitant, à chaque pas tremblante d'excitation
C'était comme si j'étais dans des bras fantômes me guidant vers ma chute pour que je puisse finalement voler
Car ce n'est qu'en tombant dans le vide que mes ailes sortiront

J'ai écrit mes lettres sur les cieux clairs
Mes tourments dans les tempêtes grises
Mes colères dans les éclairs bleutés
La moitié de mon cœur enterrée
La moitié de mon âme me quittait vers un monde que je ne pourrais atteindre

Dans le silence lourd des minutes bruyantes
Je m'allonge sur l'aiguille du temps
Je joue avec les graines du sablier
Un enfant perdu dans un désert blanc
Un enfant saignant dont ses blessures n'ont jamais connu de pansements
La couronne dans une main
Le sabre dans l'autre
Qui battre en premier ?
L'espoir traître ou le désespoir fou ?

Aveuglée par la brillance des rêves
Avançant vers l'inconnu sans but précis
Les cauchemars remplis de défaites
Je tends ma main, mon arme et mon trône
Pour pouvoir mélanger mes souffles aux nuages
Pour pouvoir nager dans l'immensité des galaxies
Et s'oublier dans la poussière des étoiles rebelles

Je tends la moitié de mon cœur abîmé pour ne plus brûler de froideur
Je laisse derrière mes chaînes en fer pour la sensation du vent libre
J'expose mes incendies aux brises fraîches d'un soir d'été
Je murmure mes prières dans la douceur de la nuit
Et je m'oublie encore et encore, dans les danses tristes de l'automne et l'été
Le décès d'un soleil et l'arrivée d'un hiver sans réconfort

Comme un exilé
Comme un étranger dans sa propre maison
C'était tout un tas de saisons à l'intérieur de moi
Tant de décennies et tant d'histoires ancrées dans la rougeur de mes veines
Comme un livre sans titre dans une bibliothèque abandonnée

Je n'étais qu'un poème récité à l'ivresse
Un vers sans rimes
Une conclusion avec un point d'interrogation
Je n'étais qu'un mystère effacé des esprits
Caché dans un coffre sans clés
Qu'une phrase écrite à l'arrache sur une lettre sans destinataire, jeté dans les océans agités

J'étais cette écrivaine au bord d'un lac, écoutant l'univers confier ses secrets à mes feuilles noircis
Je n'étais que cette fille à la plume déchaînée, au regard perdu et le sourire nostalgique
Je n'étais que cette fille dont les paroles cherchaient sans cesse un livre pour s'y peintre.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Where stories live. Discover now