«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»

«𝑮𝒂𝒓𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒊 𝒆𝒏 𝒗𝒊𝒆.»

Née comme l'aube d'un printemps

Mais elle a vécu sa vie en automne

Elle se battait pour ne pas atteindre l'hiver stagnant

Et rêvait d'un été infini

Jamais satisfaite

Toujours enragée

Elle était une feuille tombée avant son temps

Morte et vivante

Douloureusement cherchant d'air à respirer

Et la bataille faisait rage à l'intérieur d'elle

Elle saignait du noir et souriait poétiquement

Une plume tendre qui a dû durcir pour mieux s'adapter

Elle parlait de ce monde cruel et de ses injustices

Et que répondre face à un désespoir si profondément ancré ?

Il lui parlait des coucher de soleil et les moments flottants entre la réalité et l'illusion

Ils n'avaient rien, mais il voulait lui donner le peu de ce que leurs larmes valaient

La faire tomber amoureuse d'un monde qu'il détestait, mais qu'il aimait aussi ?

Cette contradiction s'entrelaçait autour de leurs rêves et cauchemars

«Garde-moi en vie à travers toi.» Lui disait elle.

Et il essayait de le faire

Sauf qu'elle lui échappait lentement

Il voyait la lumière s'éteindre dans son regard

Et les étoiles mourir sur sa peau

Plus rien ne l'apaisait

Plus rien ne l'attachait à cette vie

Alors il lui écrivait ses adieux

Et comment leurs âmes allaient se retrouver dans un autre monde bien meilleur que celui-ci

Il refusait de rester seul

Surtout pas quand elle n'y ferait plus partie de cette anarchie

Elle avait un pied dans la tombe et une main entre la sienne

Il ne savait guère qui gardait en vie qui et qui détruisait qui

Il refusait de laisser la lune quitter le soleil

Du coup, ils restaient entre les ombres et la pénombre

À se confier les battements perdus de leurs cœurs

Car à la fin, il fallait se quitter, mais jamais s'oublier

Une part de son être protégé entre ses doigts de squelette

Et une part d'elle volait déjà entre les doux rayons d'un nouveau soleil.