Tome I • Chapitre 47

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Point de vue de Lewis Hamilton

La porte de la chambre s'ouvre et se referme dans un bruit presque imperceptible. Je ne bouge pas, j'en ai pas la force. Toto est venu me voir plus tôt dans la soirée, pendant que j'étais dans le bain d'eau glacée, pour m'annoncer que ma voiture avait été jugé non conforme après le passage des commissaires. Pour la première fois de ma carrière, je venais de me faire disqualifier. Dis-qua-li-fié.

Je reconnais le parfum d'Amélia lorsqu'elle s'approche de moi. Je relève un peu la tête pour voir son visage. Elle est là, assise à mes pieds, un sourire désolé aux lèvres. Elle passe sa main sur le haut de mon visage puis la fait glisser jusqu'à mes mains où elle s'approche pour déposer un baiser sur mes doigts.

J'ai appris la nouvelle... Chuchota Amélia.

Mhm...

- Comment tu te sens ?

- Vide et en colère.

Amélia me regarde avec insistance comme pour m'inviter à developper ce que je ressens.

-J'ai jamais été disqualifié et pourtant j'en ai eu des contrôles depuis le début de ma carrière en Formule 1. On a travaillé comme des forcenés pour me permettre d'être performant aujourd'hui, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir pendant la course, la stratégie était merdique, les arrêts au stand, je t'en parle même pas. Et pourtant je suis remonté, récupérant seconde après seconde, j'ai fini deuxième putain ! J'aurai dû être encore plus présent avec les mécaniciens et les ingénieurs lors du réglage de la voiture. Je suis dégouté Amélia...

- Je n'y connais pas grand chose aux monoplaces et à tous vos réglages... Mais je te connais toi. Cet après midi, tu as montré à tout le monde que tu as toujours cette rage de vaincre au fond de toi. Tu ne t'es pas laissé déconcentré malgré votre stratégie et vos arrêts un peu bancals. Je t'ai entendu râler à la radio, mais tu t'es battu jusqu'au bout !

- Tout ça pour rien au final, lui dis-je en me relevant.

Ce n'est pas pour rien, comme tu dis... T'as repris confiance en ta voiture, t'as fait une belle performan.

- Laisse-moi être pessimiste, un peu, s'il te plait, la coupais-je.

Amélia se relève à son tour. Je tourne en rond comme un lion en cage. Elle s'assoit dans l'un des fauteuils et me regarde faire les cents pas, avec un petit sourire en coin. Mon portable vibre dans ma poche, sans même regarder l'écran, je le balance sur le lit. J'ai envie de parler à personne en dehors de celle qui partage ma vie actuellement. Il faut que je me calme, de toute façon la disqualification est incontestable, alors je peux être énervé contre moi-même, mais ça ne fera pas avancer les choses.

Je fais quelques pas et je me penche sur le fauteuil où s'est installé Amélia. Elle me sourit, son regard est réconfortant. Je pose mes mains sur les accoudoirs et j'approche mon front vers le sien.

Vas-y, je suis prêt à écouter maintenant, lui dis-je en frottant mon nez contre le sien.

Tu n'as pas été pessimiste très longtemps, rigola-t-elle

Amélia...

- Oui pardon, laisse moi reprendre où j'en étais... T'as fait un belle performance, il reste quatre courses où tout peut encore se jouer. Ne te laisse pas déconcentrer de ton objectif pour une erreur qui n'est même pas de ta faute. C'est la monoplace le problème, pas le pilote qui la conduit.

- Oui mais, peut être que si j'avais fait plus attention à ma conduite...

- Avec des si... Ça ne te fera pas avancer de faire des suppositions. C'est injuste au vu de la course que tu as fait, mais c'est le règlement et on ne peut rien y faire. Ne t'en veux pas trop longtemps pour cet incident, tu as encore de belles choses à accomplir. 

Late Night TalkingWhere stories live. Discover now