Tome I • Chapitre 50

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Je réussis à m'éclipser pour aller chercher la boite de somnifères que m'a prescrit Luc. Elle m'a couté presqu'un bras, vive la sécurité sociale en France, mais au moins je vais pouvoir dormir un peu. Je suis rentrée à l'hôtel et maintenant je tourne en rond dans ma chambre. Lewis n'est pas là ce soir et je ne sais pas à quelle heure il va rentrer, même si j'imagine qu'il ne rentrera pas tard vu qu'il y a la course demain après midi. Je regarde ma montre, il est déjà plus de vingt heures trente et je n'ai toujours pas mangé. J'appelle le room-service pour faire monter mon repas directement dans ma chambre. Je picore un peu dans l'assiette, mais je n'ai pas très faim. Je n'aime pas être dans cet état, le meilleur moyen pour changer c'est d'aller nager.

Ni une, ni deux, j'enfile mon maillot de bain, je m'emmitoufle dans mon peignoir et je descends à la salle de sport où se trouve une piscine. A cette heure-ci, il n'y a pas un chat. Je fais tomber mon peignoir à mes pieds et j'entre dans l'eau en descendant les quelques marches. La piscine est chauffée, je n'ai aucun mal à y entrer. Je commence à nager et je ne pense plus à rien.

Je n'ai pas envie de penser à la boite de somnifères qui m'attend dans ma trousse de toilettes, je n'ai jamais trop aimé prendre des médicaments. Mais ça me rassure un peu d'avoir cette solution à porté de main si j'en ai besoin. Je pourrais en parler avec Lewis ou même Pierre, mais la fin du championnat arrive à grands pas et je ne veux pas les embêter avec cette histoire. Surtout que ce n'est pas si important que ça, on ne meurt pas d'un manque de sommeil, enfin je crois.

Je termine ma quarantième longueur, une heure de nage et un kilomètre, c'est assez suffisant pour ce soir. Je sors de l'eau, j'enfile mon peignoir et je quitte la salle de sport toujours déserte.

Quand j'ouvre la porte de la chambre, Lewis est au téléphone, il a l'air inquiet.

Elle est là, c'est bon. A demain, dit-il avant de raccrocher puis il se retourne vers moi. Mais bon sang, tu étais où ?

- Je... Je suis descendue nager, lui répondit-je en m'avançant vers lui.

Tu n'as pensé à prendre ton téléphone ?

- Je n'ai pas réfléchi, je tournais en rond dans cette chambre toute seule.

- Quand je suis rentré, toutes les lumières étaient allumées, ton assiette à peine touchée...

- Je suis désolée, Lewis, vraiment, je ne voulais pas t'inquiéter, lui dis-je en le prenant dans mes bras. J'avais besoin de me vider un peu la tête. 

Après un petit silence, je reprends.

C'était bien ta soirée ?

- Oui, c'était sympa, il y a toujours beaucoup de monde à ce genre de soirée. Mais j'avais hâte de rentrer pour dormir, je suis épuisé...

- Je file sous la douche pour enlever l'odeur de chlore et je viens de rejoindre sous les draps.

Je me hisse sur mes talons pour atteindre le visage du pilote et lui déposer un baiser sur le bout de ses lèvres. Lewis soupire, se frotte le visage puis se détache de moi pour commencer à se déshabiller. Bien évidemment, je n'en perds pas une miette, ce qui à l'air de l'amuser.

Tu n'as pas une douche à prendre toi ? Me dit-il en faisant glisser son pantalon à ses chevilles.

Je ne suis pas sûre de trouver quelque chose d'aussi intéressant dans la douche.

- Allez file sous la douche tu sais que.

- Oui, je sais. Demain c'est la course alors on reste sage pour que tu sois en forme, bla-bla-bla, le coupais-je en me retournant pour aller dans la salle de bain.

Late Night TalkingWhere stories live. Discover now