Elsker Nord (L'amour du nord) Livre 2 et Livre 3

Chapitre 40

                                                                            Björn

Je regarde le conseiller puis Arlun, complètement stupéfait par ce que j'entends. Moi, devoir être accueilli par elle ? Malgré le mensonge éhonté que nous avons fait avec Hvitserk ? Je ne comprends pas... Je ne comprends même pas qu'une tradition aussi stupide puisse exister ! Et surtout comment une femme telle qu'Arlun puisse l'accepter !

Je la vois fixer le conseiller Olaf avec peur et tourner aussitôt son regard vers moi, l'air de me supplier d'intervenir. Mais que veut-elle que je fasse par tous les Dieux ! Je ne suis qu'un étranger, venu ici pour la main d'une gamine qui fera de moi un roi, soi-disant. Je ne peux rien faire d'autre pour elle, même si j'en crève d'envie...

Olaf la force à se mettre debout et à s'avancer vers bord de l'estrade, juste devant moi, et je peux voir, avec un pincement au cœur, ses joues baignées de larmes. J'ai toujours détesté la voir pleurer, détesté la voir souffrir que ce soit par ma faute ou celle des autres... Je me retiens de tendre la main vers son visage pour y essuyer les trop nombreuses larmes qui y coulent tandis que le conseiller semble expliquer ce qui va arriver. Mais ses mots, je ne les entends pas, captivé par ses grands yeux larmoyants qui me supplient.

L'homme, le géant russe vient s'installer à mes côtés, tendant déjà la main vers Arlun pour réclamer son dû, arguant de mieux combattre les couilles vides, ce qui fait immédiatement monter en moi une rage que je n'avais pas ressenti depuis plusieurs années, surtout lorsque le roi Albéric lui donne son accord sans même essayer de refuser. Quel lâche !!!

Je tente alors d'ignorer le Prince et son arrogance, serrant les dents jusqu'à en avoir mal, pour ne pas lui planter ma lame en pleine gueule, essayant de garder apparent un calme que je suis loin de ressentir. Je n'arrête pas de me dire qu'Arlun n'a que ce qu'elle mérite, que c'est elle qui a voulu de cette vie, que c'est elle qui m'a quitté pour Albéric, qu'elle est responsable de tous mes maux... Je finis enfin par reprendre le contrôle de mes émotions, rejetant au plus profond de moi ces sentiments dont je ne veux plus, me parquant derrière un air indifférent.

Si je ne veux plus souffrir pour elle, je dois faire en sorte de la tenir éloigner de mon cœur et de mon âme. Et de la blesser comme elle m'a blessé. Jamais plus elle ne m'aura, jamais plus elle n'arrivera à m'atteindre...

Je m'en convaincs tellement, que j'arrive même à lui faire un petit sourire moqueur au bout d'un instant...

Arlun me fixe toujours, n'osant prendre cette main tendue devant elle alors que le prince la presse de le faire et j'accentue mon sourire, arrivant même à m'amuser de sa situation plus que délicate et embarrassante. Elle semble se rendre compte de mon changement d'attitude et relève la tête, fière malgré tout, posant enfin sa main sur celle du russe tout en me fixant méchamment dans les yeux un instant avant hausser un sourcil et de porter un regard devenu langoureux sur le russe.

-Mon prince, je suis toute à vous ! Fait-elle d'une voix caressante, en posant son autre main sur la joue de l'homme qui sourit de toutes ses dents, tandis que je sens bien malgré moi, les premiers pics de la jalousie poindre en mon cœur.

Arlun qui le fixe avec des yeux de braises, descend les quelques marches avant de s'arrêter un instant devant moi et je me sens aussitôt pris au piège par mes propres pulsions en croisant son regard brûlant, en voyant qu'elle mordille sensuellement sa lèvre inférieur en regardant vers mon entre-jambe qui répond immédiatement. J'ai aussitôt envie de la coucher sur le sol tandis qu'elle me fait un petit signe gracieux de la main en minaudant d'un air aguicheur;

-Il vous faudra bien du courage et de l'endurance, prince Björn pour oser passer derrière cet étalon plein de fougue ! J'espère qu'il vous laissera un peu de ce corps de rêve, afin que l'accueil suédois ne soit pas mis à mal... A plus tard, mon cher Prince...