Livre 3 Chapitre 34

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                                                                                     Freyda


-Allez, magnez-vous le cul, bande de lépreux dégueulasses ! S'écrit le chef du quartier sud en arrivant dans la cour du château royal, tirant un peu plus fort sur la corde qui nous maintient par la gorge, moi et quelques autres bandits que je ne connais pas. Le roi sera ravi de voir vos sales gueules et surtout la tienne! Vient-il persifler devant moi en me lorgnant avec satisfaction. Cela fait deux bons mois qu'il a expressément ordonné ta capture et je pense qu'avant que le soleil ne soit à son zénith, ta tête se balancera au bout d'une pique, pour la plus grande satisfaction de tous ces malheureux que tu as délesté de leurs bourses, sale voleuse !! Tu feras un sacrifice parfait pour les récoltes de ce début septembre!

Je le fusille des yeux en serrant les dents pour ne pas répliquer et tente une nouvelle fois de passer mes doigts sous la corde qui entoure fermement mon cou, alors qu'elle me brûle et m'étrangle à moitié. Le gros garde voit mon geste et aussitôt, il se met à me frapper violemment les mains et le visage de sa longue et fine baguette pour que je me tienne tranquille, ce que je fais après avoir senti ma joue se fendre d'une petite plaie douloureuse. Ravie de me voir abdiquer, il se retourne vers l'imposante demeure de pierre blanche pour s'avancer vers l'entrée, tirant encore plus fort sur la corde, faisant trébucher les premiers prisonniers.

Nous pénétrons alors dans un grand vestibule où l'homme nous fait patienter en attendant que le roi daigne nous recevoir et intriguée par les lieux, je regarde autour de moi avant de lever les yeux vers les imposants escaliers. Une vieille dame et une très belle femme blonde qui descendent les escaliers, s'arrêtent soudain au milieu des marches pour nous observer, nous les prisonniers de leur roi, nous les rebus de la société. Avec aplomb, je lorgne un instant les deux femmes richement vêtues avant de m'arrêter plus longuement sur la jeune femme, histoire de montrer à cette fille de riche que rien ne me fera jamais baisser les yeux.

L'attitude fière malgré ma situation, je braque mon regard dans ses yeux bleus électrique et la vois arquer un sourcil, comme si elle n'avait pas l'habitude qu'on lui tienne tête. Alors, avec un rictus mauvais, je crache bruyamment par terre en la fusillant du regard et me recroqueville aussitôt sur moi-même en recevant presque immédiatement de nombreux coups de baguette, chose qui m'aurait fait hurler de douleur si je savais que la fille n'était pas là, à m'observer. Car elle doit jubiler la garce ! Qu'on punisse la petite voleuse qui a osé la défier du regard !

-Mais qu'est-ce que c'est que ce comportement de merde ?! S'écrit mon gardien en me fouettant de toutes ses forces. Sale putain, je vais t'apprendre à tenir ta pla...

-Solveig ! Cela suffit ! Ordonne presque aussitôt une voix féminine tandis que les coups plus vicieux les uns que les autres s'arrêtent subitement, me faisant ouvrir les yeux de surprise.

J'en oublierai presque la douleur cuisante que je ressens sur tout le corps à cause des coups de baguette...

-Mais, princesse, cette fille n'est qu'une moins que rien et elle vous a manqué de respect... Tente le gros garde alors que des pas résonnent sur le sol de pierre, semblant venir vers nous.

Entre les jambes des autres prisonniers, je vois le bas d'une robe verte s'avancer vers Solveig et je me redresse lentement tandis que notre gardien s'incline devant la princesse... qui n'est autre que la fille des marches.

-J'ai dit, cela suffit. Répète la jeune femme d'un ton plus ferme en m'observant, semblant fouiller mon âme de ses yeux si dérangeant alors que Solveig s'incline une nouvelle fois.

Elsker Nord (L'amour du nord)       Livre 2 et Livre 3Where stories live. Discover now