-On dirait que tu es née des flammes et que tes cheveux sont des braises ardentes.
-Ne dis pas ça.
-C'était un compliment.
-Je sais, mais ne le dis pas quand même.
Le jeune homme fronce le nez, se faisant, pour la première fois de sa vie, rejeter un de ses compliments. Mais les yeux bruns si profond de son amante lui fait vite oublier son ego et il se redresse légèrement pour déposer sur l'omoplate de la jeune femme qui est allongée sur le ventre, un baiser. Le dos de cette dernière se recouvre aussitôt de frissons. Il fait quelques autres baisers lents et doux le long de sa colonne vertébrale et continue ainsi de descendre jusqu'à arriver à la naissance de ses fesses bombées.
Eve se laisse faire, les paupières closes et le visage à moitié enfoncé dans l'oreiller.
Ce n'est pas la première fois qu'elle couche avec William et si elle renouvelle souvent ces moments c'est justement parce qu'ils s'entendent particulièrement bien sur le plan sexuel. Elle commence à bien connaître ce qu'il aime et sait donc qu'il ne va pas se contenter, pour lui comme pour elle, d'un seul et unique orgasme.
Le jeune homme, d'à peine un an son cadet mais à la maturité sexuelle particulière développée étreint passionnément le corps d'Eve tandis que la respiration de cette dernière est haletante et que ses doigts s'enfoncent dans les draps.
Et rien d'autre que cet instant n'a alors plus d'importance...
-Et vous aimez ce jeune homme?
Eve plisse les yeux:
-Mais bien-sûr que non. Je l'apprécie oui, pour le peu que je connais de lui. Mais ce n'est absolument pas une question de sentiments. Nous avons simplement une alchimie à ce niveau là, et moi c'est tout ce que je demande.
-Vous m'avez racontée votre nuit en détails, et cela me montre que vous êtes plus à l'aise, c'est très bien. Mais si je peux aisément m'imaginer maintenant chaque parcelle de son corps, je n'en sais pour autant toujours pas son prénom.
Eve réalise qu'en effet, elle n'a à aucun instant mentionnée ce détail.
-William.
-Comment l'avez vous rencontré?
-Je connais les gens qu'il faut connaître dans le milieu libertin de Paris. Des connaissances communes nous ont recommandé l'un à l'autre. Ils n'ont pas eu tort de toute évidence.
-Le milieu libertin est vaste, il englobe une multitude de choses. Quelles sont vos limites?
Elle hausse les épaules avec détachement:
-A part des extrêmes qui me répugnent et que je ne comprendrai jamais, comme la scatophile par exemple, je n'ai pas vraiment de limites. Au contraire, j'aime les dépasser, aller toujours plus loin, connaître toujours plus de sensations. Je suis frustrée de ne pas connaître déjà tout, mais en même temps, je sais très bien que c'est cette ignorance qu'il me reste encore et cette envie de découvertes qui me maintiennent en vie. Le jour où je connaîtrai tout, où j'aurai tout ressenti, touché et aimé, ce jour là je n'aurai plus aucun but.
-Ou alors, peut être pourrez vous ce jour là, passer de passion, rapidité et instantané à sentiments, calme et durée...
