41] Impossible

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Le silence est si absolu qu'on entendrait presque les battements de cœurs des deux jeunes femmes.
Elles se fixent, chacune d'un bout de la pièce pendant un temps presque infini.
Et soudain, Barbara brise brusquement le silence:

-Écoutez Eve, je crois que vous êtes simplement un peu perdue par rapport à tout ce qui a pu se passer et...

Elle la coupe en se levant du canapé où elle était assise:

-Je ne suis pas perdue. Je sais ce que je ressens. Et même si j'aimerai que ça soit plus simple je n'y peux rien.

Barbara se lève à son tour précipitamment en posant son carnet sur la table, complètement déstabilisée:

-Vous ne pouvez pas dire ça. Vous devez réfléchir et vous comprendrez que ce n'était qu'une idée, une illusion.

Eve se rapproche d'elle en deux enjambées et Barbara recule aussitôt en dressant une main entre elles.

-Vous me connaissez mieux que personne, vous savez que je ne suis pas folle, vous l'avez dit vous même. Tout ça n'a rien d'une illusion ou d'une idée.
-Vous ne pouvez pas me dire ce genre de choses. Notre relation est professionnelle. Un psychologue ne doit jamais tomber dans la moindre relation personnelle avec un de ses patients, c'est la base même des principes d'une thérapie.
-Mais je ne veux plus d'une thérapie, parce que j'ai compris que ce n'était pas cette thérapie qui m'a aidée... qui m'a soignée. C'est vous. C'est vous et vous seule.
-Oui, parce que je suis votre psychologue.
-Et qu'est ce que cela change que vous le soyez?
-Je viens de vous le dire, c'est un principe fondamental de mon métier. La distance émotionnelle et physique est nécessaire entre nous, comme entre n'importe quel psy et son patient.
-La distance est nécessaire pour une thérapie, et nous avons respecté cette distance, mais elle n'a pas suffit pour que je puisse refouler ce que je ressens.
-Je vous en supplie Eve arrêtez de dire ça.
-Je dis la vérité. C'est vous qui m'avez dit que la vérité me libérerait.

Barbara plonge un regard emplie de trop d'émotions dans celui d'Eve et elle finit par entrouvrir la bouche:

-Oui... je vous l'ai dit. Mais nous ne pouvons pas. Je suis désolée...
-Pourquoi? Pour un principe à la con?
-C'est principe à la con est ma vie...

Eve soupire et ferme les yeux une seconde en passant sa main sur son front. Barbara se radoucit:

-Vous ne m'aimez pas Eve, je vous assure. Vous ne me connaissez même pas.
-Vous avez raison, je ne vous connais pas. De vous je ne connais qu'une partie de votre histoire, celle que vous venez de me raconter. Et c'est tout. Mais en revanche j'ai appris à connaître vos regards, votre voix, vos sourires, vos expressions. La façon que vous avez de tripoter votre stylo lorsque vous réfléchissez ou celle de croiser et décroiser vos jambes lorsque vous vous apprêtez à parler. Vous vous efforcez continuellement de rester distante mais vous ne pouvez pas vous empêcher de vous impliquer dans ces séances comme si c'était votre vie. Votre bienveillance, votre émotivité que vous essayez en vain de camoufler derrière des expressions de visage de vous croyez neutre, votre rire, votre mouvement de poignet lorsque vous écrivez. Alors croyez moi Barbara lorsque je vous dis que j'aurais aimé tomber amoureuse d'Hatem, vivre une vie normale et heureuse avec lui et n'avoir jamais à vous dire ça. Mais le fait est que c'est vous que j'aime. Je ne vous ai jamais menti, et ça n'allait pas commencer aujourd'hui...




 Je ne vous ai jamais menti, et ça n'allait pas commencer aujourd'hui

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