- Prologue

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Dans le monde où je vivais, omégas, alphas, et bêtas existaient. Tout le monde faisait partie d'une meute. Meute qui était dirigée par un alpha. Les alphas étaient les membres les plus puissants, en second lieu, c'étaient les bêtas. Et enfin, les omégas qui étaient considérés comme des moins-que-rien. Les omégas mâles avaient la particularité de pouvoir être enceintes, nous étions donc considérés comme des poules pondeuses, en plus d'être considérés comme des objets. Magnifique n'est-ce pas..?

Certaines meutes, et encore elles étaient assez rares, traitaient bien leurs omégas. Et par chance, je faisais partie d'une de ces meutes. Cependant, étant donné que j'avais 18 ans, je devais aller à l'académie Lambe. Tout le monde était obligé d'y aller. Nous n'avions pas vraiment le choix. Encore moins lorsque nous étions un oméga, dans ce cas-là, le choix n'était pas une option à envisager. Je devais encore une fois me plier aux règles. Nous étions censés apprendre notre rôle, comment agir et tout le tralala qui allait avec. En bref, les alphas devaient apprendre à gérer une meute et les alphas à soutenir leur alpha, celui qui était le chef de la meute où ils étaient. Les bêtas à épauler les alphas. Et les omégas, à s'occuper d'engendrer une descendance. Si possible des alphas bien entendu. Quel autre rôle pourrait-on donner à un oméga sinon. Cette société autoritaire, je la haïssais, du plus profond de mon être.

La journée débutait. Je me levais de mon lit et j'enfilais un simple tee-shirt blanc. Mon uniforme était prêt. Lavé et repassé, prêt à être porté, à être porté par moi bien entendu. Mais la vraie question était : pourraient-ils savoir que je n'étais pas celui qui se cachait sous cet uniforme ? Bordel... À quoi je pouvais bien penser, il fallait que je m'enlève cette idée de la tête si je ne voulais pas m'apporter encore plus de problèmes que ça. C'était aujourd'hui. Le jour J, le jour où je devais aller à l'académie. Je soupirais en voyant mon uniforme avant de descendre retrouver quelques personnes de ma meute. Autant ignorer un maximum mon uniforme qui m'attendait non ? Un sourire se dessinait doucement sur mes lèvres en voyant le petit-déjeuner qui commençait à prendre place sur la table.

Cependant, je n'avais pas vraiment le temps d'admirer ce merveilleux petit déjeuner puisque le départ était dans moins d'une heure. Je regardais mon meilleur ami, à mes yeux, c'était bien plus qu'un meilleur ami. Pour moi, il était comme un frère. Un frère que je n'avais jamais eu. Comparé à moi, il portait déjà son uniforme, et bon dieu que ça lui allait à merveille. Il avait deux ans de plus que moi, et lui aussi était fils unique. Il venait près de moi et me faisait une pichenette. Un petit « aïe » s'échappait de mes lèvres, ce qui semblait lui faire plaisir, puisque ce petit sourire espiègle s'était formé sur ses lèvres, alors qu'il était en train d'engloutir son 3ème croissant.

- Tu n'es pas encore prêt ? On ne va pas tarder, je te rappelle, tu sais, au cas où tu tenterais de nier la réalité.

Je tentais de parler, mais abandonnais rapidement en voyant que ce qui sortait de ma bouche était surtout incompréhensible. Il riait en me regardant et partait se préparer un smoothie. Quant à moi, j'allais rapidement dans ma chambre et commençais à me préparer. Je me douchais et après quelques minutes, je portais désormais l'uniforme, oui, ce même uniforme que je tentais de fuir désespérément. Je redescendais et je le regardais. Il était là, debout, son air amusé ne l'avait pas quitté alors qu'il me tendait le verre et mes lèvres s'étendirent pour afficher un large sourire.

Ma mère était morte, mais mon père avait décidé de ne pas se remarier. C'était son premier et son unique amour, comme il me le disait si souvent lorsque j'étais enfant. Mais j'avais remarqué qu'il s'éloignait de moi plus je grandissais. Plus tard, j'avais finalement compris pourquoi. Tout simplement, car je ressemblais à ma mère. J'en étais même sa copie conforme selon les dires de certains, et cela le faisait souffrir d'être à mes côtés. Mais ce qu'il ne comprenait pas, c'était que moi aussi je souffrais de cette situation. Je n'avais pas demandé à lui ressembler, alors certes il souffrait, mais les actions qu'il faisait me faisait aussi souffrir. Je n'avais plus de mère, mais j'avais encore un père. Un père qui s'éloignait peu à peu de moi, jusqu'à simplement devenir de simples souvenirs. Je n'avais jamais voulu tuer ma mère en naissant. Je n'avais jamais demandé à être là.

J'essayais de regarder la fenêtre du bureau de mon père, afin de le voir une dernière fois. Afin d'ancrer dans ma mémoire un nouveau souvenir. Je le voyais et lui aussi. Il me regardait. Ses yeux montraient de la tristesse, mais Matthew, mon meilleur ami, me tirait par le bras pour me faire rentrer dans la voiture. Il savait, il savait tout. Et il ne voulait simplement pas que je souffre encore plus. La meute dans laquelle j'étais était assez petite, mais on s'y sentait bien. Même si nous n'étions pas nombreux, nous étions unis. Le seul problème est que nous n'avions pas vraiment de pouvoir face aux autres meutes. Dans cette société, la logique « soit fort ou crève » régnait en maître. Alors tout le monde se battait pour être « le » plus fort. Après quelques heures de trajet, car oui, il fallait le dire, l'académie se trouvait dans un coin paumé, nous arrivions. Bon d'accord, un très beau coin paumé, mais rien y faisait, nous étions toujours au beau milieu de nulle part. Et cela avait été fait dans le seul but de nous isoler encore plus de notre famille. Ici, ils allaient essayer de nous formater à être de bons petits toutous obéissant aveuglement à la société. Lorsque nous arrivions, il était déjà 19 heures.

Je sortais de la voiture avec Matthew et je m'étirais. Je venais tout juste de me réveiller d'une agréable sieste dans les bras de ce dernier. Lui avait lu un livre pendant tout le trajet. Il était mon contraire. Il était studieux, et je ne l'étais pas. Il était grand, je ne l'étais pas. Il était ordonné, j'étais désordonné. Il était ce que la société aimait, j'étais ce qu'elle haïssait.

Désormais, ce lieu allait être ma nouvelle maison.

- Tu verras... On s'y fait.

Disait-il en me regardant, sachant pertinemment que je n'étais pas heureux d'être ici, il tentait tout simplement de se montrer réconfortant.

- Wow, génial, un endroit qui me méprise déjà. Oh là là, quelle hâte j'ai. Je suis trop heureux d'être ici. Tu ne vois pas là, regardes mon sourire ? Putain quel bonheur. Non mais tu te rends compte de la chance que j'ai, des connards vont m'apprendre à écarter les cuisses pour accueillir un autre connard qui prendra son pied à me martyriser. Non mais il faut l'avouer, même toi tu es jaloux.

Et je n'étais qu'au début de l'aventure qui m'attendait.

Il me regardait et passait sa main dans mes cheveux afin de me recoiffer. Je le regardais, encore à moitié endormi, peinant à garder mes yeux ouverts. Il souriait et continuait d'un geste protecteur. Je me mettais à ronronner instinctivement et des petites oreilles sortaient de ma touffe de cheveux. Il souriait assez fière de sa victoire. Cependant, ce moment était rapidement interrompu lorsque je sentais une odeur assez spéciale, envoûtante même. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de sentir une odeur si envoûtante. Je tournais la tête pour voir d'où provenait cette odeur.

Bon dieu... Je sentais que j'allais y être accro.

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now