With You [Terminée]

Chapitre 8 - Que le jeu commence

Média : Lady grinning soul – David Bowie

Lundi 12 août 2019

Je me réveille ce matin le corps fourbu, j'ai l'impression de m'être faite rouée de coups et lorsque je me lève je sens mon entrejambe qui me tiraille. Il faut dire que Mickael s'avère être un amant insatiable.

Hier soir, après notre seconde douche, certes un peu plus rapide mais tout aussi « caliente » que la première, Mickael m'a rattrapée alors que je cherchais mes vêtements propres déposés sur l'îlot de la cuisine. Il m'a plaqué le ventre contre la table. Nous avons rapidement atteint l'extase déjà bien échauffés par nos préliminaires aquatiques.

Cette semaine je poursuis mon parcours dans la boutique. Je vais m'initier au conseil et à la vente. J'espère ne pas trop croiser mon amant dont le bureau se situe vers la salle de repos des vendeurs. Avec un peu de chance, celui-ci sera mobilisé par des déplacements et ne sera pas beaucoup présent à la Joaillerie.

Sans dire de porter un uniforme, mon père exige une tenue irréprochable pour le personnel du magasin. J'ai donc opté pour une tenue classique mais avec une petite touche de saison, une jupe crayon bleu marine et un chemisier blanc à fleurs. J'ai attaché mes cheveux en un chignon bas et orné mes oreilles de créoles que j'ai dessiné lors de mes études. Sans me le dire, mon père les a créées et me les a offertes pour mes 24 ans l'année dernière. Je suis fière de les porter aujourd'hui pour montrer aux clientes le potentiel d'une création Armanini. Après un maquillage plus sophistiqué que d'habitude, je descends aux bureaux pour le rituel du lundi.

Après la réunion, je prends le temps de boire un café avec Elisabeth comme le magasin n'ouvre ses portes qu'à dix heures. Ensuite, j'emprunte l'escalier privé qui me mène directement au cœur de la boutique. La surface de vente est assez vaste et comporte plusieurs zones ouvertes : l'espace d'accueil avec un grand canapé d'angle pour offrir du confort aux clients qui doivent attendre, une zone de conseil avec un immense comptoir en bois et une zone d'exposition avec différentes vitrines contenant certaines de nos créations. À côté de l'escalier se trouve un espace fermé par des verrières de type atelier, ce sera mon futur lieu pour les rendez-vous clientèle. Le bureau de Mickael se situe derrière le comptoir, il est fermé par une paroi en miroir sans tain qui lui permet de surveiller le commerce sans être vu.

Pour ce début de semaine, je ne croiserai pas Mickael puisque j'ai appris en réunion qu'il est en déplacement avec ma mère dans le Nevada pour récupérer une commande d'or. Cette nouvelle me permet d'entreprendre plus sereinement mon arrivée dans la boutique. Je rejoins les employés qui sont en salle de pause en attendant l'heure d'ouverture. Aujourd'hui, je vais collaborer avec les deux vendeuses, c'est le jour de repos du seul homme de l'équipe qui est aussi le responsable du magasin.

La semaine se poursuit tranquillement, j'ai facilement trouvé mes marques et ma place auprès des autres salariés. Ces journées passées ensemble nous permettent de mieux nous connaître. Nous pourrons ainsi bien coopérer lorsque j'aurai pris mes fonctions de designer puisque ce sont les vendeurs qui proposeront mes services de dessinatrice de bijou sur mesure à la clientèle.

Nous sommes déjà jeudi, entre les horaires d'ouverture de la boutique et les travaux de finition dans mon appartement, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. J'arrive dans le local de pause comme chaque matin pour prendre un café avec les collègues avant de commencer la journée. Aujourd'hui l'équipe est au complet. Je m'installe dans l'un des fauteuils avec mon mug pour participer à la discussion lorsque la porte dans mon dos s'ouvre.

— Bonjour, dit une voix suave que je reconnais immédiatement.

— Bonjour Mickael ! répondent en cœur les deux vendeuses de façon mielleuse.

Celui-ci s'avance en direction du responsable pour lui serrer la main et se retourne vers moi :

— Ça va Annabella ?

Tellement tétanisée par son arrivée, je ne me suis pas rendue compte que je n'avais répondu à sa salutation.

— Euh désolée, j'étais ailleurs. Bonjour Mickael réponds-je en attrapant mon téléphone pour dissimuler mon malaise.

Celui-ci se dirige vers la cafetière, se fait couler un café et se poste debout à côté de moi mais je l'ignore. Je continue de regarder mon fil d'actualité Instagram et découvre les dernières photos publiées par Nina. Nina, comme elle me manque. Nate et elle seront de retour dans une dizaine de jours si tout va bien. J'ai tellement hâte. Un raclement de gorge me sort de mes pensées. Je n'ai même pas fait attention que mes collègues ont quitté le local. Je me retrouve seule avec Mickael dans la pièce. N'ayant aucune envie d'entamer la discussion avec lui, je me lève et au moment où je vais pour le dépasser, il me retient par le bras :

— Anna, détends-toi s'il te plaît. Je veux que ça reste cool entre nous.

Je le regarde, hésitante, et avec un sourire timide, j'acquiesce. Il a raison après tout, il faut que j'assume mes décisions et que je garde une conduite exemplaire sur mon lieu de travail, surtout en étant la fille du patron.

Allez, on se détend maintenant, me martelé-je l'esprit en rejoignant les autres vendeurs rassérénée et souriante.

Tout au long de la journée, Mickael prend un malin plaisir à rôder dans la boutique tel un vigile, l'air sérieux et menaçant mais je ne suis pas dupe, je vois bien ses yeux se promener sur mon corps dès que personne ne le regarde.

Ainsi, le lendemain, je décide d'être un peu plus joueuse, il veut que ce soit cool alors on va s'amuser un peu. Lorsque j'arrive à la boutique, il n'y a pas de Mickael en vue mais j'espère au fond de moi qu'il va faire une apparition pour ne pas gâcher mes efforts et mon plaisir.

En milieu de matinée, celui-ci descend paisiblement les marches de l'escalier privatif, saluent les personnes au passage d'un mouvement de tête accompagné d'un sourire poli puis il s'enferme dans son bureau. Je sais, je sens qu'il m'observe de l'autre côté du miroir sans tain mais je feins l'ignorance. Et c'est maintenant que le jeu commence. Je me déplace en direction du comptoir d'une démarche féline, je vais t'en donner de la tigresse, j'accentue le roulement de mes hanches jusqu'à la pointe de mon talon aiguille. Arrivée au niveau du meuble en bois, je me penche bien en face du miroir pour ramasser une étiquette tombée au sol. Dans cette position, le décolleté de mon chemisier ne cache plus grand-chose de mon soutien-gorge et du galbe de mes seins. Je me redresse puis me retourne et remets discrètement mon haut en place. Je pose ensuite mes mains sur le dessus du comptoir en cambrant au maximum mes reins pour faire ressortir mon postérieur mis en valeur dans une jupe crayon qui épouse mes formes à la perfection. Satisfaite de ma mise en scène restée inaperçue auprès de mes collègues, je patiente dans cette position. La réaction de Mickael est à la hauteur de mes espérances. Celui-ci ouvre la porte de son bureau, en sort et se positionne à mes côtés.

— Tu me rends dingue. Tu ne perds rien pour attendre Choupinette, me chuchote-il.

Sa voix sensuelle et les promesses tacites me font un effet immédiat. Pour ne pas me laisser perturber par sa présence et surtout pour contenir les images salaces qui viennent à l'esprit, je me dirige élégamment vers le couple de clients qui s'extasient devant les vitrines.