Chapitre 7 - Vengeance pour Ben

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Le vent s'acharne sur les pauvres arbres. Se pliant, secoués par la force des violentes bourrasques. Le sol est boueux et mon jean s'y enfonce un peu plus à chaque minute qui passe. Le froid, lui, est si douloureux que je ne ressens déjà plus mes mains complètement engourdies.
Mon esprit essaye de s'accrocher à des détails insignifiants pour ne pas penser. Ne pas penser à Ben qui est allongé sur la terre humide. Je ne veux pas penser au fait qu'il soit mort. Et que tout ceci est de ma faute.
Chez les immortels, nous avons la capacité d'éteindre notre humanité. Je pourrais le faire... Je pourrais le faire, car mon cœur saigne quand je pose le regard sur le visage de mon ami. Mais je n'éteindrais pas mes sentiments, je veux tout ressentir. Je veux ressentir cette atroce douleur rongeant mon âme déchue. Je veux laisser la culpabilité m'envahir, car je le mérite. Je dois souffrir pour avoir tué deux hommes ce soir.

Soudain, un détail qui m'avait échappé, me saute aux yeux. Ben ne porte plus mon écharpe décorée de têtes-de-morts... Cela veut dire qu'il est rentré chez lui avant de se faire assassiner. Ou alors que le tueur a gardé cette écharpe comme trophée ou comme souvenir... Ma mâchoire se contracte sous la colère.
Alerté par mes cris de détresse, Samaël déboule alors suivi de ma mère, leur regard passe de Ben à moi. Je me relève en pointant ma génitrice du doigt.

— Alors t'as eu ce que tu voulais maman ? Sifflé-je la voix rauque à force d'avoir hurlé et pleurer mon ami. D'abord ce petit mot en cours pour me prévenir que tu savais pour Ben, ensuite ta menace verbale de tout à l'heure où tu me dis clairement que tu vas le tuer si je ne t'écoute pas. Mais je t'ai écouté, qu'est-ce que tu voulais de plus ? Pourquoi tu l'as tué ?

Les larmes font trembler ma voix ce qui ne me ressemble pas. Mon demi-frère accourt vers moi pour me prendre dans ses bras tandis que je fonds en larmes une seconde fois.

— Lucy... Je, bégaye ma mère l'air perdue. Je ne l'ai pas tué.

— Je ne te crois pas, hurlé-je alors en la fusillant du regard.

— Je t'ai menacé, oui, c'est vrai, admet-elle l'air préoccupé. Mais je ne t'ai jamais écrit de mot en parlant de ton ami. Et je ne l'ai pas tué. Je peux être très sévère, je le conçois, mais je ne te ferais jamais de mal Lucy.

— Je crois que notre mère a raison, souffle Samaël en séchant mes larmes du dos de sa main. Regarde où tu as trouvé... Ben. Il est dans la forêt à quelques centaines de mètres de l'endroit où la police a retrouvé les corps. Peut-être qu'il a été également tué par ce vampire sanguinaire.

— Je te promets Lucy, que le Conseil punira ce vampire pour avoir tué ton ami, renchérit ma mère en pressant sa main sur mon épaule.

— Non, m'écrié-je les dents serrées. C'est moi qui le punirai.

Cela fait à présent quatre jours que Ben nous a quittés. Ses parents lui ont fait un très bel enterrement, digne de ce qu'il était. Une personne gentille, joyeuse et... Qui a été tuée par ma faute.
Depuis sa mort, il ne passe pas une seule seconde sans que je ne pense à lui et à ma façon de me venger. De le venger.
Ce que je sais est que mon ennemi est un vampire. Un vampire très intelligent et qui n'a pas peur de laisser des cadavres derrière lui à la vue de tous. Je sais maintenant que c'est lui qui m'a contacté via un petit mot. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi cet immortel est obsédé par moi ?

— Bonjour Lucy, lance une voix qui me fait sortir de mes pensées.

— Oh, salut, Alec, réponds-je en me rappelant que je suis en classe attendant ma première heure de cours.

Le beau brun s'assoit à mes côtés et plante son regard hypnotique dans le mien. Je coupe ma respiration en sentant un désir mélangé à une soif de sang intense à son encontre. Depuis quelques jours, j'ai réussi à l'éviter, pour ne plus jamais ressentir ces sensations étranges qu'il me provoque.
Apparemment, ça ne l'a pas arrêté pour autant, vu qu'il est assis à la place de mon meilleur ami.

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