Chapitre 62 - Une sorcière à Rottenwood

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— Donc si je résume la situation, commence Samaël en me fusillant du regard. Tu enquêtes dans mon dos sur notre mère avec l'aide de ton petit ami humain !

Assis dans son sofa, le vampire peine à garder son calme. Ben, lui aussi, à l'air de m'en vouloir. Sûrement, parce que je l'ai tenu éloigné de mes plans. Je regrette déjà de leur en avoir parlés, mais j'étais obligée de leur dire la vérité si je voulais qu'ils m'aident. Et Dieu sait comme j'en ai besoin. Je n'ai pas le temps de m'occuper seule d'Erys, de Phébus, de ma mère et d'Anya. Assis aux côtés de Ben, mon demi-frère secoue la tête en ruminant.

— En réalité, je ne sais pas encore ce que nous sommes tous les deux, soufflé-je les joues rouges.

— Le plus important ce n'est pas que Lucy t'ai caché son envie de tuer votre mère, soupire Ben avant de se tourner vers moi. Ni le fait que tu sois en couple ou non avec Alec. Ce qui importe, c'est ce collier et cette « Anya ».

— Vous n'avez qu'à demander à Seth, il a l'air au courant de tout ce qu'il se passe ici, raille Samaël sur un ton amer.

— Ou à notre mère, je te rappelle que le prénom d'Anya apparaît dans son dossier, réponds-je en croisant les bras. D'ailleurs, tu es sûr que ça ne te dit rien ? Vu comme vous êtes proche tous les deux, peut-être qu'elle t'a déjà parlé d'Anya ?

— Elle m'appelle certes tous les deux jours pour savoir si je vais bien, mais ça ne veut pas dire que nous sommes très proches, se défend-il.

— Ah bon ? Car moi, elle ne m'appelle jamais, je ne sais même pas si j'ai son numéro de téléphone d'ailleurs, rié-je jaune. Alors ? Dis-nous, Samaël alias l'enfant favori de la mégère, ne t'a-t-elle pas parlé d'une certaine Anya ?

— Pas que je m'en souvienne, souffle-t-il l'air boudeur. Et puis pourquoi tu me demandes ça ? Ce n'est pas moi qui ai reçu un collier d'une femme que je ne connais pas. Elle t'a carrément laissé un mot, c'est plutôt à toi qu'il faut demander qui elle est !

— Samaël, lancé-je sur un ton grave. Un des membres du Conseil m'a confondu avec cette personne, tu peux prendre ça un peu plus au sérieux, s'il te plaît.

— Un membre du Conseil ? S'étrangle mon demi-frère. Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ?

— Je pensais que ce type était juste à côté de la plaque, c'était l'un des invités de notre mère...

Samaël me prend le collier des mains et l'inspecte à son tour. La pierre se met soudain à vibrer, mon demi-frère lâche un cri avant de jeter le collier. D'un geste rapide, je le rattrape en plein vol et méprise du regard l'idiot qui a failli briser la pierre en mille morceaux.

— Elle m'a brûlé, peste-t-il en s'éloignant le plus possible de moi et du collier.

Intrigué, Ben prend la pierre rouge et me la redonne quelques secondes plus tard en soufflant sur ses paumes.

— Il a raison, elle me brûle aussi, comme si elle était imbibée de produit corrosif, renchérit-il l'air troublé. Tu ne ressens rien toi ?

Je secoue la tête sans comprendre. Soit les garçons se jouent de moi, soit il y a un réel problème avec ce bijou. C'est étrange, il ne me fait rien... Seule sa couleur rouge m'hypnotise. Mise à part ça, la pierre reste froide au contact de ma peau.

— Peut-être que c'est une arme anti-vampire, suggère Ben.

— Je suis un vampire moi aussi, lui rappelé-je en levant les yeux au ciel. Ou alors c'est une sorte d'anti-vol magique ?

— La magie ça n'existe pas, soupire Samaël.

— Je sais, râlé-je. Tu connais le concept d'une blague ?

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